Un fait divers

Message par Jacquemart » 18 Sep 2009, 19:31

("La Montagne" @ 16-09-2009 a écrit :Clinique de Moulins : les chirurgiens « responsables de sa mort »

Le patron de la clinique de Moulins et un orthopédiste ont été condamnés, hier, à un an et demi et un an de prison ferme. Ils ont laissé mourir sans soins appropriés un ouvrier grièvement brûlé dans leur propre établissement.

Aucun expert n'a déchargé les docteurs Briat et Dumontier lors de l'audience au tribunal correctionnel de Moulins, Patrice Canonne n'aurait pas dû mourir (voir notre édition du 2 juillet). Cet homme de 40 ans était certes grièvement blessé par l'explosion des émanations du pot de colle avec laquelle, en août 2004, il posait, à l'aide d'un chalumeau, le revêtement de la piscine de rééducation de la clinique Saint-Odilon. Mais il aurait pu être sauvé et, s'il est mort, les deux chirurgiens en sont « entièrement responsables », a jugé, hier, le tribunal.

Jean-Paul Briat, 66 ans, spécialiste en chirurgie digestive et directeur de la clinique, avait été le premier à examiner l'ouvrier brûlé aux jambes, aux bras et au visage :

Pansement et hydratation

« Il était debout quand je l'ai vu. Il a refusé d'être emmené à l'hôpital. Alors, comme il souffrait terriblement, je lui ai donné de la morphine. Pour le reste, j'ai appelé mon collègue ». Philippe Dumontier, 58 ans, n'est pas plus spécialisé dans les brûlures. Il est orthopédiste :

« J'ai d'abord refusé, car ce n'est pas mon domaine. Mais le Dr Briat a insisté ». L'orthopédiste a prescrit des pansements et une hydratation par perfusion.

"Qu'il pisse sa morphine"

C'est tout. Et c'était trop peu. Patrice Canonne a été installé dans une chambre de la clinique alors que les chirurgiens avaient vu les brûlures : « On avait estimé la surface atteinte à 20-25 % ». Le président Thierry Grandame a repris les expertises :

« Elles parlent, elles de 45 %. Et de toute façon, à 15 %, on envoie aux "grands brûlés. Tout médecin le sait. S'il avait été pris en charge aux "grands brûlés, il avait 55 % de chances de survie ».

Pas de soins médicaux appropriés, et même pas d'attention, a relevé la famille. Au fil des jours, sa fièvre montait à 41°, il peinait à respirer, ne pouvait plus se lever : « Il avait les yeux qui sortaient de la tête ». Aucun médecin n'a rassuré ses proches. Les infirmières ont juste transmis une de leurs réflexions : « La fièvre, c'est normal, faut qu'il pisse sa morphine »...

"Un dossier à pleurer"

Le patron de la clinique a confirmé en creux le délaissement du patient : « Je lui disais bonjour en passant le matin. On a sans doute eu un défaut de coordination ».

Après quatre jours d'agonie, Patrice Canonne a été évacué à l'hôpital. Les urgentistes sont restés ahuris : « Une odeur nauséabonde s'est dégagée d'un pansement. C'était verdâtre sous un autre ». Patrice Canonne est décédé le 4 août 2004, laissant une veuve et quatre filles de 4 à 11 ans.

« Un dossier à pleurer », a résumé l'avocate de la famille, Me Mercier-Rayet : « Et à hurler. S'il n'avait pas été un simple ouvrier, il aurait certainement eu droit à plus d'attention ». Même diagnostic pour le procureur Gérard Davergne : « Cette descente aux enfers de la souffrance, comment admettre ça ? Vous l'avez réduit à rien ».

Il avait requis de la prison avec sursis et une amende pour les chirurgiens. Le tribunal est donc allé bien au-delà, car les trois ans de prison prononcés contre les chirurgiens ne sont assortis que de dix-huit mois et deux ans de sursis.

Éric MOINE
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Message par Wapi » 18 Sep 2009, 21:09

C'est une histoire très poignante et révoltante .

Les chirurgiens sont-ils en prison ? J'ai du mal à le croire. Probablement ont-ils fait appel, mais cela retarde-t-il l'application de la peine de prison ferme ?
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Message par Aumance » 25 Sep 2009, 18:51


que ne faut-il pas faire pour garder son emploi ...................

:huh1: :boxing: :headonwall:

c'est à vomir !!!



a écrit :Article du 19/09/2009 à 18:05
Le personnel indigné de Saint Odilon manifeste
Après la lourde condamnation de deux chirurgiens de la clinique, une partie du personnel a voulu montrer son soutien aux deux condamnés et son indignation face à des propos tenus durant l'audience, qui mettaient en cause l'établissement dans son ensemble.

Ce samedi (19 septembre), les membres du personnel de la clinique Saint-Odilon ont défilé dans les rues de Moulins. Deux objectifs à ce cortège, qui s'est rassemblé devant les portes de l'hôtel de ville avant de circuler dans la ville avec un passage symbolique devant le tribunal de Moulins : soutenir les deux chirurgiens jugés et condamnés lourdement la semaine dernière, en l'occurence le Dr Jean-Paul Briat, 66 ans, spécialiste en chirurgie digestive, et le Dr Philippe Dumontier, un orthopédiste de 58 ans. Et montrer leur frustration, leur indignation même, face à certains propos tenus durant l'audience, qui laissaient à penser que la clinique ne prenait pas en compte les patients de la même manière en fonction de leurs moyens. "Nous ne faisons pas une médecine à deux vitesses à la clinique" clamaient les membres du personnel présents.

Article rédigé par :
Philippe Hadef


article sur le site de "la semaine de l'Allier"
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Message par shadoko » 25 Sep 2009, 20:07

Ce qui sent particulièrement mauvais, c'est que ce n'est pas un accident du travail qui a eu lieu ailleurs et dont on aurait emmené la victime à la clinique. C'est un accident qui a eu lieu sur un chantier dans la clinique même. Cela ressemble vraiment à un camouflage d'un accident du travail qui a très mal tourné. On se demande vraiment pourquoi il n'a pas voulu se faire emmener à l'hôpital (et si même c'est la vérité).
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Message par Aumance » 03 Oct 2009, 10:46

les 2 toubibs ont , semble-t-il , fait appel !

quand la médecine à 2 vitesses rencontre la justice à 2 vitesses , on imagine l'issue du procès .............

que vaut l'avenir de la veuve et des 4 fillettes , au milieu de tout celà ?
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Message par Aumance » 13 Mai 2011, 18:09





la décision de la cour d'appel , hier , sur le site de la presse locale La Montagne Centre France


a écrit :MOULINS
COUR D'APPEL 
MERCREDI 11 MAI 2011 - 22:29
Du sursis requis contre l'orthopédiste de la clinique Saint-Odilon
">odilon
l

Jugé « responsable de la mort » d'un ouvrier en 2004, le docteur Dumontier avait été condamné à un an de prison ferme. La Cour d'appel de Riom a requis, hier, deux ans avec sursis et 10.000 ? d'amende.

Jean-Paul Briat, l'ancien patron de la clinique Saint-Odilon, à Moulins, et l'orthopédiste Philippe Dumontier ont été condamnés en juillet 2009 à un an et demi et un an de prison ferme et 20.000 ? d'amende par le tribunal correctionnel pour homicide involontaire.

Ils avaient été jugés « responsables de la mort » d'un ouvrier de 40 ans. Patrice Canonne avait été grièvement blessé par l'explosion des émanations du pot de colle, avec laquelle en août 2004, il posait, à l'aide d'un chalumeau, le revêtement de la piscine de rééducation de la clinique.

Lors de son transfert au centre hospitalier de Moulins-Yzeure, après quatre jours « sans soins médicaux appropriés » à la clinique, les urgentistes ont constaté « une odeur nauséabonde qui se dégageait en enlevant le pansement. C'était verdâtre ». L'ouvrier n'était plus en état d'être évacué vers un établissement spécialisé dans les grands brûlés. Il est décédé peu après, laissant une veuve et quatre filles de 4 à 11 ans.

Les deux chirurgiens ont fait appel de ce jugement. Seul, le docteur Dumontier s'est présenté, hier, à la Cour d'appel de Riom. Jean-Paul Briat est mort en janvier lors d'une collision frontale de sa voiture contre un poids lourd sur la Route Centre Europe Atlantique (RCEA), à Toulon-sur-Allier, à la veille du procès en appel, qui avait en conséquence été reporté. Son décès a éteint automatiquement les poursuites judiciaires engagées contre lui.

L'avocate de la famille, Me Mercier-Rayet, a noté « une évolution dans la défense » du docteur Dumontier (*) :

« Il a affirmé avoir prodigué les soins appropriés, contrairement à ses déclarations devant le tribunal correctionnel. Mais des pansements pas changés tous les jours, un défaut de coordination des soins et même pas d'attention pour la famille, c'est tout de même un peu juste. Ils ont simplement prescrit de la morphine pour calmer la douleur et une hydratation par perfusion. Les experts ont estimé la surface brûlée à 45 % aux jambes et aux bras. À 15 %, on envoie aux grands brûlés. Patrice Canonne a agonisé ».

Un médecin de Riom a témoigné, hier, en faveur de l'orthopédiste (*), désignant « un dysfonctionnement d'un rein artificiel comme responsable de la mort de l'ouvrier ».

L'avocat général a requis deux ans de prison avec sursis et 10.000 euros d'amende pour le docteur Dumontier. La Cour d'appel a mis sa décision en délibéré au mardi 21 juin.

(*) Son avocat n'a pas pu être joint hier soir.

Pierre Raynaud
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Message par Aumance » 22 Juin 2011, 21:02

sur le site du journal La Montagne Centre France

a écrit :MOULINS
JUSTICE 
MERCREDI 22 JUIN 2011 - 16:18
Le docteur Dumontier reconnu coupablede la mort de l'ouvrier
">saint-Odilon
         
 
L'orthopédiste Philippe Dumontier a été reconnu coupable, hier, de la mort d'un ouvrier par la Cour d'appel de Riom et condamné à un de prison avec sursis.

En première instance, Jean-Paul Briat, l'ancien patron de la clinique Saint-Odilon, à Moulins, et le docteur Dumontier avaient déjà, en juillet 2009, été jugés « responsables » du décès de Patrice Canonne. Le tribunal correctionnel de Moulins les avait condamnés à un an et demi et un an de prison ferme, et 20.000 ? d'amende pour homicide involontaire. Les deux praticiens avaient fait appel.

Patrice Canonne avait été grièvement brûlé, en août 2004, aux jambes et aux bras, par l'explosion des émanations d'un pot de colle, alors qu'il posait, avec un chalumeau, le revêtement de la piscine de rééducation de la clinique.

« Laissé sans soins médicaux appropriés » pendant quatre jours, selon le tribunal correctionnel, l'ouvrier âgé de 40 ans est décédé peu après son transfert à l'hôpital de Moulins-Yzeure, laissant une veuve et quatre filles de 4 à 11 ans.

Jean-Paul Briat est mort en janvier lors d'une collision frontale de sa voiture contre un poids lourd sur la Route Centre Europe Atlantique (RCEA), à Toulon-sur-Allier. Son décès a éteint automatiquement les poursuites engagées contre lui.

Le docteur Dumontier, qui ne pratiquera plus à la clinique Saint-Odilon avant la fin de cet été, a été reconnu seul coupable de la mort de l'ouvrier. Condamné à un an de prison avec sursis, il devra verser 30.000 ? de préjudice moral à la veuve, 25.000 ? à chacun des quatre enfants, et 3.000 ? à chaque plaignant pour les frais de procédure.

L'avocat général de la Cour d'appel de Riom avait requis, en mai, deux ans de prison avec sursis et 10.000 ? d'amende à l'encontre de l'orthopédiste.
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