"Assemblée Constituante" était la manière dont les insurgés tunisiens formulaient en positif l'exigence d'en finir avec le régime de Ben Ali au lendemain de la chute du dictateur.
La question est et reste: qui convoquerait une telle assemblée?
Le gouvernement Essebsi avec l'aide de la direction de l'UGTT et du "Conseil de machinchose de la révolution" évince la question du pouvoir en annonçant, en désespoir de cause, des élections bourgeoises sous leur patronage: une "constituante octroyée". Une manoeuvre comme une autre pour éclipser la question du pouvoir.
L'article de CPS défend la perspective d'une Assemblée Nationale Souveraine - à l'époque impulsée par les comités populaires, aujourd'hui par les formes d'auto-organisation qui subsistent (comme à Redeyef) - et aussi comme levier dans la construction d'un POR. Qu'elle soit "constituante" ou non, peu importe - ce seront les tunisiens qui décideront - ce que nous avançons est en l'affaire qu'il n'y a pas d'issue en dehors du combat pour la prise du pouvoir.
Sur la manière dont le mot d'ordre de "constituante" a déjà été utilisé contre la question du pouvoir, il n'est qu'à consulter ce que CPS écrivait en 2002 sur l'Argentine ou ensuite au sujet de la Bolivie - références éclairantes d'ailleurs pour apprécier ce qui se passe aujourd'hui - pour voir qu'il n'y a pas l'ombre d'une ambiguité dans notre discours à ce sujet, sinon dans l'esprit de Polo, qui ferait mieux de s'instruire à la lecture de notre article.