a écrit :Lettre du CSID au bureau national de l’UNEF.
Chers camarades, nous n’avons pas l’habitude de nous adresser directement à vous, mais l’affaire dont il s’agit vous concerne au plus haut point.
Au mois de juillet dernier, notre organisation a tenu des chaînes d’inscription sur les Universités de Montpellier. Or, quelques jours après notre installation à la Fac de Lettres et alors que tout se déroulait normalement, plusieurs représentants de l’administration nous ont demandé de manière insistante de quitter les lieux. Ils ont alors prétexté oralement que nous ne disposions d’aucune autorisation expresse émanant du Secrétaire Général.
Nous savons tous qu’il est d’usage que les syndicats étudiants de Paul Valery tiennent les chaînes chaque année : nous avons donc tenu à demander des explications écrites et officielles sur cette demande pour le moins inhabituelle. L’administration nous a alors adressé une lettre, nous informant ainsi qu’elle avait agi sur la demande d’un « syndicat étudiant ». Voici l’extrait de la lettre en question :
« Madame,
J’ai bien reçu votre lettre concernant la tenue d’un stand d’information par votre collectif sur les lieux d’inscription des étudiants.
Il me parait utile de vous apporter ou de vous confirmer quelques informations.
Le secrétaire général a été saisi d’une protestation concernant votre présence sur les lieux émanant d’un syndicat étudiant (…) »
Comme vous pouvez le constater, il est expressément mentionné que c’est à la demande d’un « syndicat étudiant » que l’administration est intervenue, tentant ainsi de nous interdire toute forme d’expression.
Camarades, seuls deux syndicats autres que le nôtre étaient présents sur l’Université à l’occasion des inscriptions de juillet : SUD-étudiant et l’UNEF.
Nous savons que les militants de SUD au cours de cette période ont été à maintes reprises la cible de l’administration qui leur a demandé de changer d’emplacement, et a tenté de les dissuader de s’adresser aux étudiants.
A ces éléments doit s’ajouter le fait que, tout au long de l’année dernière, le CSID a fait l’objet d’attaques et de provocations répétées de la part d’un membre du Bureau National de l’UNEF, présent lors des chaînes d’inscriptions : nous avons donc toutes raisons de croire que la demande faite à l’administration de nous ordonner de quitter les lieux a émané de l’UNEF.
De plus, le membre de votre Bureau National dont il est question, s’est illustré en multipliant des propos douteux sur le peuple irakien : il ne cesse de répéter publiquement – devant les membres du CSID et les étudiants – des phrases du type « Allez construire votre syndicat en Irak ».
Que comprendre ? Qu’il y aurait des syndicats respectables, pour les étudiants français, et des syndicats de seconde zone (rappelons que les irakiens paient de leurs vies chaque jour d’occupation militaire) ? Ce camarade se rend-il compte de la gravité de tels propos ? Sait-il où conduit ce genre de raisonnement ? Venant d’un responsable d’une organisation qui prétend être à la pointe du combat contre le FN, c’est plus que surprenant…
Nous estimons devoir porter ces faits à votre connaissance pour une raison simple : de telles pratiques sont totalement étrangères au mouvement syndical et ne sont pas sans rappeler des heures assez sombres de l’histoire contemporaine. Il est loin d’être anodin de tenter, par tous moyens, de faire interdire les organisations indépendantes (nous vous rappelons que l’activité du CSID est financée jusqu’au moindre centime par les étudiants qui la soutiennent). Nous pensons que certains de vos membres se placent délibérément sur un terrain glissant, très éloigné de la démocratie étudiante et du débat démocratique.
Cette volonté d’empêcher la liberté d’expression syndicale sur l’Université, doublée de la tenue répétée de propos à connotation raciste, manifestée par ce militant de l’UNEF ne peut être tolérée de notre part, comme de la vôtre. Quelles que soient nos divergences (et elles sont nombreuses), ce genre d’agissement doit être fermement condamné, et ne doit plus se reproduire.
Nous pensons qu’il s’agit là de dérapages propres à quelques individus, qui ne reflètent en rien une orientation générale de l’UNEF. C’est la raison pour laquelle nous vous demandons que ces comportements cessent au plus vite, afin que nous puissions confronter nos divergences sur le seul terrain de la démocratie et de la libre discussion.
Nous nous réservons le droit de faire connaître cette lettre à l’ensemble des étudiants de Montpellier.
Salutations syndicales.
Le bureau du CSID.
Contact : [url=mailto:collectif_psid@yahoo.fr]collectif_psid@yahoo.fr[/url]