Résolution du CC de la LCR

Message par pelon » 10 Sep 2003, 12:54

CITATION
Résolution sur les élections régionales et européennes de 2004
Adoptée par le CC des 6 et 7 septembre 2003

1/Les derniers mois, à travers notamment les manifestations contre la
guerre, le mouvement de mai-juin 2003, celui des intermittents du
spectacle durant líété, et le rassemblement du Larzac ont été líoccasion
de grèves et de mobilisations qui exprimaient chacune à leur manière
líexigence de la justice sociale, le refus des politiques libérales et
guerrières, dictées par les capitalistes, à líéchelle nationale comme
internationale.

2/Même si, dans leurs domaines respectifs, les élections régionales et
européennes donneront lieu à des débats spécifiques - décentralisation
de líEtat, prérogatives régionales ; construction de líUnion européenne,
élargissement et constitution-, le débat qui traversera ces échéances
sera celui concernant les politiques libérales qui dictent líaction de
tous les Etats de líUE et notamment en France, où les dernières années
ont vu se dérouler de graves offensives contre líemploi, les services
publics et líensemble de la protection sociale. Ces élections prendront
donc une importance politique toute particulière.

3/Líenjeu majeur sera celui de líexpression díune alternative à ces
orientations libérales, mises en úuvre hier par les gouvernements de la
gauche plurielle, concrétisées avec cynisme et arrogance par le
gouvernement Chirac-Raffarin-Sarkosy. La forte apparition díun pole
électoral anticapitaliste, défendant un programme díurgence sociale et
démocratique est déterminante face à un Front national qui cherchera une
nouvelle fois à capitaliser le rejet des politiques gouvernementales des
dernières années.

4/Dans la foulée du score de líextrême gauche le 21 avril, les
mobilisations de líannée écoulée ont largement confirmé líexistence díun
espace pour líaffirmation díune force politique de classe opposée à la
droite et au patronat et totalement indépendante de la gauche
social-libérale et de ses satellites.
Comme elle lía fait avec constance ces dernières années, la LCR
poursuivra pour les prochaines élections son orientation :
-tracer les axes díune politique anticapitaliste, fondée sur la
satisfaction des besoins sociaux, et avançant des réponses alternatives
sur toutes les questions sociales fondamentales, síancrant dans les
mobilisations unitaires et favorisant líauto-organisation, contre les
attaques du gouvernement et du patronat ;
-chercher à rassembler, au niveau politique, toutes les forces
militantes disponibles pour que síexprime, à líoccasion de ces
prochaines échéances électorales, un courant opposé aux orientations du
gouvernement actuel, à toute orientation social-libérale que le PS
cherche à réactiver autour de lui, pour se porter candidat díalternance
au gouvernement Raffarin, à toutes les fausses solutions souverainistes
faisant de la France ou de líUnion européenne un recours face à la
mondialisation capitaliste.

5/Sur le plan électoral, seul le vote díextrême gauche, malgré toutes
ses limites, exprime la volonté grandissante de résister à la droite et
au patronat et la condamnation claire de la politique «sociale libérale»
de la gauche. Son score sert et servira de mesure quant à líampleur de
la colère sociale et de la crédibilité díune alternative anticapitaliste
possible.
La LCR et LO, uniques forces électorales nationales díextrême gauche,
ont donc díimportantes responsabilités.
Celles-ci viennent aussi :
-de la place quíelles ont prise, lors de la dernière élection
présidentielle en rassemblant autour de leurs candidats plus de 10% des
suffrages, lors du dernier mouvement de grève de mai-juin 2003, en
militant partout pour la mobilisation, líextension de la grève
reconductible pour le retrait du plan Fillon.
-de líaudience des réponses anticapitalistes et de la radicalité
exprimée lors des mobilisations contre la guerre, du mouvement de grève
contre la réforme des retraites, comme du rassemblement du Larzac qui a
rassemblé plus de 200000 manifestants ;
-de la faillite díorientation des partis de líex-gauche plurielle,
rejetés par de nombreux salariés lors de l'élection díavril 2002, pour
avoir mené, au gouvernement, une politique dévouée au patronat.

6/Depuis plusieurs années, la LCR et LO auraient dû agir ensemble pour
lancer un appel aux militants, aux courants, aux regroupements en lutte
contre ces politiques afin que, sur la base díune plate-forme
anticapitaliste díurgence, ceux-ci puissent se rassembler pour une
action politique commune et constituer, lors des élections, des listes
unitaires, larges, ouvertes et clairement indépendantes de la gauche
sociale libérale.
Malgré le refus réitéré de cette démarche, dont LO porte líévidente et
lourde responsabilité aux yeux de milliers de militant/es des mouvements
sociaux, il faut que le vote anticapitaliste puisse se manifester. Non
seulement la division entre la LCR et LO amoindrirait le score mais
surtout elle en affaiblirait la portée. Une campagne, des candidatures
et un score séparés de LO et de la LCR amoindriraient la force díune
réponse alternative au social-libéralisme, diminuant líimpact politique
des récentes mobilisations sociales, faisant reculer parmi ceux et
celles qui en sont partie prenante líespoir díune traduction politique
possible à leurs luttes et affaiblirait le projet de force nouvelle que
porte la LCR.
En 2004, il y aura, de fait, une seule campagne électorale qui marquera
nationalement le premier semestre et tracera une continuité politique
entre les élections régionales et européennes. La LCR et LO sont les
seules organisations politiques nationales susceptibles de construire
des listes sur une plate-forme anticapitaliste pour ces échéances.

7/La LCR décide díouvrir une discussion avec Lutte ouvrière, sans
émettre ni accepter de préalable, en vue de fixer les bases politiques
et organisationnelles díun accord pour la présentation nationale à ces
deux élections.
La base de ces listes sera une plate-forme, élaborée par la LCR et Lutte
ouvrière qui, partant des aspirations sociales et démocratiques
fondamentales, développe des mesures díurgence sociale et démocratique,
se situant dans le prolongement :
- de la campagne européenne de 1999, intégrant les éléments apparus
depuis (monnaie unique, élargissement, constitution),
- du rejet de la politique impérialiste ?tant militaire quíéconomique-
de líUnion européenne et du gouvernement français,
- du rejet des plans de décentralisation libérale, pour la défense des
services publics, de líemploi et líinterdiction des licenciements
exprimés par les mobilisations nationales et internationales des
dernières années.
La LCR proposera à Lutte ouvrière un strict partage des têtes de listes
entre les deux organisations et une alternance dans la composition des
listes.

8/La LCR proposera à Lutte ouvrière que ces listes LCR-LO soient
ouvertes, pour les élections régionales, à tout regroupement politique
qui accepterait cette plate-forme commune, ceci dans des conditions de
présence et de participation au financement qui seront à déterminer en
commun entre la LCR et LO.
En ce qui concerne les élections régionales, la LCR proposera donc au
premier tour des listes LCR-LO. Pour le deuxième tour, nous ne proposons
pas de fusion de liste et de manière générale, la LCR appellera à ce
quíaucune voix ne se porte sur la droite et líextrême droite, sans
apporter son soutien aux listes du PS et de ses alliés. Là où le Front
national sera en position de disputer la victoire, la LCR appellera à
voter pour la liste de gauche et proposera à Lutte Ouvrière que cette
position soit celle de la liste unitaire.
La LCR proposera que la profession de foi et les affiches pour les
élections européennes soient rédigées nationalement par les deux
organisations ; que les professions de foi pour les élections régionales
soient rédigées à partir díun texte national pouvant intégrer des
paragraphes de dimension régionale, rédigés en commun par des
délégations des deux composantes de la liste.
Pour ces élections, la LCR et Lutte ouvrière organiseront une campagne
de meetings communs dans les principales villes.

9/La LCR mettra sur pied une campagne LCR-100% à gauche, dès le premier
semestre. Cette campagne, visera notamment à tracer la continuité entre
notre campagne électorale et les mobilisations sociales et
altermondialistes. Le FSE de Paris-St Denis, qui après le Larzac, sera
une échéance centrale du dernier trimestre 2003, sera notamment pour
nous líoccasion díaffirmer notre place au sein du mouvement
altermondialiste et nos réponses politiques. A cette occasion, nous
favoriserons la mise sur pied díune campagne à líéchelle nationale et
européenne pour un « non de gauche » à la nouvelle constitution
européenne.
Dans la foulée, la LCR développera ses réponses politiques face aux
attaques libérales en développant, sur toutes les questions sociales
essentielles (emploi, santé et plus largement protection sociale,
logement, services publics), les axes díun plan díurgence sociale et
démocratique, mettant au cúur la répartition des richesses face au
chômage, à la précarité, au démantèlement des droits sociaux et à la
marchandisation :

Pour une autre répartition des richesses, taxer les profits et les
revenus financiers, supprimer les impôts injustes qui frappent les plus
démunis (TVA, taxe díhabitation), pour satisfaire les besoins sociaux et
défendre líenvironnement ;
Pour garantir une retraite décente pour tous à 60 ans, nous nous ferons
les porte-paroles des revendications portées par la grève du printemps :
37,5 annuités, 75 %, 60 ans, abrogation de la loi Fillon et des mesures
Balladur ;
En défense de líEducation nationale, contre la politique de Ferry qui
vise à la démanteler, réduire ses moyens et introduire la logique
patronale et marchande ;
Pour faire face à la montée des plans sociaux et des licenciements, à la
volonté díaugmenter la durée du travail, une loi díinterdiction des
licenciements collectifs et de mise sous contrôle public des
entreprises qui licencient tout en faisant du profit. En défense des
droits des chômeurs.
Défense et extension des services publics, opposition radicale à toute
forme de privatisation à EDF, à la Poste, à la SNCFÖ
La Sécurité Sociale et le système de santé sont sous la menace de la
logique du profit maximum et des réductions budgétaires du libéralisme.
Ils seront au centre du prochain affrontement social et doivent être
défendus par un « tous ensemble » en mesure de faire céder le MEDEF et
pour rompre avec les politiques qui acceptent sa logique libérale ;
Les questions liées à la défense de líenvironnement seront très
présentes lors des débats sur les choix politiques régionaux. Líécologie
est incompatible avec le libéralisme, elle est notre affaire à tous.
Sortir du tout nucléaire, de ses dangers et de ses déchets ingérables,
légiférer contre les pollueurs qui multiplient marées noires et
accidents industriels, réduire la pollution en privilégiant le
ferroutage, généraliser le principe de précaution à la santé publique
omme à líenvironnement.
La démocratie est au centre de notre politique : contrôler et décider
dans les communes, les régions comme sur les lieux de travail pour
remettre en cause le pouvoir absolu des banques et des multinationales,
imposer la transparence de leurs comptes, taxer les profits et les
mouvements de capitaux, cesser de gaspiller líargent public en sentions
au patronat.

10/Le CC décide la mise en place díune commission préparatoire pour ces
élections, en lien avec les villes et fédérations. Ses taches seront
entre autres :
-de préparer nos listes de candidatEs, et díéventuelles têtes de liste,
avec, entre autres, líobjectif díatteindre un équilibre global
hommes-femmes dans les têtes de listes ;
-díanticiper le type de matériel politique dont nous aurons besoin dans
tous les cas de figures ;
-de suivre la campagne de souscr1ption qui sera indispensable.

11/En cas de non-conclusion díun accord unitaire avec Lutte Ouvrière,
comme elle lía fait pour líélection présidentielle, la LCR se donnera
les moyens politiques et financiers díêtre présente pour ces élections
dans le maximum de circonscr1ptions.

12/Le CC donne au BP un mandat pour adopter une lettre de réponse à
Lutte ouvrière et ouvrir avec celle-ci des discussions sur la base de
cette résolution.
Le CC des 4 et 5 octobre évaluera l'état d'avancée des discussions.
En tout état de cause, il reviendra au congrès national d'adopter une
résolution définitive sur les choix de la LCR pour ces échéances
électorales.
[/quote]
pelon
 
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Message par reval71 » 10 Sep 2003, 13:55

CITATION Là où le Front national sera en position de disputer la victoire, la LCR appellera à
voter pour la liste de gauche et proposera à Lutte Ouvrière que cette position soit celle de la liste unitaire.[/quote]

Si on reprend depuis le début ça veux dire que l'éventuel accord LO LCR s'arreterait au soir du premier tour des régionales.

CITATION La LCR mettra sur pied une campagne LCR-100% à gauche, dès le premier semestre. Cette campagne, visera notamment à tracer la continuité entre notre campagne électorale et les mobilisations sociales et altermondialistes.[/quote]

Ca, c'est dans le cas ou il n'y aurait pas d'accord LO-LCR ou dans tous les cas?
reval71
 
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Message par emman » 11 Sep 2003, 06:35

C'est clair que cela semble un peu ambigu meme si la resolution se garde bien de fermer la porte a un eventuel accord. Mais ca me parait plus correct que l'attitude de la LCR pour les dernieres elections.
emman
 
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