Chirac soutien ouvertement la dictature tunisienne

Message par faupatronim » 04 Déc 2003, 13:55

(Le Monde @ 4 décembre 2003 a écrit :
Jacques Chirac vante "l'avance" du régime tunisien en matière de droits de l'homme


Au premier jour de sa visite à Tunis, le chef de l'Etat a félicité le président Ben Ali, estimant que la modernisation du pays ouvrait la voie  à la "consolidation de la démocratie"

Tunis de nos envoyées spéciales


Interrogé par la presse française, à l'issue de son entretien en tête à tête avec le président Zine El-Abidine Ben Ali, mercredi 3 décembre, à Tunis, Jacques Chirac a d'emblée fait comprendre que la grève de la faim de l'avocate Rhadia Nasraoui ne bouleverse pas "les relations excellentes" que la France entretient avec la Tunisie.  Le président dit avoir "touché un mot" du cas de Mme Nasraoui à son homologue tunisien, espérant que "cette situation trouvera une issue".

Mais M. Chirac a cru bon d'ajouter : "Nous avons aussi, en France, des personnes qui ont fait la grève de la faim, qui la font, qui la feront." Pour le chef de l'Etat, le "premier des droits de l'homme, c'est de manger, d'être soigné, de recevoir une éducation, d'avoir un habitat". Et de ce point de vue "il faut bien reconnaître que la Tunisie est très en avance sur beaucoup, beaucoup de pays. Il faut le souligner", a-t-il ajouté.

SUJETS D'"ADMIRATION"

Plusieurs associations de défense des droits de l'homme avaient, ces derniers jours, demandé au président de la République d'intervenir en faveur de Mme Nasraoui et avaient dénoncé l'absence de libertés publiques et de droits politiques.

Arrivé mercredi en Tunisie, pour cette deuxième visite d'Etat, après celle de 1995, M. Chirac, peut-être envieux des 5 % de croissance de ce pays, s'est attaché à l'encourager et à le féliciter. "La Tunisie, parmi les pays émergents, a une situation particulièrement brillante", a-t-il dit. La croissance, le développement d'une importante classe moyenne, la stabilité sociale, la scolarisation sont dignes d'"admiration" aux yeux du président, qui a passé sous silence l'absence de progrès en matière de libertés.

Lors du dîner d'Etat au palais présidentiel de Carthage, M. Chirac a donc insisté sur "la consolidation de la démocratie"en Tunisie. Il a affirmé que la modernisation du pays "sans complexe et sans renier ses traditions" entreprise par M. Ben Ali, au pouvoir depuis seize ans, avait "fait reculer la pauvreté et l'exclusion, ouvrant ainsi la voie au renforcement de l'Etat de droit et à la consolidation de la démocratie".

Autre motif de l'"admiration" exprimée par le chef de l'Etat : le rôle stratégique joué par la Tunisie. "Vous avez montré le chemin au Maghreb en marquant votre volonté d'ancrage à l'Europe, en signant les premiers, dès 1995, un accord d'association avec l'Union européenne", a-t-il déclaré. M. Chirac a félicité son homologue tunisien d'avoir pris l'initiative du sommet "5 + 5" qui réunira, vendredi et samedi, les dirigeants de dix pays d'Europe et du Maghreb.

A-t-il pris ombrage de la visite éclair du secrétaire d'Etat américain, Colin Powell, à Tunis, à Alger et à Marrakech, la veille et l'avant-veille ? "Si nos amis américains apportent leur contribution dans le sens du développement des relations du Maghreb avec le reste du monde, c'est une bonne chose. Je ne vois pas de concurrence", a assuré M. Chirac.

PARTENARIAT ÉCONOMIQUE

Les Etats-Unis réfléchissent pourtant à la création d'une zone de coopération et de libre-échange avec le Moyen-Orient et le Maghreb. Les présidents français et tunisien auront le loisir d'évoquer ces questions jeudi, lors de leur second entretien. Cette journée devait surtout être consacrée au partenariat économique entre les deux pays, avec une intervention de M. Chirac devant le Conseil économique et social et un déjeuner en compagnie du groupe d'industriels français qui l'accompagnent.

Le programme de cette visite du président de la République a cependant été perturbé, en raison des inondations en France. Le détour du président par le sud de la France a retardé son arrivée à Tunis, obligeant à annuler, pour mercredi au moins, l'"accueil populaire" prévu avenue Bourguiba.

La nuit déjà tombée a privé M. Chirac de son bain de foule. Mais l'Elysée aurait sans doute jugé malvenu de montrer, le même jour, des images de liesse en Tunisie, après celles des zones sinistrées dans le sud de la France.

Béatrice Gurrey et Claire Tréan

faupatronim
 
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