edito lo

Message par alex » 19 Sep 2003, 12:32

Editorial Lutte Ouvrière n°1833 du 19 septembre 2003

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"L'identité communiste" version Buffet

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La fête de l'Humanité a été, une fois de plus, un succès. Malgré ses reculs électoraux, le PCF reste capable de réunir plusieurs centaines de milliers de participants à sa fête, qui est toujours la plus importante des fêtes populaires organisées par un parti politique. Il reste capable de susciter cet énorme dévouement bénévole, même s'il est secondé par des professionnels, sans lequel l'énorme machine de la fête de l'Humanité ne pourrait fonctionner. La "fête de l'Huma" démontre que l'influence électorale et le rayonnement politique dans les classes populaires ne sont pas la même chose.

Le Parti Socialiste, qui se pose en plus grand parti de la gauche et comme seule alternative électorale face à la droite, ne serait pas capable d'organiser un tel rassemblement, et d'ailleurs, il ne s'y risque pas.

Si la fête de Lutte Ouvrière attire chaque année des dizaines de milliers de participants des milieux populaires, si sa composition sociale est identique, elle ne peut rivaliser avec le nombre de participants de celle de l'Humanité. Signe, parmi bien d'autres, que le courant révolutionnaire communiste doit encore conquérir une audience populaire bien plus large, que les élections à elles seules ne peuvent exprimer.

Ce n'est cependant pas sur la base de sa politique actuelle que le PCF a conquis une telle audience qui, pendant longtemps, a fait sa force. La politique de sa direction dilapide, au contraire, le crédit que le PCF a hérité du passé, décourage ses militants et accélère sa perte d'influence politique.

Malgré les conséquences catastrophiques de la participation du PCF au gouvernement Jospin, dont il ne finit pas de subir le discrédit, sa direction n'a pas d'autre choix à offrir à ses militants, à ses sympathisants et aux travailleurs en général, que de recommencer la même politique.

Dans son discours, Marie-George Buffet, la présidente du Parti Communiste, pour répondre à ceux qui lui demandaient si le PC se tournerait vers le PS ou vers l'extrême gauche en mettant Bové dans cette dernière, a proclamé: "Nous ne sommes ni PS, ni extrême gauche, nous sommes communistes". Mais que propose-t-elle donc? Rien de précis, uniquement pour gagner du temps, mais ce sera inéluctablement l'alignement derrière le Parti Socialiste, qui recueille certes ses voix en partie parmi les travailleurs mais beaucoup plus dans la petite bourgeoisie. Et surtout qui, chaque fois qu'il est au pouvoir, gouverne au service de la bourgeoisie.

La politique du PCF se ramène uniquement à sa stratégie électorale. Le PCF sait que, sans alliance avec le PS, il n'aura presque aucun élu. Mais l'angoisse de ses dirigeants est que, s'il ne fait pas la preuve de son influence électorale, le Parti Socialiste ne lui fera aucune place. Or pour faire cette preuve, il faut se présenter séparément, ce qui peut conduire alors à une déconfiture totale. Mais quel crédit les travailleurs peuvent-ils accorder à une "identité communiste" qui ne résistera pas à l'appât de quelques sièges régionaux ou européens?

Les attaques brutales du gouvernement contre les classes laborieuses exigent une réaction de défense du monde du travail. Or, le PCF refuse une telle politique. Car il est évident que si un jour le PS revenait au pouvoir et s'il prenait, de nouveau, des ministres communistes, ce serait pour leur faire cautionner une politique de trahison des intérêts ouvriers qui ferait perdre au PCF encore plus de crédit politique parmi les travailleurs.

L'évolution du PCF concerne l'ensemble de la classe ouvrière. Les travailleurs ont besoin d'un parti politique qui défende leurs intérêts politiques et sociaux et qui ne soit pas prêt à les trahir pour une participation ministérielle.

Ce parti ne pourra donc pas se faire avec la direction du PCF et la politique qu'elle incarne. Il aura cependant besoin de ceux de ses militants pour qui l'émancipation des travailleurs du joug du grand capital et le communisme ne sont pas des mots creux.

Arlette LAGUILLER
alex
 
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Message par alex » 19 Sep 2003, 12:38

[QUOTE]
Si la fête de Lutte Ouvrière attire chaque année des dizaines de milliers de participants

Au fait c'est quand même très exagéré, confondre quelques milliers avec quelques dizaines de milliers, mélanger le nombre d'entrées sur 3 jours avec le nombre de participants ne procéde pas d'une bonne comptabilité du rapport de force d'attraction.
alex
 
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Message par Barnabé » 19 Sep 2003, 15:59

j'ai plus les chiffres en tête mais sur les 3 jours, il me semble qu'il y a vraiment quelques dizaine de milliers de participants à la fête de LO...
Barnabé
 
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Message par Barnabé » 19 Sep 2003, 16:36

Par contre sur le fond j'ai un peu de mal a piger l'axe de cet édito.
S'il s'agit juste de dire qu'un parti communiste révolutionnaire ne se fera devra regrouper aussi les militants du PC qui veulent réellement lutter contre la bourgeoisie, d'accord. Mais des formulations comme:
CITATION
L'évolution du PCF concerne l'ensemble de la classe ouvrière. Les travailleurs ont besoin d'un parti politique qui défende leurs intérêts politiques et sociaux et qui ne soit pas prêt à les trahir pour une participation ministérielle.
[/quote]
me paraissent ambigües.
En effet, le fait que les dirigeants du PC sont près à trahir pour une participation ministérielle n'est pas spécialement nouveau (depuis 45). Le PCF, depuis la dégénérescence stalienne défend une politique contre révolutionnaire, et défend les intérêts de la bourgeoisie.
C'est depuis les années 30 qu'un autre parti, réellement communiste est nécessaire. Evidemment, un tel parti ne se construira pas sans une partie significative des militants ouvriers existant, en particulier de ceux du PCF. Evidemment, il ne faut pas enterrer aujourd'hui Ce PCF qui dispose encore de militants et est encore capable de mobiliser, au moins plus que nous. Mais pourquoi faire une intro sur le thème: le PCF est encore grand et fort, plus que le PS en terme d'implantation dans les masses et beaucoup plus que nous qui sommes tout petit?
De même, lorsqu'on écrit:
CITATION
Les attaques brutales du gouvernement contre les classes laborieuses exigent une réaction de défense du monde du travail. Or, le PCF refuse une telle politique. Car il est évident que si un jour le PS revenait au pouvoir et s'il prenait, de nouveau, des ministres communistes, ce serait pour leur faire cautionner une politique de trahison des intérêts ouvriers qui ferait perdre au PCF encore plus de crédit politique parmi les travailleurs.
[/quote]
outre, encore une fois, que cette politique n'est pas nouvelle, cela veut-il dire que l'on souhaite que le PC garde son crédit parmi les masse?
Je crois que la perte de crédit du PC traduit surtout une perte d'illusion. Alors bien sûr cette perte de crédit du PC ne se traduit pas (ou marginalement) par un gain de crédit des révolutionnaires, et on ne peut pas se réjouir que des forces militantes dans la classe ouvrière se perde dans la nature pour cause de démoralisation. Mais face à cela faut-il souhaiter que le PCF soit moins "électoraliste", prenne un cours "gauchiste" (comme après 47) et regagne du crédit sur la base de nouvelles illusions? Ne doit-on pas plutôt mettre en avant la nécessité que la lutte de classe, et l'intervention des révolutionnaires dans la classe ouvrière, permette l'émergence de perspectives révolutonnaires, y compris et d'abord pour les militants PC désabusés mais aujourd'hui démoralisé?
Barnabé
 
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Message par morise » 20 Sep 2003, 13:28

Mais pourquoi faire une intro sur le thème: le PCF est encore grand et fort, plus que le PS en terme d'implantation dans les masses et beaucoup plus que nous qui sommes tout petit?

A mon avvis, et je crois que c'est utile, pour dire ce que l'on pense. Dans un contexte où l'extrême gauche fait la une des la presse bourgeoise (voir encore Figaro Magazine aujourd'hui) à cause des mouvements sociaux récents, et de l'inquiétude des bourgeois sur d'éventuelles conséquences électorales du phénomène.
Dire à nos sympathisants, à nos électeurs, à ceux qui s'interressent à la politique pour notre classe que les jugements des médias sur les partis sont bidons, parce qu'uniquement basés sur les résultats électoraux. Un parti à 3% n'est pas forcément, et surtout dans le domaine qui nous interresse, le terrain social, moins influent qu'un "courant" à 10%, et 1,8% deux mois après d'ailleurs...
morise
 
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Message par emma-louise » 20 Sep 2003, 13:30

effectivement , c'est une piste à creuser...
emma-louise
 
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