CITATION
Les minoritaires du PS contre le projet de Constitution européenne
LEMONDE.FR | 11.10.03 | 12h13 • MIS A JOUR LE 11.10.03 | 12h04
L'ensemble des courants minoritaires du Parti socialiste a déposé devant le Conseil national du parti réuni samedi, un texte disant "non" au projet actuel de Constitution européenne.
Baptisé "en attendant, c'est non", le texte réunissant les trois courants minoritaires du PS a été mis au point par le Nouveau Parti socialiste (NPS) d'Arnaud Montebourg et Vincent Peillon, et Nouveau Monde, le courant anti-libéral de Henri Emmanuelli. Il a reçu le soutien de Marc Dolez, le premier secrétaire de la puissante fédération du Nord, a précisé celui-ci à l'AFP. M. Dolez avait réuni 5% des votes au Congrès de Dijon sur une motion axée sur la nécessité de "rendre la parole aux militants". A eux trois, 35% des adhérents du Parti sont représentés.
Selon le document, "les carences de l'état actuel de la construction européenne (...) et le projet de Constitution, après les ratés de l'élargissement, font courir à l'Europe un risque profond en l'entraînant dans une crise qu'elle ne saura maitriser et en favorisant les replis nationalistes qui prospèrent sur ce terreau malsain et préparent d'autres terreurs".
Les signataires estiment que le projet élaboré par la Convention européenne sous l'autorité de Valéry Giscard d'Estaing "consacre le triomphe constitutionnel de l'économie de marché libérale", et "aggrave la confusion des pouvoirs, organisant l'impuissance politique".
"Nous ne pouvons accepter" un tel projet qui "consacre pour longtemps le modèle libéral", a déclaré Marc Dolez. Ce texte entre en concurrence avec celui soumis au CN par la direction et intitulé "Pour l'Europe, les exigences des socialistes".
Pour sa part, le premier secrétaire François Hollande s'est déclaré "surpris que le Président de la République comme le Premier ministre n'expriment rien en termes de volonté européenne et considèrent qu'il n'y a rien à négocier parce qu'il y aurait tout à perdre" au cours de la Conférence intergouvernementale qui débat à Rome du projet de Constitution.
"Il est de l'interêt européen de la France de fixer un certain nombre de principes, de fixer ces priorités et de les faire partager", a-t-il dit.
"Les socialistes sont euro-volontaristes, c'est-à-dire qu'ils veulent que la future Constitution européenne soit le meilleur cadre possible pour la grande Europe", a poursuivi M. Hollande. "Il faut aussi qu'on puisse aussi avoir un autre rêve, celui d'une Europe beaucoup plus solidaire, beaucoup plus forte sur le plan politique, beaucoup plus ferme à l'égard notamment des Etats-Unis et de la mondialisation libérale".
De son côté, l'ancien ministre de l'économie et des finances, Dominique Strauss-Kahn, a proposé samedi l'organisation d'"un référendum interne, le même jour, commun à tous les militants socialistes de l'Union" sur le projet de Constitution européenne.
Avec AFP
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