Chasser la droite ?

Message par LesPaul » 29 Déc 2006, 13:03

(LesPaul @ jeudi 28 décembre 2006 à 23:09 a écrit : Alors pourquoi LO reprend aujourd'hui l'idée qu'il faut battre la droite?
Je vais lire vos textes de congrès pour comprendre comment vous pouvez à la fois dire PS=UMP et à la fois "battre la droite" commele fait Arlette en meeting. @+

Bon.

D'abord c'est extrêmement décousu, vos textes. On a le sentiment de passer du coq à l'âne de l'anecdote au général. Pas facile à lire.

Et puis c'est curieux de lire d'emblée des choses comme celles-ci :
"Mais un président qui n’a pas une majorité à lui ne peut pas grand-chose. Il ne se contente pas d’inaugurer les chrysanthèmes, comme sous la 3e République, mais il est limité aux représentations à l’étranger, plus protocolaires qu’efficaces."

Un président de la cinquième république, même sans majorité, a d'autres pouvoirs que le "domaine réservé" de la politique extérieure. D'ailleurs je crois que c'est l'arriviste montebourg qui faisait une liste interminable dans son bouquin surle sujet 'la machine à trahir'. A relire.

Idem pour l'affirmation un peu curieuse selon laquelle le PS pourrait se passer d'élus, affirmation dont on ne voit pas d'ailleurs ce qu'elle fait là.
"Ces partis n’ont pas vraiment besoin de militants de base ni même d’élus pour survivre."

Mais j'en viens au point en discussion , le point numéro 7.

Dites moi si je comprends bien.

1) Vous y partez de votre expérience, d'abord, pour mettre en garde contre toute illusion sur les scores d'Arlette, à cause du vote utile.

2) vous dites que vous allez taper essentiellement sur "la droite", pour que "l'électorat populaire ne puisse pas vous reprocher d'avoir fait perdre la gauche"

3) Au sujet de 2002, vous avez cette phrase extraordinaire :
"N’oublions pas qu’en 2002, si Le Pen avait eu la moindre chance de l’emporter, nous n’aurions sans doute pas eu la même attitude. "
Qu'est-ce que ça veut dire? Ca serait gentil de traduire en disant explicitement quelle attitude vous auriez eu si... quoiqu'à mon avis ça n'ait aucun sens de poser les problèmes comme ça, puisque Le Pen n'avait aucune chance, mais ce n'est que mon avis.... Mais à force de parler à mots couverts, on ne vous comprend pas. Et ça continue après

4) "Sarkozy n’est pas Le Pen, certes mais un candidat de gauche ne serait pas égal à Chirac." écrivez vous. Bon. Et au bout du compte vous arrivez à une formule dque vous auriez pu condenser en une phrase : "qui vivra verra".

certains camarades pensent que nous nous préparons à appeler à voter pour la gauche au deuxième tour. Ils se trompent !
Bien moins que les autres fois, nous ne savons ce que nous ferons ou dirons au deuxième tour.
En effet, entre appeler à voter blanc, dire que nous ne donnerons pas de consigne de vote ou que, pour notre part, nous nous abstiendrons mais que nous ne ferons rien pour empêcher le candidat de gauche d’être élu ou encore que nous appellerons à voter pour lui (ou pour elle), il y a des nuances importantes . D’autant que nous ne connaissons pas, à ce jour, tous les candidats qui seront réellement en présence et qui ont une chance d’être au second tour, à part Ségolène Royal et Sarkozy, voire Le Pen comme certains le craignent encore.
Et c’est pourquoi nous ne pouvons, et ne devrons pas nous engager trop à l’avance ou même pas du tout, ni dans un sens ni dans l’autre, sur le deuxième tour.
Nous verrons, au cours de la campagne, la situation sociale, les propos des uns et des autres et aussi, si nous n’avons pas pu le prévoir à l’avance, quels seront les deux adversaires en présence, le soir du premier tour.


Si ce qui se conçoit clairement s'énonce clairement, alors on est dans la confusion.

Les nuances sont une chose. Mais au moment des élections, avant de nuancer, il faut déjà avoir une position à nuancer. Et c'est avant le second tour qu'il faut l'avoir.

Je m'explique : votre formule sur les "nuances" d'une position alors qu'elle n'existe pas encore recouvre deux orientations différentes . Dans un cas, vote contre Sarkozy au second tour, dans l'autre, une abstention "nuancée" un peu ridiculement.

En effet, ne pas appeler mais ne pas s'opposer, ça fait penser à "battre Le Pen dans la rue et dans les urnes" de la LCR en 2002 , ce qui était un appel à voter Chirac qu'on peut caractériser de honteux, mais qui n'en existait pas moins

Dans un cas, vous donnez comme SENS à la candidature de LO de participer à ce mouvement électoral pour "battre la droite" sans pour autant passer sous les fourches caudines de la candidate "socialiste" qui est la seule à même de battre la droite, sans lui donner de chèque en blanc.

Dans l'autre, vous dites que l'essentiel, c'est de se compter sur des idées qui ont celles du "camp des travailleurs" et vous considérez, comme un intervenant précédent, que après les présidentielles ce sera kif kif l'UMP ou le PS.

Voilà le problème essentiel de ce texte, difficile à suivre dans ses méandres je me répète, et comportant cette formule incroyable sur 2002.

A vous lire
LesPaul
 
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Message par Puig Antich » 29 Déc 2006, 13:30

(com_71 @ vendredi 29 décembre 2006 à 01:01 a écrit : Pour Puig Antich, en général :

Quand il y a de la bruine, on n'est pas obligé de mobiliser quinze cabinets d'architectes pour finaliser un projet de toiture bétonnée pouvant résister à des vents de 600 km/h, et à l'impact de trois météorites en cinq minutes suivi d'un tremblement de terre de degré 45...

Il peut être plus astucieux de repérer, au cas où, une petite boutique où l'on pourra trouver un parapluie... ;)
:33:

Tu veux dire qu'on est plus dans une période parapluie qu'une période armes lourdes ? :huh:
Puig Antich
 
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Message par meichler » 29 Déc 2006, 14:38

Beautés et limites de la métaphore et du symbole politiques...

Et si on en revenait à des trivialités politiques de base ? Voici donc deux petites questions triviales, peuvent-elles entrer ?

1) Faut-il ou non combattre inconditionnellement pour chasser "la droite" (je préfère dire : le gouvernement bourgeois en place Chirac-Villepin-Sarkozy et sa majorité parlementaire RPR-UDF) ?

2) Cette question peut-elle être identifiée avec "Faut-il voter Ségolène ?" (question subsidaire : au 1er ? au 2nd tour ?) ?

Je me permets d'avancer :

Je suis plutôt d'accord avec Puig, la vraie question c'est : comment combattre ce gouvernement d'ici les élections (ce qui serait le meilleur moyen de "chasser la droite").

Ce serait aussi le meilleur moyen que la classe ouvrière, les travailleurs en général, la jeunesse arrivent aux élections dans le meilleur état possible de confiance en eux-mêmes, en leur combat et leurs capacités propres, et dans le meilleur rapport de forces. Ce serait aussi le meilleur moyen qu'un éventuel vote "Ségolène" prenne un autre sens que celui que la "candidate" veut lui donner aujourd'hui (pouah !), et permette surtout que la suite se déroule autrement qu'elle ne le souhaite, et bien plutôt comme nous le souhaitons nous.

Autrement dit les élections de 2007 se joueront d'abord dans la rue et dans les luttes d'ici le 22 avril.

Si l'on passe son temps jusque là à ergoter sans fin sur : "Faut-il voter Ségolène ?" (question subsidaire : au 1er ? au 2nd tour ?), je crains bien que le réveil soit un peu dur au lendemain du vote. Plutôt que de poser la question "LO va-t-elle appeler à voter Ségo ?" J'ai donc plutôt tendance à demander : que va faire LO durant les 15 semaines à venir : uniquement coller et tracter pour le vote Arlette, ou bien ?

Si on comprend que le meilleur moyen de "battre la droite" dans les urnes, c'est de combattre dès maintenant pour arrêter les coups que nous porte ce gouvernement, si on comprend dès lors que le rôle et la tâche des organisations syndicales est sous cet aspect, décisif, on ne peut que combattre, à l'intérieur des organisations syndicales et sur les lieux de travail, pour que les chefs syndicaux cessent de palabrer dans les "groupes de travail" du gouvernement et du patronat, pour servir de couvertures (voire d'instruments) à toutes les attaques qui nous tombent dessus.

Je pense que c'est ainsi que l'on se prépare le mieux à "battre la droite" si l'on veut rester fidèles aux intérêts du "camp des travailleurs".
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

(Baruch SPINOZA)
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Message par Puig Antich » 29 Déc 2006, 14:49

a écrit :Beautés et limites de la métaphore et du symbole politiques...


T'as compris la métaphore toi ? :ermm:
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Message par Ottokar » 29 Déc 2006, 22:31

(LesPaul @ vendredi 29 décembre 2006 à 13:03 a écrit : Mais j'en viens au point en discussion , le point numéro 7.

Si ce qui se conçoit clairement s'énonce clairement, alors on est dans la confusion.

effectivement, et le soir du premier tour, comme LO l'a fait habituellement, je pense qu'elle saura expirmer une position claire.

En 2002, la position devait être suffisamment claire pour que certains la reprochent encore à Arlette. En 1974, la position était claire aussi (appel à voter Mitterrand, "au second tour cela va sans dire, mais cela va encore mieux en le disant..."), en 1981 aussi ("sans réserve mais sans illusion, votons Mitterrand").

Que sera 2007 ? le texte de congrès ne le dit pas. Il rappelle que des militants d'un groupe qui n'est pas si grand que cela doivent faire attention à être compris des gens auxquels ils s'adressent. Tenir compte des sentiments des travailleurs, donc. Mais tenir compte aussi de ce que diront les candidats, de comment ils se positionneront et de ce qu'en penseront ces mêmes travailleurs.

Ensuite, décider clairement.

Ce texte dit qu'il est trop tôt, soit pour avoir une attitude de rejet de Ségolène, la mettant dos-à-dos avec Sarkozy (ce qui serait un peu fou dans la période actuelle), et qu'il n'est évidemment pas question de se rallier à elle d'avance. Entre les deux, il y a toutes les attitudes possibles et LO a eu bien des attitudes dans le passé. Et à chaque fois, les gens ont compris. Clairement.

en attendant, même si tu dis que
a écrit :c'est avant le second tour qu'il faut l'avoir.

le texte te répond
a écrit :Et c’est pourquoi nous ne pouvons, et ne devrons pas nous engager trop à l’avance ou même pas du tout, ni dans un sens ni dans l’autre, sur le deuxième tour.
Ottokar
 
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Message par com_71 » 29 Déc 2006, 22:53

Depuis des dizaines d'années LO publie le matériel de toutes les campagnes électorales dans la "lutte de classe" suivant le scrutin.

Lo n'a pas dit "ne votez pas pour la gauche" au maximum Arlette a dit (pour plus de précision se reporter à sa collection) "Je n'appelle pas à soutenir le candidat de gauche, ni naturellement celui de droite, personnellement je m'abstiendrai"

Mais comme on ne veut pas réécrire l'histoire en farce...
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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Message par pelon » 29 Déc 2006, 23:47

(extrait édito après 1er tour présidentielles 95 a écrit :
Entre ces deux tours, je veux rappeler que nous avons dit et répété, au cours de cette campagne, que les travailleurs n'avaient rien à attendre de différent de Jacques Chirac, ou de Lionel Jospin.
J'ai dit depuis le début de cette campagne que, pour notre part nous nous abstiendrons au second tour et que nous n'appellerons donc pas à voter pour Lionel Jospin.
Ceux qui ont voté pour moi connaissaient ce choix à l'avance.
En effet seul le maquillage diffère entre les représentants du Parti Socialiste et du RPR. Ils sont tous deux des hommes du patronat qui se sont adressés aux classes populaires avec de vagues promesses qu'ils se sont bien gardés de chiffrer et qu'ils se garderont bien de concrétiser s'ils sont élus.
En 1981, nous avions appelé, au deuxième tour, à voter pour François Mitterrand, en précisant que c'était sans illusion aucune sur ce qu'il apporterait, mais par solidarité avec les millions d'électeurs de gauche, de travailleurs, de gens du peuple, qui souhaitaient mettre fin à des années et des années de pouvoir politique de la droite et qui espéraient beaucoup de la gauche.
En 1988, nous n'avons pas renouvelé cet appel entre les deux tours. Car le premier septennat avait été marqué par le blocage des salaires, puis par les licenciements massifs, d'abord dans l'automobile et la sidérurgie, puis dans de multiples autres branches. Durant ces sept années, l'autorisation préalable de licenciement avait été supprimée, laissant ainsi s'aggraver le chômage de façon considérable, et les CRS ont été envoyés contre les travailleurs qui protestaient. Tout cela avait suffisamment démontré que les travailleurs n'avaient rien à attendre du Parti Socialiste au pouvoir. Et nous ne voulions pas être complices de ce qui allait se passer par la suite et de ce qui s'est effectivement passé.
Aujourd'hui, nous avons la même attitude envers Lionel Jospin que celle que nous avions en 1988 envers Mitterrand. Nous ne voulons pas empêcher les travailleurs et l'électorat de gauche de voter pour Lionel Jospin et nous ne ferons rien pour cela.
Nous n'appellerons donc pas à l'abstention, mais nous n'appellerons pas, non plus, à voter pour Lionel Jospin, qui est, comme Chirac, un représentant du patronat, même s'il en est un représentant plus hypocrite que Chirac, qui l'est ouvertement
.
pelon
 
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Message par LesPaul » 30 Déc 2006, 02:37

Je veux bien me résumer : ce qui doit se concevoir et s'énoncer clairement, c'est l'objectif n°1 de la candidature de LO.

Soit c'est participer au mouvement électoral pour "battre la droite"
Soit c'est pas le cas.

Et oui il faut le dire maintenant, même si meichler a raison sur le reste, mais puisque LO se présente il faut dire sur quel axe.

Ce n'est pas une question de prudence pour le second tour, c'est une question de contenu politique.

PS : comme ce qui se conçoit clairement etc. j'aimerai bien comprendre le passage sur l'élection de 2002 qui est tout sauf explicite. Merci.
LesPaul
 
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Message par Combat » 30 Déc 2006, 02:39

a écrit :Aujourd'hui, nous avons la même attitude envers Lionel Jospin que celle que nous avions en 1988 envers Mitterrand. Nous ne voulons pas empêcher les travailleurs et l'électorat de gauche de voter pour Lionel Jospin et nous ne ferons rien pour cela.Nous n'appellerons donc pas à l'abstention, mais nous n'appellerons pas, non plus, à voter pour Lionel Jospin, qui est, comme Chirac, un représentant du patronat, même s'il en est un représentant plus hypocrite que Chirac, qui l'est ouvertement.


Il faut etre un scribe pour se retrouver dans ce labyrinthe. Heureusement que ca ne tient qu'en 5 lignes(pas moins)! :hinhin:
Combat
 
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