A bas la réforme des retraites...

Message par yvonne » 24 Mars 2010, 11:30

Je suis désolée mais je n'arrive pas à comprendre votre acharnement à refuser la réforme des retraites.

Le déséquilibre des caisses est incontestable et ne pas le reconnaitre pourrait nous conduire à l'effondrement du système par répartition, ce dont nous serions les seules victimes.

Cependant, la réforme n'a pas à remettre en cause le système tel qu'il est. C'est juste un rééquilibre qui est nécessaire.

Ils parlent désormais d'équité : Cela pourrait être...

-Imposer à tous (privé et public) la retraite 40.5 annuités (plus de limite d'âge). Ainsi, les travailleurs (souvent les plus modestes et ceux ayant les conditions de travail les plus pénibles) qui auront commencé à travailler à 16 ans, pourront bénéficier de leur retraite pleine autour de 56 ans (ça ne diffère pas des retraites anticipées dont beaucoup ont profité ces dernières années, mais qui générait une forme d'injustice selon la catégorie socio-professionelle à laquelle on appartient).
Ceux qui auront fait des études longues (et donc qui auront généralement bénéficié de salaires conséquents, auront tout loisir à fixer l'âge de leur départ à la retraite (avec très souvent un bon capital en patrimoine).

-Plafonnement des grosses retraites (ceux là ont les moyens de cotiser à des caisses privées en activité s'ils souhaitent maintenir un certain train de vie).

-Revalorisation très importante des petites retraites des actifs (ouvriers, employés, artisans, petits commerçants, travailleurs indépendants, agriculteurs...).
La retraite est le droit à une rente de "vie", pas une rente de "survie" pour certains et "d'enrichissement" pour d'autres. Elle doit être équitable entre tous pour permettre à chacun de vivre de façon digne et heureuse. Aujourd'hui, la disparité des revenus "retraite" est tout à fait injuste. Il a fallu énormément de "petites mains" pour remplir une minorité de "grosses poches". Ce n'est pas parce que la retraite elle est fixée répartition qu'elle doit être proportionelle.

-Application du la TVA sociale pour soulager la charge sociale salariale.

Enfin, voilà mon point de vue.



yvonne
 
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Message par Zelda » 24 Mars 2010, 11:36

Bonjour Yvonne.
Je te mets un article assez récent du journal LO qui résume mieux que je ne le pourrais en quoi cette réforme prétendument nécessaire est une arnaque à notre avis.

LO du 19/02 dernier :

a écrit :Après le « sommet social » du 15 février : plus que jamais défendre les retraites

Comme c'était prévisible, le « sommet social » du 15 février a accouché d'une souris. Sarkozy, ses ministres Lagarde et Wauquiez et les représentants du patronat ont annoncé à ceux des syndicats, en visite à l'Élysée, qu'en guise de solutions « sociales », il fallait s'attendre en septembre à un projet de loi s'attaquant aux retraites.

Les quelques mois de délai entre début avril, après la remise du rapport du Conseil d'orientation sur les retraites, et la présentation du projet gouvernemental permettront de jouer le jeu de la « concertation ». Il s'agira, même si les détails ne sont pas arrêtés, « d'explorer toutes les pistes », mais surtout de faire sauter l'acquis de l'âge légal de départ à 60 ans, un « verrou » pour le gouvernement qui projette aussi d'augmenter encore le nombre d'annuités nécessaires pour toucher une pension à taux plein, ainsi peut-être que de s'en prendre à nouveau aux retraites des fonctionnaires.

L'annonce de ce délai permet surtout de reporter l'ouverture des hostilités sur les retraites, après l'élection régionale où l'UMP, le parti des hommes du président, n'a pas besoin d'un sujet de mécontentement supplémentaire à affronter.

La campagne à laquelle on assiste depuis des mois sur la prétendue nécessité de « réformer » le système de retraite n'en continue pas moins avec ses arguments sur l'espérance de vie ou la nécessité de faire travailler plus longtemps les plus âgés.

En fait, la réalité de la politique patronale est différente : en 2008, selon des statistiques officielles, les 55-64 ans n'étaient employés qu'à 38 % ! Tous ceux qui, sans emploi après 45 ans, tentent d'en retrouver un, savent que c'est quasiment mission impossible. Une journaliste de l'AFP, présente au Forum Emploi Seniors du 11 février dernier, en témoigne : « Alimat C., 57 ans, un autre informaticien originaire de l'Essonne, n'a plus d'indemnisation chômage depuis un mois. Les 900 euros mensuels de son épouse et 450 euros d'allocation spécifique de l'État sont insuffisants pour couvrir le loyer et les besoins de cinq enfants ».

Avec près de cinq millions de chômeurs, il est simplement hypocrite de prétendre, comme le fait le ministre du Travail Darcos, « interdire des plans sociaux qui s'appuient sur le départ prématuré des seniors ». Comme si les ministres avaient l'intention d'imposer quoi que ce soit au patronat en matière d'embauche ou d'interdiction des licenciements !

C'est dans le chômage massif, le développement du travail précaire que réside une des explications du déficit des caisses de retraites qui irait s'accroissant dans les décennies futures. Ce ne sont pas les cotisations des seniors sans emploi qui font le plus défaut, mais bien celles des 16-24 ans qui ne trouvent pas de travail, et celles de tous les autres.

Alors le véritable objectif du patronat et du gouvernement n'est pas de faire travailler plus longtemps des salariés que, de toutes façons, le patronat licencie avant l'âge de départ en retraite. Il est de diminuer leurs retraites en multipliant le nombre de travailleurs âgés en fin de droit, qui n'auront pas assez d'annuités pour obtenir une retraite à taux plein.

Il est incompatible de sauver les profits accumulés par les capitalistes et de verser aux travailleurs des retraites correctes. Le monde du travail n'a d'autre choix que de défendre ses retraités, actuels et futurs, c'est-à-dire son droit à avoir un revenu décent durant toute la vie. Il doit défendre la retraite à 60 ans et exiger le retour aux 37,5 annuités de cotisations. Dans les coffres des capitalistes, il y a de quoi financer largement retraites, salaires corrects, et emploi pour tous.

Les directions syndicales ont annoncé une journée d'action sur les retraites le 23 mars. Il faudra bien sûr y participer massivement. Mais il faudra aussi que ce soit le début d'une sérieuse mobilisation du monde du travail.

Viviane LAFONT


Et il y a un autre aspect que ce petit article n'aborde pas : c'est la productivité. Si la longévité des salariés a augmenté depuis 100 ans et c'est heureux, quid de la productivité de ses mêmes salariés ? L'un dans l'autre et si l'exploitation n'avait pas été durcie, on peut supposer que la productivité a grandi bien plus vite que la longévité, et que les patrons seraient encore gagnants... Le progrès (social) voudrait au contraire que l'âge de la retraite diminue de façon constante.
Zelda
 
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Message par yvonne » 24 Mars 2010, 11:47

C'est pour cela que la TVA sociale me semble la seule façon de nous garantir des revenus sociaux autres que ceux du prélèvement sur le travail (d'autant que les délocalisations n'ont d'autres buts que de fournir à nos socités de consommations des produits manufacturés sans le coût social). Nous devons donc taxer (au bénéfice de notre protection sociale)les produits d'importation.
yvonne
 
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Message par quijote » 24 Mars 2010, 11:54

EH! bien , nous ne sommes pas d'accord avec ton point de vue . Car qu'est -ce que la retraite si ce n 'est une sorte de salaire que l 'on touche après avoir bossé un certain nombre d'années . Ce salaire on l 'a économisé en somme grâce aux cotisations sociales , la part "patronale" ( des cotisations pas des "charges" ) n 'est en effet que du salaire différé qui permet de faire face par une sorte de répartition aux accidents de santé , à la vieillesse etc . C 'est une sorte de caisse de secours mutuelle .
Alors où est le problème?
Dans le nombre de plus en plus réduit d'actifs , dans l'espérance de vie qui s'accroit ( eh! bien tant mieux ! ) ou plutôt dans l'injuste répartition des richesses produites et du fait que la part qui revient au profit des actionnaires , à la grande bourgeoisie est bien plus importante que ce qui revient au travail . En outre , songe que la productivité s'est accrue d'au moins trente fois si on considère les cinquante dernières années

Enfin que représente le déficit de 30 milliards des caisses de sécu par rapport aux cent milliards versés généreusement aux banquiers fauteurs de la crise ;, à tout cet argent qu 'on dilapide sans contre partie . Rien que les cadeaux faits aux labo pour le virus h2n1 représente plusieurs milliards .. (8)

Non , si le gouvernement veut "réformer" les retraites ( je dirais moi , saccager ), c' 'est parce que les financiers , encore eux , lorgnent sur ce pactole que représente cette énorme masse d'argent qui leur échappe . .il voudraient comme aux USA , la transformer en fonds de pension spéculatifs , avec tous les profits que cela peut générer .. ça fait longtemps qu'ils en parlent .

Ne les laissons pas faire!
quijote
 
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Message par Zorglub » 24 Mars 2010, 12:44

(quijote @ mercredi 24 mars 2010 à 11:54 a écrit : Non , si le gouvernement veut "réformer" les retraites ( je dirais moi , saccager ), c' 'est parce que les financiers , encore eux , lorgnent sur ce pactole que représente cette énorme masse d'argent qui leur échappe . .il voudraient comme aux USA , la transformer en fonds de pension spéculatifs , avec tous les profits que cela peut générer .. ça fait longtemps qu'ils en parlent .

Et aussi faire baisser les pensions.
Zorglub
 
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Message par Zelda » 25 Mars 2010, 14:56

Pour Yvonne toujours...
Dans la LO qui sort demain, cet excellent courrier des lecteurs sur le système de retraites au Luxembourg. Edifiant !

a écrit :Nos lecteurs écrivent : L'âge de la retraite au Luxembourg

On entend souvent dire que les salariés français seraient des « privilégiés » et que, partout ailleurs, en Angleterre, en Allemagne ou au Luxembourg, on travaille plus longtemps.

C'est ainsi qu'il y a quelques semaines, le Républicain Lorrain de Metz titrait sur sa une qu'au Luxembourg, « l'âge légal de la retraite est à 65 ans ». C'est vrai. Mais il omettait quelques détails qu'aucun journaliste lorrain un peu sérieux ne peut ignorer. Travailleur frontalier, je vais donc préciser un peu ces détails du système luxembourgeois.

Si l'on excepte les travailleurs qui ne peuvent justifier d'une carrière complète, deux cas de figure principaux peuvent se présenter.

À 60 ans, toute personne qui totalise 40 ans de cotisations et de périodes assimilées (périodes non cotisées, comme armée, études après 18 ans, apprentissage, etc.) bénéficie d'une retraite anticipée de plein droit équivalente à la retraite. C'est-à-dire presque tout le monde.

À 57 ans, toute personne qui totalise 40 ans de cotisations réelles bénéficie d'une retraite anticipée de plein droit équivalente à la retraite. En outre, il existe un dispositif légal supplémentaire, la « préretraite de solidarité « , qui permet à toute personne répondant aux conditions de la retraite anticipée à 60 ans de partir dès 57 ans avec 80 % de son salaire, à la condition obligatoire d'être remplacée dans l'entreprise par un jeune chômeur. Seule restriction, ce dispositif n'est valable que sous réserve de son intégration dans la Convention collective de l'entreprise. C'est le ministre du Travail en personne qui pousse syndicats et patrons à ce que ce dispositif soit davantage appliqué.

Bien évidemment, quelle que soit la situation du salarié, la décote, cet instrument barbare de vol à la tire unique au monde, n'existe pas au Luxembourg.

Enfin, on pourrait penser que ces dispositifs de départ prématuré se font au détriment du niveau des pensions. Pas du tout ! Car leur niveau se situe, à carrière équivalente, quelque part entre le double et le triple des retraites françaises...

Et pourtant, le gouvernement luxembourgeois a annoncé ces jours-ci que le système de retraites est actuellement équilibré, voire légèrement bénéficiaire. Comme quoi, c'est possible... Avec un taux de chômage bas et des salaires élevés, les recettes de cotisations sont élevées, et le système de retraites est à la fois équilibré et viable pour les bénéficiaires. Moralité, au lieu de supprimer des emplois par millions dans le public comme dans le privé, il faut en créer partout où il y a des besoins, c'est-à-dire partout.

Voilà donc ce qu'on appelle pompeusement, dans la presse française, la retraite luxembourgeoise à 65 ans, sur laquelle il faudrait prendre exemple pour dégrader les retraites françaises ! Chiche !!!... À condition, bien sûr, que le système soit repris en intégralité...

Un travailleur frontalier


C'est en ligne ici :

http://www.lutte-ouvriere-journal.org/?act...&num=2173&id=30

De mémoire, je me souviens que lors d'une allocution, les camarades disaient que le Luxembourg était le pays d'Europe où le SMIC était le plus élevé (1500 euros).
Zelda
 
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Message par yvonne » 29 Mars 2010, 17:21

Bonsoir,

Je ne comprends pas votre rejet de la TVA sociale ???

Il n'y a pas plus juste pour moi.
Je m'explique :
Quijote écrit "Ce salaire on l 'a économisé en somme grâce aux cotisations sociales , la part "patronale" ( des cotisations pas des "charges" ) n 'est en effet que du salaire différé qui permet de faire face par une sorte de répartition ".

Hélas non. Nos cotisations d'aujourd'hui servent à payer les retraites des actifs d'autrefois (ceux qui ont bénéficié du plein emploi). Il n'y a pas un magot par salarié cotisant aujourd'hui : les caisses sont vides. C'est l'emprunt qui finance les retraites aujourd'hui !

Aujourd'hui, seul les actifs cotisent pour la maladie, le chômage, la retraite...
Le déséquilibre entre actifs et retraités compromet fortement l'avenir de cette solidarité intergénérationelle.

Les productions françaises sont donc durement touchées :

- Baisse de compétitivité car un coût du travail élevé
- Délocalisation parce que le coût salarial hors de nos frontières est quasi nul (en contrepartie d'une politique sociale inexistante...)

Dons, nous faisons là un royal cadeau à nos chers parasites capitalistes :

Ils partent en Asie produire à moindre coût des productions qu'ils nous vendent à un prix "marché français" identique à celui qu'elles valaient avant délocalisation ====> SUPER PROFIT !!

La TVA sociale consiste à appliquer une Taxe sur les produits d'importation (donc fabriqués hors de nos frontières) et qu'ils veulent écouler sur notre territoire. Cette taxe est destinée à garantir le revenu social des français dont les productions sont délocalisées afin d'optimiser le profit des grands groupes capitalistes.

En aplliquant une TVA sociale :

- On allègerait la charge sociale qui pèse sur les travailleurs français et donc on dimininuerait le prix de nos productions.
- On génèrerait une source importante de "revenu social" au travers l'application de cette fameuse TVA sociale, autre que les cotisations payées par les seuls travailleurs français.
- On diminuerait l'intérêt des groupes industriels à délocaliser nos entreprises puisque le marché français (ou européen) redevient plus attractif et surtout socialement taxable quoiqu'ils fassent !

Pour le consommateur :
-Réduction du prix des marchandises fabriquées sur le territoire.
-Intégration d'un coût social dans les produits importés sur le territoire, sans modification du prix puisque ces marchandises sont vendues au prix "marché français". Seule la marge des industriels diminuent, rendant moins attractives les délocalisations.

Et pour le salarié
- augmentation de son salaire net avec la réduction des charges sociales

Exemple :

Un produit dont on sait que le prix de vente psychologique" est de 100 €

Produit en France :
coût matière : 30 €
Salaires et charges sociales : 50 €
Bénéfice : 30 €

Produit à l'étranger
coût matière : 30 €
Coût de transport 10 €
Salaires et charges sociales 10 €
Bénéfice : 50 €

Le même produit avec application de la TVA sociale

Produit en France :
coût matière : 30 €
Salaires et charges sociales : 30 €
Bénéfice : 40 €

Produit à l'étranger
coût matière : 30 €
Coût transport 10 e
Salaires et charges sociales 10 €
TVA sociale 20 €
Bénéfice : 40€



Il est où le problème ???

Si ça c'est pas une mesure en faveur des travailleurs français, il faut m'expliquer où ça coince !!!
yvonne
 
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Message par meichler » 29 Mars 2010, 17:32

La TVA n'est payée que par les consommateurs, c'est-à-dire essentiellement par les pauvres, qui consacrent la totalité de leur revenu à consommer, alors que plus on est riche et plus le pourcentage du revenu consacré à la consommation diminue.

La «TVA sociale» consiste en fait à remplacer les cotisations "sociales" qui sont (ou plutôt qui devraient être !) payées par ceux qui exploitent le travail salarié d'autrui, c'est-à-dire les "entreprises", ce que les marxistes appellent le capital, par un impôt payé par tous les consommateurs, et donc d'abord par les pauvres.

Le principe même de la TVA c'est d'être un impôt "transparent" pour les entreprises (qui récupèrent la TVA qu'elles paient "en amont"), car payée en fait exclusivement par le "consommateur final".

En cas de taxe aux frontières, cette taxe sera répercutée sur le prix des marchandises importées, elle n'aura pour effet que de renchérir le prix des marchandises importées.

Et de plus : quid des entreprises "françaises" qui font fabriquer à l'étranger ? Quid des entreprises "étrangères" installées en France ? Quid des "transferts internes" aux entreprises ayant à la fois des établissements en France et à l'étranger ?

Cette TVA sociale aurait surtout pour effet de transférer une "charge" (comme ils disent !) pesant sur le capital pour la faire peser sur le travail et les salariés.

La coloration chauvine du "achetons français" est une fumisterie pour faire avaler une mesure anti-sociale, car moins que jamais, le capital ni le profit ne connaissent les frontières nationales. La "France" n'est qu'une fiction, plus que jamais imaginaire, pour égarer les travailleurs.
«Ni rire ni pleurer, comprendre.»

(Baruch SPINOZA)
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Message par Jacquemart » 29 Mars 2010, 18:33

Meichler a tout à fait raison.

J'ajouterais que cette TVA sociale a tout de la "fausse bonne idée" : enfin un truc permettant de sauver les retraites sans écorner les profits et sans léser les salariés : il s'agirait simplement de pénaliser la production faite à l'étranger. Sauf qu'évidemment, tout cela ne peut être qu'une duperie : les retraites actuelles sont financées par les cotisations actuelles qu'elles s'appellent trompeusement "salariales" ou "patronales", c'est-à-dire par du salaire (indirect). Si on veut préserver (voire améliorer) le niveau des retraites, rien de plus simple : il suffit d'augmenter le niveau des salaires (directs et indirects). Autrement dit, de s'en prendre aux profits - et il y a de quoi prendre.

Il y a bien des gens qui militent pour cette "TVA sociale", y compris des politiciens de droite comme Chirac en son temps - ce qui devrait mettre la puce à l'oreille des travailleurs qui se laissent attraper à ce leurre. Au passage, parmi ces braves gens qui nous expliquent qu'il faut mettre une taxe pour "encourager" la production en France, pas un seul ne se prononce pour une interdiction pure et simple des délocalisations (ou même, pour un droit de regard sur ces décisions) ce qui en dit long sur leur volonté réelle de s'attaquer au droit divin des capitalistes d'aller faire du fric là où il leur semble bon.

Pour mémoire, on avait écrit un article sur ce sujet dans notre hebdomadaire il y a quelques années.
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