Jour férié solidaire : quels sont les enjeux ?

Message par faupatronim » 29 Août 2003, 10:12

CITATION (DNA @ 29.08.2003)
Jour férié solidaire : quels sont les enjeux ?


Faire travailler les Français un jour férié pourrait rapporter 1,8 milliard € à la solidarité nationale en faveur des personnes âgées. Mais cette idée simple paraît génératrice de risques et d'inégalités.



Il y a à peu près 220 jours travaillés dans l'année, explique Xavier Timbaud, de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE). Un jour supplémentaire représente 0,45% de travail en plus. En appliquant ce coefficient à la masse salariale (salaires nets et cotisations), on obtient un gain de 1,8 md €.  Les entreprises, croient comprendre les économistes, verseraient cette somme pour la solidarité envers les personnes âgées et obtiendraient en compensation une journée de production supplémentaire, une opération neutre pour elles.
Des problèmes juridiques

Les salariés verraient leurs cotisations maintenues en l'état, mais auraient à fournir ce jour de travail sans rémunération supplémentaire.  La mise en oeuvre de la mesure paraît toutefois plus compliquée qu'il n'y paraît. Selon un proche du dossier cité par Le Monde daté d'aujourd'hui, le sujet pose « des problèmes juridiques variés ».  Les calculs de rentabilité « ne sont valables que si les entreprises augmentent leur production en proportion de ce jour supplémentaire », remarque Xavier Timbaud. Or, dans un contexte actuel d'économie « freinée », les entreprises pourraient vouloir licencier plutôt que de produire davantage de marchandises qui, déjà, trouvent difficilement preneur.

« Un peu hypocrite »

Dans le cas extrême où la production n'augmenterait pas du tout, le coefficient de 0,45 appliqué au nombre de salariés montrerait une suppression possible de 100 000 emplois. On est « un peu devant le mécanisme inverse des 35 heures », en proportion d'un dixième, estime Xavier Timbaud. Ainsi si les 35 heures ont généré 300 000 emplois, un jour travaillé en plus pourrait en supprimer 30 000, calcule-t-il.  Xavier Timbaud s'interroge aussi sur l'utilité de faire appel à la solidarité nationale, alors qu'on redonne d'autres fruits de cette entraide en diminuant les impôts. 1,8 md € équivaut à 3 à 4% de baisse de l'impôt sur le revenu. Or, entre 2002 et 2004, les taux du barème de celui-ci auront baissé de quelque 8%, sans compter les mesures ciblées.  L'idée du gouvernement est « soit astucieuse, soit un peu hypocrite », remarque-t-il. De surcroît, l'ensemble de la population salariée sera appelée à travailler plus, alors que seule la moitié d'entre elle paie l'impôt sur le revenu et profite des baisses fiscales.  Il y a plus, estime le CEPAP (collectif économiste pour l'action politique). Les fruits de la production se répartissent pour 2/3 sur la masse salariale, et pour le dernier tiers sur le capital (outil de travail notamment), revenant donc à l'entreprise. « Pour que le mécanisme profite à plein, il faudra que les entreprises contribuent aussi sur ce tiers » et reversent 900 millions € de plus aux finances publiques.

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faupatronim
 
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