CITATION (Le Monde @ 7 octobre 2003)
La LCR réclame une tête de liste en Ile-de-France aux élections de 2004
La ligue communiste révolutionnaire (LCR) et Lutte ouvrière (LO), qui se rencontrent pour la troisième fois mercredi 8 octobre, vont devoir se mettre d'accord sur les têtes de listes aux régionales et européennes du printemps 2004. La LCR ne souhaitait pas traiter la question aussi vite, mais la direction de LO a précipité les choses.
Le 30 septembre, lors de la dernière réunion commune entre les deux formations, LO évoque l'Ile-de-France et revendique la tête de liste pour les régionales, ainsi qu'aux européennes. Deux jours plus tard, en marge de son meeting de rentrée, sa porte-parole, Arlette Laguiller se porte publiquement candidate à la conduite d'une liste commune aux régionales en Ile-de-France. Depuis, dans les rangs de la "Ligue", les militants se perdent en conjecture sur ce forcing de LO. Pour la LCR, le principe ne souffre pas de discussion : si LO revendique la tête de liste pour Arlette Laguiller aux élections régionales en Ile-de-France, alors ce sera à la LCR de conduire la bataille commune dans cette même région aux européennes.
"PARLER D'ÉGAL À ÉGAL"
"Pas question d'accepter des prétentions exorbitantes. Les rapports de force entre LO et LCR de 2003 ne sont pas ceux de 1995 ou de 1999", indique François Sabado, dirigeant de la LCR, qui souligne que sur la base de l'élection présidentielle, c'est désormais 50/50. " Il faut accepter que les deux courants parlent d'égal à égal", renchérit Olivier Besancenot.
En fait, il semble que la publication, le 27 septembre dans Le Parisien, d'un sondage IFOP testant la candidature d'Olivier Besancenot comme tête de liste LO – LCR aux régionales en Ile-de-France, a provoqué plus que de l'agacement dans les rangs de LO. "Ils ont pensé que nous en étions à l'origine, que nous voulions leur forcer la main", explique la direction de la LCR qui affirme "n'y être pour rien". "Jamais, à ce stade, la candidature de Besancenot n'a été proposée par la Ligue", indique-t-elle.
Pour Alain Krivine, l'affaire n'est pas si grave. "La Ligue demandera la parité et ils vont l'accepter, explique-t-il. Arlette n'a pas parlé des européennes en Ile-de-France vendredi lors de son meeting. Et c'est un signe. S'ils ont haussé le ton, c'est uniquement pour apaiser une opposition à l'accord qui, chez une partie de leurs militants, est aujourd'hui réelle." Cette opposition s'est manifestée en creux, vendredi à la Mutualité. Une partie de la salle s'est abstenue d'applaudir quand Arlette Laguiller a évoqué l'accord LO-LCR. Et la porte-parole de LO a dû revenir une seconde fois à la charge pour amener toute l'assistance à battre des mains...
Caroline Monnot
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