Pinault, ami intime et coûteux de Chirac

Message par Barikad » 05 Déc 2003, 10:06

a écrit : Executive life.
Pinault, ami intime et coûteux de Chirac
Choqué par le soutien du Président au milliardaire, le PS pourrait sortir de son silence.
 
    
Par Renaud DELY et Paul QUINIO
vendredi 05 décembre 2003

Gênée aux entournures. Face à l'accélération de l'affaire Executive Life, la gauche éprouve comme un sentiment de malaise. Depuis que le gouvernement Raffarin a refusé de ratifier l'accord avec la justice américaine censé régler le conflit, les socialistes auraient pu sauter sur l'occasion. Et tenter de bousculer enfin la statue d'un chef de l'Etat qu'ils ont été trop souvent contraints de soutenir ces derniers mois. Le 5 mai 2002 d'abord, lors de la crise irakienne ensuite. Jacques Chirac ayant géré ce dossier de bout en bout, jusqu'à faire capoter le compromis, contre l'avis de Bercy, l'opposition aurait pu juger bon de lui demander quelques comptes. Et, par exemple, inviter le Président à dissiper le soupçon selon lequel il ferait passer l'intérêt particulier de son ami François Pinault avant l'intérêt général (lire page suivante).

«Affaire d'Etat». Pourtant, depuis un mois et demi, rien. Pas un mot plus haut que l'autre, pas une critique, tout juste un vague communiqué vieux de plusieurs semaines, les ténors de la gauche ne pipent mot. François Hollande assure que ce silence touche à sa fin. Et certifie n'éprouver «aucune gêne» sur l'affaire. La preuve, les socialistes ont enfin décidé mercredi de monter au front. La semaine prochaine, le député de la Drôme, Eric Besson, aura mission d'interpeller le gouvernement à l'Assemblée en développant, notamment, un angle d'attaque : «Francis Mer n'a pas les mains libres, mais agit sur ordre de Jacques Chirac qui protège l'un de ses amis. Il est choquant que le Président ne s'exprime pas sur ce sujet !» «C'est devenu une affaire d'Etat, on ne peut pas rester dans cette atmosphère de malaise où s'entremêlent des intérêts nationaux et des intérêts privés. Les contribuables ont droit à la vérité», justifie Jean-Marc Ayrault, patron du groupe PS à l'Assemblée. Avant de caler la future offensive, le chef de file des députés socialistes a pris la précaution de consulter Laurent Fabius. Il voulait s'assurer que cette démarche ne risquait pas de «gêner» l'ancien locataire de Bercy. Qui lui a donné le feu vert.

Or, si la gauche a jusqu'ici évité le sujet, jusqu'à ménager Jacques Chirac, c'est d'abord parce que le gouvernement Jospin a eu à traiter lui aussi du dossier Executive Life. Et que le ministre des Finances en première ligne à l'époque, en l'occurrence Laurent Fabius, ne l'a pas tiré au clair. Lui-même partie prenante dans l'affaire, Bernard Tapie a mis les pieds dans le plat, hier, pour s'étonner de l'inertie des locataires successifs de Bercy. L'ex-homme d'affaires a jugé, sur RTL, que si «la gauche ne se précipite pas pour demander une commission d'enquête», c'est parce «qu'elle a une très large part de responsabilité». Et d'accuser «Monsieur Strauss-Kahn et Monsieur Fabius» de s'être «dépêchés de surtout ne rien faire» pour renvoyer la patate chaude aux suivants. Un petit jeu toujours en cours chez les socialistes retournés dans l'opposition.

En poste à Bercy de mars 2000 à avril 2002, Laurent Fabius se souvient bien de «discussions» entre son cabinet et la partie américaine. En revanche, nulle trace dans sa mémoire d'une quelconque proposition de compromis précise, écrite, et financièrement intéressante. A en croire l'entourage de l'ancien ministre, si une transaction alléchante a été imprudemment refusée par le gouvernement français, la négligence en incomberait plutôt à l'un de ses prédécesseurs. Dominique Strauss-Kahn, en place à Bercy jusqu'à la Toussaint 1999. «Sûrement pas !», réfute, formel, un ancien du ministère des Finances période DSK : «Nous n'avons reçu aucune proposition de transaction, c'est totalement impossible !»

Consanguinité. Au total, c'est pourtant grâce à la toile d'araignée qu'il s'est employé à tisser, à droite surtout (lire page 4), mais aussi à gauche, un peu, que François Pinault a jusqu'ici été épargné par nombre de politiques. Ainsi, le président du directoire de Pinault-Printemps-Redoute, Serge Weinberg, est-il un (très) proche de Laurent Fabius. Après avoir été son chef de cabinet dans les années 80, il a fait rentrer dans le groupe Pinault un autre proche de l'ex-Premier ministre socialiste, Denis Olivennes, ancien dirigeant de Canal Plus, aujourd'hui directeur général de Pinault-Printemps-Redoute et PDG de la Fnac. C'est dans le même groupe Pinault que Laurent Fabius a dégoté un tout jeune directeur de cabinet, Bruno Crémel, lors de son arrivée à Bercy en mars 2000. Cette consanguinité entre la planète politique et le monde des affaires est à l'origine de nombreuses indulgences réciproques. Et de lourds silences sur l'affaire Executive Life, période avec laquelle les socialistes assurent aujourd'hui vouloir rompre pour engager le fer avec Jacques Chirac.





Si meme la presse bourgeoise denonce les liens entre la "gôche" et les milliardaires, je vais commencer à croire à "l'indépendance de la presse"
:roll:
Barikad
 
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