CITATION (Le Monde @ 29.08.2003)
Medef : M. Sarkozy a reçu l'hommage des patrons et de Malek Boutih
Le ministre a débattu sur l'intégration
à l'université d'été du Medef, Nicolas Sarkozy savait pouvoir compter sur un accueil favorable. Jeudi 28 août à Jouy-en-Josas (Yvelines), ses espérances ont été comblées : le ministre de l'intérieur a reçu l'hommage des patrons, mais aussi de Malek Boutih, ex-président de SOS-Racisme devenu secrétaire national du PS, et du recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, qui participaient avec lui à une table ronde sur le thème : "La nation à l'épreuve du multiculturalisme".
A peine M. Sarkozy s'était-il assis à la tribune que les 1 400 chefs d'entreprise réunis dans la salle d'honneur du campus d'HEC lui décernaient une salve d'applaudissements. "Vous êtes applaudi avant même d'avoir parlé", admirait M. Seillière. Devant cet auditoire inhabituel, M. Boubakeur a demandé que les entreprises s'ouvrent aux musulmans. M. Boutih a jugé que l'échec de l'intégration était "surtout économique", plaidant que l'immigration est une chance pour le renouveau d'un pays et demandant, à son tour, un effort aux patrons. "Prenez les CV qui ont les mauvais prénoms et finissent en premier dans la poubelle", a-t-il lancé, chaleureusement applaudi.
Avec M. Sarkozy, la discussion s'est animée. "L'un des problèmes de la France, c'est qu'on présente toujours des raisonnements intelligents, mais on n'en présente que la moitié, et pas toujours la même selon les interlocuteurs", a lancé le ministre, précisant, pour la salle, qu'il "s'entend très bien" avec M. Boutih. S'il voit lui aussi l'immigration comme une chance, "c'est un raisonnement tronqué si on ne dit pas qu'on ne peut pas accepter tout le monde", a-t-il dit, avant de défendre avec verve son action pour la défense du culte musulman, y compris pour la représentation des courants intégristes et communautaristes dans le Conseil français du culte musulman.
Ignorant la pique du ministre, M. Boutih l'a complimenté : "Au-delà de ce qu'on pense sur le fond, je voudrais dire à M. Sarkozy qu'il fait partie des responsables qui redonnent espoir aux jeunes dans l'action politique." Le recteur Boubakeur a conclu en remerciant le ministre "pour l'opération-vérité qui caractérise son action".
Sophie Fay
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