a écrit :Une trentaine d'interpellations au démarrage du festival musical de Rennes
Échauffourées aux Trans avant la raveJeudi soir, le festival des Trans Musicales de Rennes a été le théâtre d'affrontements entre casseurs et forces de l'ordre. Cinq jeunes ont été condamnés à de la prison ferme. Pendant ce temps, la rave party organisée en marge des Trans, voyait affluer, hier soir, des milliers d'amateurs de musique techno.
RENNES. Trente interpellations, des centaines de grenades lacrymogènes, des vitrines cassées, une dizaine de blessés. Les Trans Musicales ont plutôt mal commencé, côté rue, jeudi soir. On prévoyait quelques turbulences pour le retour du groupe Bérurier Noir, l'un des piliers de la scène punk des années 80. On avait raison.
En effet, si près de 7 000 personnes ont pu assister au concert à l'intérieur de la salle du Liberté, en plein centre-ville, ce ne fut pas le cas d'une petite foule, frustrée et mécontente, contrainte de poireauter devant les portes. Vers 23 h 30, une centaine de resquilleurs réussissent à s'introduire dans la salle en passant par l'étage. À la barbe d'un service d'ordre interne rapidement dépassé. Les CRS entrent alors en scène. Des vitres du Liberté volent en éclats. Les débris de verre risquant de blesser les gens, la police se poste pour « sécuriser » les abords. Les premières grenades lacrymogènes se mettent à siffler dans les airs, histoire de disperser une troupe de casseurs, venus en découdre. En quelques minutes, le joyeux désordre qui caractérise habituellement les Trans se transforme en bataille rangée au pied d'une salle de concerts.
Au total, les forces de l'ordre usent de 800 grenades en réponse à un nombre non recensé de pierres et de canettes de bière qui pleuvent sur leurs têtes. Il faut attendre 5 h, vendredi, pour que l'échauffourée finisse par s'épuiser. Dans la bagarre, trente personnes sont interpellées. Douze, âgées de 20 à 25 ans, sont jugées, dès hier après-midi, en comparution immédiate. Cinq ont été condamnées à des peines allant de 8 jours à 4 mois de prison ferme. Jamais, de mémoire de Trans, on n'avait connu de tels débordements.
Footballeurs aux premières loges
Pendant que les juges scellent le sort des fauteurs de troubles, les raveurs s'installent dans la zone naturelle de la Prévalaye, à la périphérie de la ville. À la nuit tombante, les premiers feux de bois illuminent le terrain. Des jeunes, regroupés autour de la braise, se frottent les mains en se préparant à passer un « super week-end ». Les petites tentes canadiennes sont dressées entre les voitures.
Les sound systems commencent à déchirer le silence de la campagne rennaise, au grand désespoir des riverains, résignés. Le son de la techno stimulera peut-être les footballeurs rennais qui accueillent le Paris Saint-Germain ce samedi soir. Le stade est situé à quelques encâblures des gigantesques enceintes acoustiques des raveurs (1).
Pour parer à un week-end redouté « chaud », Médecins du Monde et d'autres associations humanitaires sont sur place. Les gendarmes mobiles, eux aussi, quadrillent les trente hectares du terrain de la Prévalaye. A l'entrée, des barrages contrôlent les arrivées. Durant ces deux jours, les organisateurs de la « teuf » (fête techno) attendent entre 30 000 et 40 000 personnes.
Serge LE LUYER.
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