CGT/bourse du travail/sans-papiers

Message par logan » 25 Juin 2009, 19:39

Un article qui m'a laissé dubitatif. quelqu'un en sait plus?

a écrit :Expulsion. Le service d’ordre du syndicat a fait évacuer la Bourse du travail de Paris, hier.



Matelas sous le bras, sacs et couvertures à la main, ils sont sortis un à un, sous le regard des CRS. Sur le trottoir, bordé par des dizaines de fourgons de police et de cars de CRS, des femmes pleurent, en état de choc. Après quatorze mois passés à vivre jour et nuit dans les locaux de la Bourse du travail à Paris, les occupants de ce grand bâtiment proche de la place de la République se sont retrouvés à la rue hier midi, évacués de force.

«Squat».Africains en situation irrégulière, ils étaient autour de 500 à y vivre en permanence et près de 1 200 par intermittence. Qui a mené l’opération ? Les évacués ont vite accusé non pas la police mais la CGT, qui aurait envoyé son service d’ordre faire le sale boulot. Scénario que le syndicat a fini par reconnaître quelques heures plus tard : «Après avoir essayé en vain de négocier pendant des mois, nous avons décidé de mettre un terme à une occupation qui était devenue un squat», justifie Patrick Picard, secrétaire général de l’Union départementale de Paris. Pourquoi un syndicat qui monte régulièrement au créneau sur la question des travailleurs sans-papiers a-t-il délogé… des travailleurs sans-papiers ? D’abord pour récupérer son lieu de travail, la CGT disposant d’une partie du bâtiment. Ensuite, le syndicat entretient depuis le début des relations tendues avec les occupants, pour la plupart travailleurs isolés, employés dans le nettoyage ou la sécurité, qui se sont rassemblés dans un collectif autonome, la CSP 75 (coordination des sans-papiers), sans jamais vouloir se rapprocher de la CGT pour les demandes de régularisation.

Après plusieurs semaines de menaces, la CGT a donc envoyé hier «quelques dizaines de militants», qui n’ont pas fait les choses à moitié. Les témoins décrivent tous la même scène, très brutale : vers 12 h 30, alors que, comme chaque mercredi, le gros des occupants manifestait place du Châtelet pour réclamer des régularisations, une trentaine de gros bras, «crânes rasés», brassard orange, masqués, ont débarqué armés de «bâtons» et de «bonbonnes de lacrymo», les yeux protégés par des «lunettes de piscine». Gazés, les occupants sont contraints de quitter les lieux. La police, arrivée «dix minutes plus tard», reste à la porte du bâtiment, faute, explique-t-on, de réquisition du propriétaire, en l’occurrence la mairie de Paris. CRS et pompiers suivent.

Affaires.Sur le boulevard, les passants s’échauffent : «ratonnade»,«nettoyage»,«Sarkozy assassin»… Certains jurent reconnaître parmi les policiers en civil présents les mêmes qui ont forcé le bâtiment une demi-heure plus tôt. Dans les rangs de la police, on ne nie pas avoir eu des hommes présents, «comme chaque mercredi, pour encadrer la manifestation», mais on se défend d’avoir participé à l’évacuation, menée «par le service d’ordre de la CGT». En fin de journée, les sans-papiers achevaient de débarrasser leurs affaires, sans savoir où ils allaient passer la nuit. Impossible pour l’heure de réoccuper le bâtiment, bloqué par la police.

http://www.liberation.fr/societe/010157609...es-sans-papiers
logan
 
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Message par Valiere » 25 Juin 2009, 23:34


texte sorti ce soir de RESF


a écrit :BOURSE DU TRAVAIL : EN SORTIR PAR LE HAUT
La situation engendrée par l'affaire de la Bourse du travail depuis 14 mois est une bombe propre à faire exploser le mouvement des sans papiers et celui de leurs soutiens qui, pourtant, n'ont pas besoin de ça.

A en croire une partie de la presse, les sans papiers ne seraient plus en lutte contre le gouvernement pour leur régularisation mais contre la CGT. Et la CGT serait le pire ennemi des sans papiers. Il faut arrêter ces délires ! 
Nous croyons fermement que, dans la situation de conflit passionnel actuelle, la seule position tenable consiste à dire, à répéter, que des erreurs (et peut-être plus) ont sans doute été commises, probablement de part et d'autres. Mais cela ne peut pas être la question de l'heure. Il faudra faire un bilan, quand nous serons sortis de la crise actuelle. Il faudra voir, comprendre ce qui s'est passé, quelles fautes ont été commises, par qui et quand. Mais cela ne peut pas être la question d’aujourd’hui.

La question qu’il faut résoudre d’urgence est de savoir comment sortir de l'impasse. On a des dizaines, des centaines de sans papiers à la rue, menacés à tout moment d'une possible intervention policière. Nous proposons donc de geler toutes les discussions sur les responsabilités de uns et des autres jusqu’à la résolution de la crise actuelle. Tout autre attitude qui aboutirait inévitablement à de nouveaux déchirements serait irresponsable et risquerait de conduire les ex-occupants de la Bourse à la catastrophe.

La boussole, c’est que c'est le gouvernement qui est responsable de cette situation. Elle n'existe que parce qu'il refuse la régularisation. Que les ex-occupants de la Bourse obtiennent des papiers et tous les problèmes disparaissent. C’est ainsi, nous semble-t-il, que la question doit être posée. On demande des papiers au gouvernement. Point barre. Pour le reste, on verra après.

Sur la base de ces deux points (refus de tirer un bilan tant que l’affaire n’est pas réglée, et rendre le gouvernement responsable de la situation), nous proposons que se rassemblent le maximum d’associations, de syndicats et de partis pour permettre une issue favorable pour les ex-de la Bourse.

Il est important que ce rassemblement soit large pour des raisons d'efficacité, mais aussi pour ne pas laisser en tête à tête ceux que les événements de ces derniers mois ont dressé les uns contre les autres. Les ex-occupants de la Bourse y trouveront un appui et des relais véritables. Et, peut-être une chance de voir leurs revendications aboutir. La CGT qui est montrée du doigt dans les médias témoignerait ainsi de se capacité à s’engager de façon efficace et spécialement désintéressée.

Nous proposons qu’une réunion se tienne samedi 27 juin à 10 heures précises à l’EDMP, 8 impasse Crozatier 75012 Paris (M° Gare de Lyon, Faidherbe-Chaligny ou Reuilly-Diderot). Cette réunion est ouverte à toutes les associations, syndicats, partis qui mesurent la gravité de ce qui se joue autour de la Bourse du Travail et désireux de peser pour qu’on en sorte par le haut.

Réseau Education sans frontières



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Message par Ottokar » 26 Juin 2009, 07:37

je suis d'accord avec Totore, l'histoire est merdique. Occuper le local de la CGT, depuis plus d'un an, ce n'est pas glorieux, sachant tout ce que la CGT a fait pour régulariser les sans papiers depuis un an ou deux et ce qu'elle a obtenu. Car elle a obtenu bien plus de régularisations que n'importe quel groupe de braillards. Elle aurait pu faire plus ? peut-être, mais elle a fait plus que ce que nous tous ici nous pouvions faire, donc solidarité (comme pour les autres associations qui luttent aussi) et respect.

Les sans papiers de la Bourse ont été bien mal conseillés, il y avait des tas d'autres lieux publics à occuper pour faire pression sur le gouvernement. C'est lui, ce sont ces saletés d'Hortefeux et de Besson qui sont responsables de la situation.

La campagne contre la CGT est dégueulasse. Moi je m'abstiens donc d'y participer et même de faire d'autres commentaires.
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Message par Vérié » 26 Juin 2009, 16:26

Désigner la CGT comme cible aux sans papiers et occuper ses locaux est bien évidemment absurde. Ca ne peut que favoriser la division et ça n'aide certainement pas les militants CGT à prendre conscience de la politique de leur direction. D'autant qu'un certain nombre d'entre eux sont investis dans la solidarité aux sans papiers. Le gouvernement ne peut que se frotter les mains. Toutefois, la CGT, en refusant de mener une véritable lutte au niveau national, porte aussi sa part de responsabilité. Les sans-papiers expulsés de la Bourse se retrouvent doublement victimes de cette situation...

La solution, c'est de cibler des symboles de l'Etat et du patronat, comme le font les sans papiers qui occupent en ce moment un local de l'URSAF pour revendiquer que leurs cotisations leurs profitent.
Vérié
 
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