CITATION OLYMPISME
A un an des Jeux, Athènes est un immense chantier à ciel ouvert
LE MONDE | 11.08.03 | 13h17
Afin de combler les retards et d'être prête pour le 13 août 2004, jour de l'ouverture des prochains Jeux olympiques, la capitale grecque met les bouchées doubles. Les travaux entrepris doivent lui permettre de combler son retard en matière de transports et d'infrastructures routières.
Athènes de notre envoyé spécial
Au milieu des nuages de poussière, dans une chaleur rendue à peu près supportable par le melem, ce vent du nord qui souffle sur Athènes en été, d'énormes camions sont garés au beau milieu du stade olympique. Les tribunes sont en cours de rénovation, la pelouse n'est plus qu'un souvenir, la piste d'athlétisme envahie par des voitures. Aussi incroyable que cela puisse paraître, c'est bien au cœur de cet énorme chantier, qui s'étend sur plusieurs kilomètres à la ronde, que débuteront dans un an, le 13 août 2004, les Jeux olympiques.
UNE GRANDE CAUSE NATIONALE
La capitale grecque offre un visage inhabituel. Partout, des routes éventrées, des ballets de camions, des équipes d'ouvriers qui se relaient pour rattraper le temps perdu. Depuis l'attribution des Jeux à Athènes, en septembre 1997, le Comité international olympique (CIO), inquiet de la lenteur des travaux et de l'importance des chantiers, a régulièrement lancé des avertissements aux autorités grecques. En 1999, Juan Antonio Samaranch, alors à la tête du CIO, avait même menacé de retirer les Jeux à Athènes. L'année suivante, Jacques Rogge, son successeur, soupirait : "J'ai parfois l'impression que les Grecs ne réalisent pas l'ampleur de la tâche..." En mai 2000, Juan Antonio Samaranch s'adressait directement à Costas Simitis, premier ministre grec : "Si la Grèce n'accélère pas les travaux, elle perdra les Jeux !"
Les menaces du CIO ont été entendues. Focalisées jusqu'en 2000 sur l'entrée de la Grèce dans la zone euro, les autorités politiques locales ont, depuis, fait des Jeux olympiques 2004 un objectif prioritaire et une grande cause nationale. Des blocages administratifs ont été levés, des autorisations accordées, et l'agglomération athénienne, dans laquelle résident près de 4,5 millions d'habitants, s'est transformée en gigantesque chantier à ciel ouvert. "Les Grecs adorent râler. Mais lorsqu'il s'agit de fierté nationale, ils savent aussi travailler comme des fous", souligne l'un des collaborateurs du comité d'organisation.
Si 60 % des installations sportives prévues pour accueillir les Jeux existaient déjà, les travaux de modernisation nécessaires pour les mettre aux normes olympiques ont été sous-estimés. Certains sites importants, comme celui d'Helliniko, situé sur l'emplacement de l'ancien aéroport international, ont connu d'importants retards dus à des différends juridiques entre entreprises de travaux publics. Le Stade olympique, où se dérouleront les épreuves d'athlétisme, attend toujours son toit futuriste signé du célèbre architecte espagnol Santiago Calatrava. Le chantier du stade Karaiskaki, près du Pirée, a tellement de retard que la finale du football masculin qui y était initialement programmée vient d'être officiellement transférée au Stade olympique.
Mais, si Athènes a pris du retard dans sa préparation olympique, ce ne sont pas les équipements sportifs qui posent le plus de problèmes. Depuis une vingtaine d'années, les villes ayant accueilli les Jeux d'été possédaient des infrastructures routières et des modes de transports plus développés que ceux de la capitale grecque. Grâce aux Jeux de 2004, Athènes se modernise : nouvel aéroport (inauguré en mai 2001), nouvelles lignes de métro, nouvelles autoroutes, nouveau tramway...
SÉCURITÉ RENFORCÉE
"Aujourd'hui, les Athéniens ont enfin conscience de la richesse de cet héritage olympique", explique Gianna Angelopoulos-Dastalaki, présidente du comité d'organisation, qui ajoute : "En matière de transports et d'écologie, Athènes est en train de faire un bond en avant prodigieux. Certaines zones déshéritées, comme Faliro et Marathon, où se dérouleront des épreuves, ont été réhabilitées. L'air y est aujourd'hui meilleur. Dans certains endroits, on y a soigné des milliers d'oliviers..."
Mais la modernisation à marche forcée ne va pas sans heurts. A Faliro, le long de la côte sud, où se dérouleront les épreuves de handball, de beach-volley et de taekwondo, les habitants du quartier ont longtemps protesté contre les travaux d'installation du futur tramway. Il a fallu l'intervention de la populaire maire d'Athènes, Dora Bakoyanni, pour que les travaux reprennent. Autre spécificité athénienne ayant retardé les travaux : les trésors enfouis. Sur le site du village olympique, par exemple, la découverte d'un aqueduc datant de l'empereur Hadrien a posé quelques problèmes.
Si les chantiers ont pris du retard, il est un domaine dans lequel les autorités grecques se sont investies dès le départ : celui de la sécurité. Depuis l'assassinat, en juin 2000, dans la capitale grecque, d'un attaché militaire britannique par des membres du groupe Novembre 17, le dispositif a sérieusement été renforcé. En avril 2001, Richard Boucher, porte-parole du département d'Etat américain, avait remis la pression en déclarant : "Nous pensons que, concernant les dangers du terrorisme pendant les Jeux, la Grèce doit agir de manière plus efficace..."
Le message a été reçu puisqu'un budget de 600 millions d'euros a été débloqué. La création d'une unité spéciale de la police, l'étroite collaboration avec des experts de sept pays (Allemagne, Australie, Espagne, Etats-Unis, France, Israël, Royaume-Uni) et la présence pendant la compétition de 45 000 personnes chargées de la sécurité sont autant de signes destinés à rassurer l'opinion internationale.
Alain Constant
ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 12.08.03
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L'organe du PCG ( KKE des stals) titrait en une du 31 juillet: "9 ouvriers morts en une semaine", décédés car les mesures de sécurités appliquées sur le chantier qu'est la grèce à l'heure actuelle ne sont pas respectées.
Voilà le lot commun pour la classe ouvrière grecque qui ne coupe pas à la fameuse union nationale derrière le drapeau CITATION "Les Grecs adorent râler. Mais lorsqu'il s'agit de fierté nationale, ils savent aussi travailler comme des fous", souligne l'un des collaborateurs du comité d'organisation.[/quote] ni à la surenchère sécuritaire