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Éditorial
C’est la faute au canton
Une lectrice nous interroge : « Est-ce le Parti des travailleurs qui est boycotté par les médias ? N’est-ce pas l’élection cantonale en général ? » Les deux phénomènes sont liés. Ceux qui voudraient dissoudre la République dans la régionalisation s’acharnent contre l’abstention aux régionales et occultent l’existence même des élections cantonales. Pour cela, il faut passer à la trappe la campagne des 382 candidats présentés ou soutenus par le Parti des travailleurs contre l’Union européenne et la régionalisation, pour l’égalité des droits sur tout le territoire de la République.
Interrogé sur le temps dont disposerait le Parti des travailleurs sur son antenne, un directeur de l’information d’une grande chaîne de télévision a répondu : « Avez-vous un candidat dans le canton de Mme Chirac ? Non ? Dommage, c’est le seul dont nous parlerons durant toute la campagne » (1).
Alors, disparues les élections cantonales ? Pas si simple… Interviewé ce 9 mars par Libération, Jean-Pierre Raffarin se voit poser la question : « Certains chercheurs agiraient-ils en fonction d’arrière-pensées politiques ? » Il répond : « L’écrasante majorité des chercheurs est sincère et se bat pour la recherche. Mais certaines organisations politiques cherchent à donner une dimension “cantonale” à cette perspective. »
Tiens, tiens… Une dimension « cantonale » ! Et des « organisations politiques » qui donnent une dimension « cantonale » !
Un spectre hante Jean-Pierre Raffarin et tous ceux qui, comme lui, à « gauche » comme à droite, font campagne pour les élections régionales : ce spectre, c’est celui de l’attachement de l’immense majorité de la population aux principes de la République, qui inclut l’égalité des droits et les services publics.
Quand une société en arrive à la démission de centaines de scientifiques responsables de la recherche, quelle conclusion faut-il en tirer ? Quand les chercheurs sont mis dans l’impossibilité de chercher, les médecins de soigner, les paysans de produire, les ouvriers de fabriquer, les jeunes d’étudier, les femmes d’accoucher dans les maternités ; quand les postiers, les cheminots, les agents de l’Equipement, les enseignants et tous les autres salariés des services publics qui font le maillage démocratique de notre société voient leur métier et leur emploi menacés d’une disparition programmée par la « régionalisation », n’y a-t-il pas lieu de poser la question : où conduit la soumission à l’Europe de Bruxelles ? La réponse, tragiquement illustrée par les événements des derniers jours, est nette et sans appel : continuer dans le cadre de l’Union européenne aboutirait à la destruction de tout.
Egalité des droits, Sécurité sociale, laïcité, services publics, Code du travail, etc. : les conquêtes de la République vivent dans la conscience de la population laborieuse et de la jeunesse de notre pays. C’est ce qu’exprime l’abstention massive annoncée aux régionales.
A travers la crise de la recherche, ce sont tous les piliers de civilisation humaine et de démocratie qui sont menacés de disparaître. Il faut trouver une solution. Elle passera par la rupture avec l’Union européenne et le rejet de la régionalisation. A l’ombre des projecteurs, dans l’ignorance délibérée des grands médias, 382 candidats mènent campagne dans tout le pays pour aider au regroupement des forces, qui, un peu plus tôt, un peu plus tard, s’ouvrira cette issue.
Daniel Gluckstein
(1) On remarquera qu’en toute indépendance journalistique, Libération et Le Monde limitent eux aussi leur intérêt pour les cantonales au canton de Corrèze dont Mme Chirac est l’élue.