CHOMEURS, PRECAIRES, SALARIE-E-S, DANS LA RUE LE 6 DECEMBRE !
Les chômeurs et chômeuses sont confrontés à une offensive d’ampleur du
gouvernement Raffarin contre leurs droits. C’est à une véritable
opération d’intoxication et de diversion que nous assistons.
De quoi s’agit-il ? Alors que le nombre de chômeurs explose, poursuivant
son inexorable progression mois après mois, que les annonces de
licenciements économiques s’accumulent (Aventis, ST Microélectronics,
Giat, Tati…), que les fermetures d’usines et les liquidations
judiciaires se multiplient, le gouvernement a trouvé les coupables. Ce
sont les chômeurs ! Ainsi F. Fillon, ministre du travail, n’hésite pas à
déclarer : « Certains se sont installés dans l’assistance,
inconsciemment souvent, consciemment parfois ». Bref, pour lui, il
s’agit d’une bande de fainéants !
Chômeurs = coupables de la crise ?
Les patrons licencient à tour de bras, mais sont, selon le gouvernement,
des créateurs de richesses. Il faut les aider : 18 milliards d’euros
programmés, en 2004, de baisses de cotisations sociales patronales. Et
qui finance? Les impôts des salariés. Et le tout sans compter les
subventions de l’Europe, des conseils régionaux, voire des
municipalités.
A titre de comparaison, en 2003, le déficit de l’assurance-chômage
devrait être de 4 milliards.
Mais selon le gouvernement, ce ne sont pas les patrons qui coûtent cher,
ce sont les chômeurs. Des chômeurs pas assez « employables », pas assez
mobiles, pas assez flexibles…
La même politique destructrice s’attaque aux intermittents du spectacle,
qui luttent depuis des mois contre un accord qui les exclut de toute
protection.
Vers le revenu à zéro, et presque le travail forcé…
Les attaques se multiplient. D’abord au niveau de l’indemnisation par
l’Unedic. L’accord signé en décembre 2002 entre le Medef, la CFDT, la
CFTC et la CGC aboutira, dès janvier 2004, à ne plus indemniser 180 000
chômeurs. Le pourcentage de chômeurs percevant des allocations devrait
passer de 52,1% en décembre 2002 à 42,6% en décembre 2004. La majorité
des chômeurs ne toucheront plus d’allocations !
Ils basculeront alors dans l’autre dispositif, créé pour les chômeurs
dits « en fin de droits », financé par l’Etat : l’allocation de
solidarité (ASS). Mais le gouvernement vient de décider de réduire la
durée de versement de cette allocation, ce qui exclura encore des
dizaines de milliers de chômeurs.
Mais, quel bonheur ! Ils auront droit au RMI, ou au nouveau système
appelé le Revenu minimum d’activité (RMA). Le RMA s’adresse aux
bénéficiaires du RMI. C’est un sous-contrat de travail de 20 heures par
semaine, payé 545 euro net par mois, et pour un maximum de 18 mois. Mais
les patrons employeurs de RMA empocheront le montant du RMI ! Donc les
chômeurs en RMA ne leur coûteront que 183 euros par mois ! Et c’est
seulement sur ces 183 euros qu’ils cotiseront à la retraite. Les patrons
ont enfin réussi à obtenir des salariés quasiment gratuits !
Tous et toutes concernéEs !
Défendre les droits des chômeurs, des intermittents du spectacle, de
tous les précaires, c’est défendre la solidarité collective, pour toute
la population. Tout le monde est concerné par l’insécurité du travail et
des droits sociaux.
Ce qui doit être exigé, ce n’est pas la charité des dames patronnesses
du 19ème siècle (comme la prime de Noel, toujours incertaine et si
ridicule, annoncée par Raffarin), mais une politique de développement de
l’emploi stable, permettant de vivre décemment et une indemnisation
correcte des privés d’emploi.
C’est pourquoi la LCR appelle à la manifestation nationale des chômeurs,
à l’initiative des organisations AC !, APEIS, CGT chômeurs et MNCP.
Tous à Paris le 6 décembre à 14 h, place Denfert Rochereau
Le 1er décembre 2003