Le PS veut montrer qu'il peut être une alternative

[faupatronim]

CITATION (Le Monde @ 29.08.2003)
Le PS veut montrer qu'il peut être une alternative


Les socialistes veulent montrer lors de leur traditionnelle université d'été de La Rochelle, de vendredi à dimanche, qu'ils sont "une alternative" à la droite et "sans concession" à l'égard de l'extrême gauche.



Cet été, le PS a abondamment dénoncé "une vacance" du pouvoir pendant la canicule. François Hollande, le premier secrétaire du parti, devrait revenir à la charge, notamment dimanche dans son discours de rentrée. "Outre ce qu'elle révèle comme insuffisance du système sanitaire, l'affaire de la canicule révèle un gouvernement fatigué", estime-t-on dans son entourage.

Les socialistes comptent aussi insister sur la rentrée sociale qui s'annonce chargée pour le premier ministre, Jean-Pierre Raffarin.  Un proche de M. Hollande ne juge "pas réaliste aujourd'hui pour un acteur politique sérieux de dire qu'il est possible de baisser les impôts", compte tenu de la faiblesse de la croissance et de la profondeur des déficits. Le premier secrétaire mise plutôt sur une politique de relance au niveau européen.

Autre souci du gouvernement, l'éducation sera abordée lors de la première table ronde de l'université d'été, vendredi après-midi. Histoire de démontrer à un électorat enseignant en désaffection que l'école reste "au cœur du projet socialiste". Les premières propositions concrètes du PS ne devraient cependant pas voir le jour avant "fin 2004", précise-t-on à la direction.

L'impératif du premier secrétaire est en effet de "mettre le PS au travail sur un agenda réaliste". Il ne s'agit pas dans l'immédiat d'élaborer un "programme de gouvernement" mais de fixer des "grandes orientations" pour "montrer que le PS est une alternative". "On doit construire un projet politique au fur et à mesure pour être prêt en 2007", explique un proche.

DÉBAT SUR L'EXTRÊME GAUCHE

Premiers rendez-vous avec les électeurs, les régionales et européennes de 2004 posent la question de l'alliance avec le reste de la gauche. Sans vouloir brusquer Verts ou communistes, les socialistes sont convaincus que "tout le monde a avantage à l'union" aux régionales, "la tentation de la dispersion" étant en revanche jugée "très forte" aux européennes.

Avec l'extrême gauche, très critique, la direction socialiste a décidé de se montrer "sans concession" avec ceux qui "considèrent que le PS n'est pas à gauche".

A l'égard du mouvement "altermondialiste", dont le PS se réclame, même s'il est plutôt mal accueilli à chacun de ses rassemblements, il y a au contraire "volonté de discussion et de proposition".

Les relations avec l'extrême gauche font débat au sein du parti, les deux minorités du Nouveau PS et de Nouveau Monde appelant au dialogue pour ne pas se couper de la rue. "On n'est pas effrayé par l'extrême gauche qui n'est pas notre adversaire et exprime des exigences citoyennes et sociales que l'on retrouve à l'intérieur du PS", explique Benoît Hamon, porte-parole de NPS.

Pour bien montrer leur singularité, les deux minorités organisent de mercredi à vendredi leur propre université d'été dans la région de La Rochelle, et rejoindront cependant celle du PS dès vendredi après-midi. Le député Alain Vidalies, de Nouveau Monde, assure se situer "dans une logique constructive" et vouloir "rassembler au-delà" de son courant.
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