traité de constitution européenne

Message par pelon » 19 Sep 2003, 13:36

CITATION
A gauche comme à droite
    Les eurosceptiques exigent une consultation

    Elsa Freyssenet et Sophie Huet
    [19 septembre 2003]

    Les eurosceptiques sont d'autant plus favorables à l'organisation d'un référendum sur le traité de constitution européenne qu'ils veulent faire des élections
    européennes de juin 2004 un enjeu national. Or, le nouveau mode de scrutin, qui prévoit la composition de listes au sein de huit grandes régions, risque de
    parcelliser, voire de dépolitiser la campagne électorale en France.

    Charles Pasqua, qui réunit les 4 et 5 octobre à Paris le bureau du groupe Union pour l'Europe des nations, est bien sûr favorable à ce que le «projet de traité
    institutionnel» (il récuse le terme de constitution européenne) soit soumis au référendum, mais il souligne qu'il «n'est pas sûr du tout que ce traité voie le jour».
    «Lors de la dernière réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Union, il n'y a eu accord sur rien, rappelle le président du Rassemblement. Les représentants des
    pays de l'Est voulaient modifier plusieurs points du traité, mais Valéry Giscard d'Estaing considère que les travaux de la Convention ne doivent subir aucune modification».
    «Dans ces conditions, il est presque acquis que la prochaine conférence intergouvernementale ne débouchera sur rien», analyse le député européen souverainiste.

    «S'il n'y a pas de référendum, c'est un coup d'Etat», a coutume de dire Philippe de Villiers. Le président du Mouvement pour la France (MPF), qui réclame
    l'organisation d'un référendum «le jour même des élections européennes, pour en faire un enjeu national», estime que le projet de constitution «vise à créer un véritable
    Etat européen, doté de la personnalité juridique», et que son adoption reléguerait la constitution de 1958 au rang de «règlement intérieur d'un conseil régional».
    Farouchement opposé à «l'Euroland», le député vendéen demande au gouvernement de «laisser les Français dire ce qu'ils pensent de l'Europe actuelle», d'autant,
    rappelle Villiers, qu'ils «n'ont pas été consultés par référendum depuis le traité de Maastricht de 1992».

    En marge de son annonce de candidature aux élections régionales en Paca, Jean-Marie Le Pen a réaffirmé hier qu'il était «contre le projet de constitution
    européenne qui va faire perdre leur indépendance aux nations». «La moindre des choses, c'est que les peuples concernés soient consultés», a insisté le président du Front
    national. Et de conclure, avec ironie : «Je voterai non... une fois de plus !»

    Jean Saint-Josse, le président de Chasse Pêche Nature Traditions (CPNT), réclame lui aussi un référendum, bien décidé à faire campagne contre le projet de
    constitution européenne. «Nous sommes pour l'Europe commune, mais pas pour l'Europe unique, l'Europe des intérêts, celle des gros contre les petits», nous a déclaré
    hier Jean Saint-Josse.

    A gauche, les partis qui avaient appelé à voter non au référendum sur le traité de Maastricht réclament à nouveau une consultation du peuple français. Le PCF et
    les chevènementistes du MRC, qui récusent l'étiquette d'«eurosceptiques» préférant le terme «euroexigeants», contestent moins désormais l'existence d'un traité
    constitutionnel européen que son contenu. Et appeler les Français à se prononcer, est, pour eux, une «exigence démocratique».

    Jean-Pierre Chevènement y ajoute un souhait, semblable à celui de Philippe de Villiers : que le référendum, s'il est organisé, ait lieu «en même temps» que les
    élections européennes. «Cela nationaliserait un débat d'intérêt national», pense-t-il, soucieux des conséquences de la régionalisation du mode de scrutin. Pour se
    prononcer en détail sur le fond, le MRC attend le texte définitif, «s'il y en a un, ce qui n'est pas donné», souligne le sénateur Jean-Yves Autexier. En attendant,
    Jean-Pierre Chevènement, qui souhaite «une Europe européenne et non pas américaine», «une Europe indépendante capable de défendre nos intérêts dans le jeu mondial»,
    a déjà fait part de son opposition à l'extension des domaines où le vote à la majorité qualifiée des pays membres serait admis. «La France serait mise en minorité
    sur tous les sujets d'intérêt vital pour elle», déclarait-il le 7 septembre à Belfort.

    La direction du PCF privilégie un autre angle d'attaque. Plutôt que de s'étendre sur le «Meccano institutionnel», qui fera l'objet d'un débat interne en décembre,
    la Place du Colonel-Fabien conteste les références au principe de libre-échange et de concurrence inscrites dans le projet de constitution. «Refusons cette
    constitution qui établit une fois pour toutes le règne du marché !», a lancé dimanche Marie-George Buffet. «La constitutionalisation des principes de libre-échange et de
    concurrence bloque toute réorientation de la construction européenne», explique Gilles Garnier, chargé des questions européennes à la direction du PCF pour qui «le
    choix d'un système économique n'est pas du ressort d'une constitution».

      La Ligue communiste révolutionnaire et Lutte ouvrière n'ont pas encore pris officiellement position. Mais les deux organisations trotskistes critiquent déjà un
    projet de constitution qui «reprend les préceptes du libéralisme» (LCR) ou «n'est fait que pour défendre les intérêts du grand capital» (LO).  

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pelon
 
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