Alstom

Message par pelon » 07 Août 2003, 08:15

Pour ceux qui ne voient que le "libéralisme" :



CITATION
L'Etat fait une entrée massive dans le capital d'Alstom --par Christine Ollivier--

ARIS (AP) -- Ce n'est «ni une nationalisation de pertes», ni «de l'interventionnisme industriel» à en croire Francis Mer. Le ministre français de l'Economie a confirmé mercredi l'entrée massive de l'Etat dans le capital d'Alstom, à hauteur de 31,5%, dans le cadre d'un vaste plan de restructuration financière qui doit encore être approuvé par Bruxelles.
Confronté à une dette de cinq milliards d'euros, le fabricant français de TGV, de paquebots et de centrales électriques a annoncé mercredi la conclusion d'un accord de financement «avec plus de 30 banques» d'un montant de 2,8 milliards d'euros. Dans le cadre de ce plan financier, l'Etat participera au renforcement des fonds propres du groupe en prenant à sa charge 300 millions d'euros sur les 600 millions d'euros d'augmentation de capital prévus.
Dans un communiqué, Alstom précise que ce renforcement de fonds propres comportera également une augmentation de capital ouverte aux actionnaires de 300 millions d'euros et une émission d'obligations de 900 millions d'euros. Le nouveau financement sera lui assuré par des prêts subordonnés garantis, d'une maturité de six ans, d'un montant de 1,3 milliard d'euros.
Cet accord permettra au groupe de rembourser ses dettes arrivant à échéance au premier semestre 2004, d'augmenter ses fonds propres, mais aussi, via l'intervention de l'Etat, de restaurer la confiance pour obtenir les cautions bancaires nécessaires dans cette activité.
D'où le soulagement du PDG d'Alstom Patrick Kron mercredi matin: cet accord «représente une avancée majeure (...), un effort considérable de nos actionnaires, de nos banques et de l'Etat», s'est-il félicité. «En acceptant d'entrer dans le capital d'Alstom pour 300 millions d'euros», l'Etat devient «le catalyseur de la restauration de la confiance».
L'accord doit être soumis à l'approbation des actionnaires lors de l'assemblée générale extraordinaire qui se tiendra le 24 septembre. D'ici là, Paris aura notifié ce plan de restructuration financière à la Commission européenne.
Lors d'une conférence de presse, le ministre de l'Economie et des Finances Francis Mer a jugé mercredi «probable» un accord in fine de Bruxelles. «C'est une aide à la restructuration. Je ne le conteste pas», a-t-il reconnu. Néanmoins, «il est probable que nous finirons par trouver avec la Commission un terrain d'entente», voulait-il croire. «Il n'est pas interdit aux Etats dans notre Union européenne de participer à la sauvegarde de nos entreprises dès lors que ces entreprises sont saines».
Face aux critiques, Francis Mer a qualifié l'apport de l'Etat dans cette opération de «modeste, mais symbolique». «Les sommes mises en jeu sont ridiculement faibles: 300 millions d'euros. C'est seulement 20% de l'effort fait par les banques», a-t-il souligné. Les 300 millions d'euros seront directement prélevés sur les gains issus de la vente d'une partie de Renault.
Le ministre s'est défendu de renationaliser d'un côté tout en privatisant de l'autre, chez France Télécom par exemple. Cette aide de l'Etat sera «temporaire», a-t-il souligné. L'Etat «sortira (du capital) lorsque le rétablissement du groupe sera constaté», a confirmé M. Kron.
«Il s'agit d'une aide. Loin de moi l'idée de créer un précédent, il s'agit d'une situation exceptionnelle», a insisté Francis Mer. «Notre objectif n'est pas de revenir à une politique qui n'est plus celle que nous devons développer en France».
Francis Mer a justifié sa décision par «l'intérêt supérieur de la France et de l'Europe». Une faillite d'Alstom aurait pu selon lui «déstabiliser beaucoup d'autres entreprises industrielles. Il y avait 12 milliards d'euros de risques», a-t-il souligné. Alstom emploie 110.000 salariés, dont un quart en France.
Alors que les syndicats se montraient soulagés mercredi, le Parti communiste estimait dans un communiqué que «l'intervention de l'Etat était certainement nécessaire pour éviter le naufrage du groupe avec toutes les conséquences que cela entraînerait pour l'emploi».
«Le gouvernement ne sauve pas Alstom pour éviter des licenciements qui auront lieu de toute façon mais pour éviter un séisme dans le secteur bancaire», a affirmé de son côté la porte-parole de Lutte ouvrière Arlette Laguiller. AP




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Message par pelon » 07 Août 2003, 08:35

Dans cet article, on apprend qu'Alstom serait un cas exceptionnel d'intervention de l'Etat (prière de ne pas rire) et on retrouve le recordman des indemnités de départ, Jaffré, ex PDG d'Elf parti avec des centaines de millions de francs, je ne sais plus 200 ou 300.


CITATION
Francis Mer: «Alstom, cas exceptionnel»
L'entrée de l'Etat dans le capital est, selon lui, compatible avec une politique libérale.

Par Grégoire BISEAU
jeudi 07 août 2003


Que les libéraux de tout poil de la majorité se rassurent, Francis Mer n'est pas en train de ressusciter une bonne vieille politique industrielle. Et encore moins les nationalisations du début des années 80. Hier, à l'occasion d'une conférence de presse, une heure et demie après la présentation par Alstom de son plan de sauvetage (lire encadré), le ministre de l'Economie a tenu à faire une petite explication de texte : oui, prendre 31,5 % du capital d'une entreprise privée est parfaitement raccord avec le credo libéral du gouvernement. Et accessoirement avec l'obsessionnelle vigilance de Bruxelles à traquer les aides d'Etat aux entreprises en difficulté (lire ci-dessous).

Mer a simplement plaidé pour le «pragmatisme». Alstom serait un cas «exceptionnel qui justifierait de la part de l'Etat une démarche exceptionnelle», à la fois «temporaire et symbolique». Pas question donc de siffler une pause dans le programme de cession engagé. Francis Mer y voit même une certaine cohérence, puisque c'est une partie de la vente des 15 % détenus dans le capital de Renault (soit environ 1,2 milliard d'euros) qui va financer l'entrée dans le capital d'Alstom (environ 300 millions d'euros). «Je n'ai aucune intention de créer un précédent avec cette décision», a tenu à préciser le ministre pour dissuader de potentiels canards boiteux de venir toquer à sa porte pour quémander une aide de l'Etat.

Petite réputation. Mais qu'est-ce que la situation d'Alstom a de si exceptionnel ? A entendre Francis Mer, une situation d'exploitation saine mais des finances dans un état catastrophique, beaucoup de salariés (120 000, dont 42 000 en France) et des technologies qui en font un leader mondial dans plusieurs secteurs (énergie, chantiers navals et ferroviaires). A ce titre, on ne voit pas, par exemple, pourquoi Vivendi Universal n'aurait pas pu avoir droit à ce statut «exceptionnel». L'ancien patron d'Usinor, long temps contrôlé par l'Etat avant d'être privatisé, a précisé que l'Etat (qui sera représenté par deux administrateurs au conseil d'entreprise) ne se mêlera pas de la conduite du groupe. Fidèle à sa petite réputation d'amateur de coups financiers, Mer a même conclu qu'au final «le rendement de cette opération devrait être tout à fait satisfaisant». De même, Philippe Jaffré, ex-patron d'Elf et actuel directeur financier d'Alstom, a déclaré que ce montage est «une bonne affaire pour l'Etat : il pose sa signature et, dans quelques années, il la retire et encaisse ses bénéfices». L'autre gros bénéfice de l'opération est politique. Si certains à droite se montrent perplexes, presque toute la gauche s'est félicitée hier. «Ce n'est ni un titre de gloire ni un modèle de gestion, dit Hervé Mariton, député UMP de la Drôme. Le gouvernement montre qu'on ne doit pas avoir de tabou, il ne doit pas en avoir non plus sur les privatisations à venir.»

Crédits. A gauche, syndicats et partis politiques soutiennent le plan. «L'intervention de l'Etat est certainement nécessaire pour éviter le naufrage du groupe avec toutes les conséquences que cela entraînerait pour l'emploi», note le PCF dans un communiqué. Le premier secrétaire du PS, François Hollande, qualifie de «légitime» le «renflouement» d'Alstom, «compte tenu de l'importance stratégique de cette entreprise». Autant de crédits dont le gouvernement aura besoin à la rentrée, au moment d'entamer la négociation sur les changements de statut d'EDF et GDF et leurs futures ouvertures du capital.



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