La CFDT pourrait enregistrer 10 000 défections

Message par faupatronim » 24 Sep 2003, 13:37

CITATION (Le Monde @ 24 septembre 2003)
La CFDT pourrait enregistrer 10  000 défections dans le secteur des transports et de l'équipement

La FGTE se réunit en assemblée générale.


La crise interne qui agite la CFDT va peut-être connaître un important développement. A l'issue de l'assemblée générale de la Fédération générale des transports et de l'équipement (FGTE), mercredi 24 et jeudi 25 septembre à Paris, les syndicats qui la composent devaient décider en grande partie de leur avenir.  Cela pourrait se traduire, dans les semaines à venir, par le départ de plus de 10 000 militants de la CFDT.

Une telle décision sanctionnerait de façon spectaculaire le choix de la CFDT de soutenir, au printemps, la réforme des retraites conduite par le gouvernement. Si des syndicats ont déjà quitté la CFDT, chez les intercommunaux (Val-de-Marne, Paris, Ardennes notamment), la santé à Lille, la défense nationale à Clermont-Ferrand, ce serait la première fois que la centrale syndicale enregistrerait une défection aussi massive. Pour mémoire, la création de SUD PTT (le premier des syndicats SUD), en 1988, avait entraîné le départ d'un millier d'adhérents de la CFDT.

"STRATÉGIE DE DOUBLE ÉCHEC"

L'ampleur des départs - certains vont jusqu'à en pronostiquer 20 000 au cours des six prochains mois - pourrait ainsi modifier le paysage syndical. La FGTE compte quelque 60 000 adhérents. Les routiers en composent plus de 40 %, les cheminots sont environ 10 000 et le reste de la fédération comprend les aériens (Air France et le privé), les transports urbains, des fonctionnaires de l'équipement et des syndicats comme la Météorologie nationale. Tous ces syndicats (118 au total) - soit près de 400 délégués - devaient débattre des perspectives autour d'un texte du secrétariat national (SN).

Ce texte se voulait prudent pour permettre à chacun d'examiner durant l'été les différentes options. Dans ou hors la confédération, les hypothèses restaient ouvertes. Ainsi, la direction essayait "d'éviter la dispersion de nos forces, la déperdition militante, la perte de notre identité et de ce que nous avons construit".Mais, en ne tranchant pas, elle a pris le risque de voir les critiques affluer. De la part de ceux qui veulent rester dans la confédération comme de ceux pour qui le départ ne fait plus de doute. Seule subsiste l'interrogation sur le syndicat de destination.

Car, et c'est un échec pour la direction de la FGTE, il n'est plus question de sortie groupée permettant de peser sur le paysage syndical et sa recomposition. La majorité des cheminots semble s'orienter vers la CGT, certains se dirigeant plutôt vers SUD Rail. L'équipement et la Météorologie nationale pourraient se tourner vers la FSU, et une minorité des routiers vers la CGT. La majorité de ces derniers devrait rester à la CFDT, comme Air France et certains syndicats des transports urbains, tel celui de la RATP. L'UNSA, enfin, pourrait récupérer certaines structures.

La direction de la CFDT reconnaît la crise, mais semble relativiser le nombre de départs. "Le secrétariat national de la FGTE se retrouve très divisé, et les adhérents qui veulent rester à la confédération sont majoritaires", estime Jacky Bontemps, secrétaire national de la CFDT. En contact permanent avec ceux qui disent vouloir rester, François Chérèque et la direction confédérale ont rencontré, début septembre, une délégation de la FGTE. Pour M. Bontemps, cette direction se trouve dans une "stratégie de double échec" : celui d'une opposition interne, le courant "Tous ensemble", opposé à la ligne confédérale au lendemain du mouvement social de l'automne 1995, et l'échec d'une sortie majoritaire hors de la CFDT.

Claude Debons, dirigeant historique de la FGTE et de la gauche syndicale cédétiste, sait qu'"une page se tourne", douloureusement. Sur les 25 membres du secrétariat national, 14 souhaitent quitter la confédération et 11 y rester. Mais, de chaque côté, les raisons et les perspectives diffèrent. La situation reste confuse. Et seuls les congrès des différents syndicats - équipement, routiers, cheminots -, en octobre et en novembre, apporteront une réponse définitive sur le nombre de départs. Les bilans et les débats sur les perspectives n'en seront pas pour autant clos.

Rémi Barroux

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faupatronim
 
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