La croissance américaine bute sur la consommation

Message par mael.monnier » 29 Août 2004, 16:42

a écrit :
CONJONCTURE L'emballement des prix de l'essence menace le pouvoir d'achat des ménages
La croissance américaine bute sur la consommation

Georges Quioc
[28 août 2004]

Rentrée maussade pour l'économie américaine. Alors que son revenu national (PIB) courait au rythme annuel de 4,5% au premier trimestre, il a sensiblement ralenti à 2,8% au deuxième trimestre, selon le chiffre révisé publié hier par le département du Commerce qui avait annoncé une croissance de 3% fin juillet.

Les marchés n'ont pourtant pas été surpris. La communauté financière soupçonnait que la hausse n'avait été que de 2,7% du PIB. Cette révision de trajectoire divise néanmoins les économistes: s'agit-il d'un retour de l'économie américaine sur un sentier de croissance modéré ou d'un simple «trou d'air», comme incite à le croire la Réserve fédérale. Le président de la banque centrale américaine, Alan Greenspan, vient en effet de rappeler sa confiance dans l'avènement d'un cercle vertueux outre-Atlantique. Si l'on suit cette analyse, la conjoncture devrait renouer rapidement avec une croissance forte. Le PIB américain n'a-t-il pas progressé de 5% au cours des quatre trimestres précédant celui qui vient d'être révisé?

Pour l'heure, le département du Commerce se contente d'expliquer la révision des chiffres du deuxième trimestre par le creusement du déficit commercial, alors que les dépenses de consommation ont été revues à la hausse, ainsi que les stocks et les investissements des entreprises.

En fait, la consommation, qui compte pour 70% dans la valeur ajoutée outre-Atlantique, porte une responsabilité plus lourde qu'il n'y paraît dans le ralentissement observé. Les dépenses des ménages n'ont progressé que de 1,6% contre 4,1% au trimestre précédent. Il faut ainsi remonter au deuxième trimestre 2001, avant les attaques du 11 septembre, pour trouver une progression plus faible.
Pour certains économistes, cette érosion de la consommation serait le symptôme d'un tassement du pouvoir d'achat des salariés. «La part des salaires dans le partage de la valeur ajoutée vient d'atteindre un point bas», explique Vincent Lahuec, économiste au Crédit agricole. En effet, les entreprises soumises à un effort de productivité et de compétitivité ne cessent de réduire les recrutements, leurs coûts et le nombre d'heures travaillées. «C'est ce qui explique que, entre juin et juillet, l'économie américaine n'ait créé que 100.000 emplois alors qu'avec une croissance de 4 % elle crée normalement 300.000 emplois par mois», explique encore Vincent Lahuec.

Cette croissance ne créant pas d'emplois, elle contribue peu à la consommation. L'essentiel des gains de pouvoir d'achat obtenus ces derniers trimestres l'a été par les renégociations de prêts et les réductions d'impôts. «En trois ans, les ménages ont gagné 300 milliards de dollars de gains de pouvoir d'achat» rien qu'au titre fiscal, résume l'économiste du Crédit agricole.

Et, alors que ces aubaines ont cessé de produire leurs effets, la flambée du pétrole menace à présent le pouvoir d'achat des ménages. Pas étonnant donc que leur moral ne soit pas au beau fixe, comme en témoigne l'indice de confiance des consommateurs dans l'économie aux Etats-Unis, calculé par l'université du Michigan, qui est retombé à 95,9 points en août contre 96,7 points en juillet.

(Source : http://www.lefigaro.fr/eco-monde/20040827.FIG0167.html)
mael.monnier
 
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