PS et extrême-gauche

Message par pelon » 29 Août 2003, 13:51

CITATION
Ouverture aujourd'hui de l'université d'été du PS
A La Rochelle, les socialistes tentent de
se remettre à flot
Le parti tangue entre l'extrême gauche et le social-libéralisme.

Par Paul QUINIO
vendredi 29 août 2003

 es socialistes sont de retour... à La Rochelle. Mais leur traditionnelle
 Université d'été leur permettra-t-elle de prouver qu'ils sont
 retombés sur leurs pieds ? «Oui, les socialistes sont de retour !»,
avait clamé François Hollande, le premier secrétaire du PS, dans son
discours de clôture du congrès de Dijon, en mai. Les semaines
suivantes, avec un PS dépassé par le mouvement social et inaudible
pendant le débat parlementaire sur les retraites, ne lui ont pas
franchement donné raison. La motion de censure déposée contre le
gouvernement début juillet avait elle aussi tourné à l'exercice imposé.

«Utile.» Cette fois, juré, craché, le PS touche du doigt le début de la
fin du coma dans lequel l'a plongé l'échec de Jospin à la présidentielle.
François Hollande affirme aujourd'hui dans le quotidien Sud-Ouest
qu'après «avoir reconstitué ses forces», le PS «doit désormais
montrer qu'il est capable d'être utile dans l'opposition, en incarnant
une alternative sur tous les sujets». «Sur l'emploi, l'éducation,
l'Europe, la culture, La Rochelle va démontrer qu'il existe une force à
gauche, porteuse d'une autre politique», promet le sénateur Henri
Weber, proche de Laurent Fabius. Sauf à se contenter de miser sur
l'usure de la majorité en attendant l'alternance, les déboires du
gouvernement ne suffiront pas à redonner durablement des couleurs
au PS.

Depuis Dijon, François Hollande parle de la nécessité d'incarner
«l'alternative». Mais cet été, le succès du rassemblement au Larzac,
autour de José Bové, a rappelé au PS que le mouvement
altermondialiste, et avec lui toute une frange de l'extrême gauche, lui
dispute le rôle de premier opposant à la droite. Depuis le soir du 21
avril 2002, et alors qu'une séquence électorale importante (régionales
et européennes) se profile, le PS semble de plus en plus gêné pour
définir ses rapports à «la gauche de la gauche». Lors de l'émission
télévisée «100 minutes pour convaincre», en juin, François Hollande
avait défini une stratégie de confrontation : «Avec des
révolutionnaires comme vous, le capitalisme peut dormir tranquille»,
avait-il lancé à Arlette Laguiller. A l'inverse, les minorités du Nouveau
Monde et de NPS veulent, elles, ménager le dialogue avec l'extrême
gauche. Dans le Point de cette semaine, Henri Emmanuelli juge avoir
«davantage de valeurs communes que de désaccords irréductibles»
avec elle. Son compère Jean-Luc Mélenchon a d'ailleurs participé à la
mise en place du groupe Ramulaud, censé incarner une «alternative à
gauche». «Le PS doit rompre avec les ambiguïtés du
social-libéralisme», ajoute Emmanuelli. Après la Troisième Voie de Tony
Blair, l'Agenda 2010 et son cocktail de réformes sociales d'inspiration
«sociale-libérale» que Schröder a réussi à faire avaler aux
sociaux-démocrates allemands commencent à avoir des adeptes de ce
côté-ci du Rhin.

Sacrifices. Certains «modernes» du PS, élus ou têtes chercheuses (lire
page 4), observent avec envie l'aggiornamento conduit par le
chancelier allemand qui se traduit par d'importants sacrifices en
matière de protection sociale. En quête d'identité, le PS reste
prisonnier d'un dilemme : la tentation de l'extrême gauche ou la copie
des modèles anglais ou allemand. «Le réformisme de gauche» de
Hollande, lui, reste une coquille vide à remplir.

[/quote]
pelon
 
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Message par ianovka » 30 Août 2003, 16:10

CITATION
L'extrême gauche, sujet extrêmement sensible
Le PS peine à trouver une ligne de conduite.
 
Par Didier HASSOUX
samedi 30 août 2003
La Rochelle envoyé spécial


ieux que François Hollande. Chez les socialistes, Arlette Laguiller et Olivier Besancenot ont réussi à faire la synthèse... contre eux. Les deux leaders d'extrême gauche ont été les vedettes, vendredi, de la première journée de l'université d'été des socialistes à La Rochelle. Même s'ils n'y étaient pas présents, contrairement à l'ancien président d'Attac, Bernard Cassen, et son successeur, Jacques Nikonoff.

Pour la première fois, les militants et dirigeants du PS ont consacré un atelier de leur traditionnel rendez-vous de rentrée à «répondre à l'extrême gauche». Cette réponse est pour le moins diffuse. Voire confuse, les socialistes hésitant entre plusieurs stratégies.

Enfermement. Certains sont tentés par la séduction. C'est le cas des amis d'Arnaud Montebourg. Le député de Haute-Saône prône un dialogue protéiforme, «sans exclusive», assenait-il, la semaine passée, à Frangy-en-Bresse. Un de ses amis du Nouveau Parti socialiste, Christian Paul, député de la Nièvre, prévient : «Si le PS persiste dans la confrontation stérile avec tout ce qui, à gauche, n'est pas lui-même, il y aurait un risque considérable. Ne cédons pas à l'enfermement.» Du même courant, Marion Paoletti est encore plus radicale. Cet été, la jeune femme était sur le Larzac. Elle a vu ses «électeurs» sur le Causse, a remarqué que leur programme «n'était pas très loin de celui des socialistes en 1981». Et, surtout, elle prédit à moyen terme une extrême gauche «à 15 % qui pratiquera alors la main tendue et nous imposera ses choix». Conclusion : mieux vaut dialoguer aujourd'hui en position de force que demain en situation de faiblesse.

Sondages. Après la tentation, la diabolisation. En la matière, Gérard Le Gall est champion du monde. L'ancien expert ès sondages de Lionel Jospin a lu la prose du porte-parole de la LCR, Olivier Besancenot. Page après page, argument après argument, il a fait du candidat présidentiel un dangereux révolutionnaire au couteau entre les dents. Concluant d'une raffarinade involontaire : «La rue n'est pas plus importante que les urnes.»

Haine. Jean Excoiffier a quelques raisons de penser la même chose que Le Gall. Le premier secrétaire fédéral de Haute-Savoie avait programmé, en juin, en marge du G8 d'Evian, une confrontation pacifique entre socialistes et altermondialistes. Le débat n'a pas eu lieu, des jeunes militants radicaux empêchant violemment la tenue de la rencontre. Excoiffier n'en est toujours pas revenu : «Avec ces camarades-là, nous ne sommes pas dans le même monde. Ils nous haïssent.» Selon l'élu, il faut que le PS fasse valoir sa différence sur le fond. Un rien désespéré, il «attend avec une certaine impatience qu'un dirigeant socialiste vienne, au 20 heures de TF1, affirmer haut et fort que le mot d'ordre interdisant les licenciements est une connerie».

Porte fermée. Après la diabolisation, l'ignorance. C'est l'attitude majoritaire qui prévaut désormais au PS ­ même s'il organise un débat sur le sujet. Déstabilisés par le succès du Larzac, les dirigeants s'emploient à snober l'extrême gauche. C'est François Hollande qui martèle : «La question est tranchée, l'extrême gauche ferme la porte.» Selon lui, «le parti de la grève» cher à Besancenot, c'est surtout «la grève des partis». C'est Henri Emmanuelli qui assène : «Il ne faut pas remplacer les chars soviétiques par la bicyclette de Besancenot.» C'est encore Martine Aubry qui lance : «Le problème, ce n'est pas Bové, c'est la politique du gouvernement.» C'est enfin Claude Bartolone qui conseille carrément «de ne pas parler» de la LCR ou de LO.

Tentation, diabolisation, ignorance... Manque plus que la «confrontation», comme l'a fait remarquer au cours du débat Denis Pingaud, auteur de la Gauche de la gauche (Le Seuil). Programme contre programme. Mais ça, le PS n'y paraît pas prêt.


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"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
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ianovka
 
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