Dans la presse haïtienne

Message par com_71 » 06 Oct 2008, 22:44

(le nouvelliste 3oct. a écrit :Combien d'enfants iront à l'école ?


Même si les responsables haïtiens de l'Education nationale optent pour la réouverture des classes le 6 octobre 2008, de nombreux pères et mères de famille à travers le pays vont garder leurs enfants à la maison, situation économique difficile oblige !

Mis à part les dommages infrastructurels subis par des établissements scolaires lors des récentes intempéries, la situation économique que vit Haïti constitue un obstacle majeur qui empêchera à bon nombre d'enfants de reprendre le chemin de l'école le 6 octobre. Ce constat est évident surtout dans diverses villes de province où des jardins et des têtes de bétail, principales sources de revenus des familles paysannes, ont été respectivement détruits et emportées par les eaux en furie lors du passage des derniers ouragans et tempêtes tropicales Fay, Gustav, Hanna et Ike.

« Des enfants se retrouvent maintenant sans vêtements et sans chaussures. Leurs parents n'ont même pas de quoi les nourir. Comment vont-ils pouvoir les envoyer à l'école ?», s'interroge, perplexe, le maire de Ennery, Wishmick Victomar, estimant que seul un miracle permettrait aux différentes familles de cette commune du département de l'Artibonite, la section Grand Boucan en particulier, de s'en sortir.

Dans le Sud-Est, la réouverture des classes, reportée pourtant à deux reprises dans tout le pays, ne sera pas tout à fait effective. Le maire adjoint de Bainet, Pierre Gadius Laguerre, a indiqué qu'environ 60% des écoliers de cette commune vont devoir rester chez eux en raison du faible moyen financier de leurs parents. Il a fait remarquer que « dans sa municipalité où une vingtaine d'écoles, tant publiques que privées, ont été complètement détruites, la situation devient plus difficile ». A entendre le maire, de nombreux écoliers n'iront pas à l'école pendant cette année académique si rien n'est fait en urgence pour venir en aide aux parents.

Selon Ronald Andris, maire adjoint de Jacmel, les problèmes économiques sont tellement énormes que des milliers d'enfants jacméliens ne pourront pas fréquenter les salles de classe la semaine prochaine, comme le prévoit le ministère de l'Education nationale et de la Formation professionnelle (MENFP). Dans les sections de La Montagne - la plus touchée de cette commune -, sans oublier Lafond, Marbiale...l'incertitude, à ce sujet, est lisible sur le visage des paysans qui sont les premières victimes des dégâts enregistrés lors des dernières intempéries.

Aux Cayes, dans le département du Sud, beaucoup de sinistrés qui sont placés dans des écoles transformées en abris provisoires constituent un autre obstacle à surmonter. Ceux qui ont été logés, par exemple, à l'école nationale Dumarsais Estimé refusent d'abandonner cet abri, arguant qu'ils ne savent pas où aller.Tout comme d'autres personnes, ces sinistrés ne sont pas en mesure d'envoyer leurs enfants à l'école cette année. Impuissante devant une telle situation, Ervé Adine Mona Hector, 3e membre du Conseil municipal, qui a indiqué que ses démarches sont jusqu'ici sans succès, continue d'en appeler à l'aide.

Un dossier de subvention revient sur le tapis

Le directeur du fond pédagogique de l'école mixte communautaire Bon Samaritain de Dupuy de Petite-Rivière de l'Artibonite, Vaudreuil Oliance, lance un appel pressant aux responsables du programme de subvention au MENFP afin de respecter le contrat signé avec différentes écoles de cette commune.

Selon M. Oliance, le directeur départemental du MENFP de l'Artibonite, dans le but de faciliter l'accès à l'école à beaucoup plus d'enfants, s'était engagé à subventionner certaines écoles, répondant à des critères précis, en versant sur un compte bancaire ouvert à cet effet un montant de 90 US à chaque élève admis en 1re année fondamentale.

« Nous avons passé toute une année à attendre cette subvention en prenant à notre charge l'écolage d'une quarantaine d'enfants, a-t-il dit. Mais les responsables du ministère ne donnent aucun signe de vie ». A moins de trois jours de la rentrée des classes, la direction, dit-il, ne sait à quel saint se vouer pour rouvrir les portes de l'école.

Incertitude quasi générale

Une incertitude indéniable plane sur la réouverture prochaine des classes dans les dix départements géographiques du pays où la plupart de nos compatriotes vivent en dessous du seuil de pauvreté. Et dire que l'agriculture, le noyau de l'économie haïtienne, a été balayée lors des dernières intempéries. Au total, 63 777 hectares ont été affectés, selon le ministère de l'Agriculture qui évalue les dégâts à plusieurs dizaines de millions de dollars américains.

Au lendemain des dernières catastrophes qui ont frappé Haïti, le gouvernement Préval/Pierre-Louis avait annoncé qu'il concentrerait d'abord ses actions sur l'aide à apporter aux sinistrés et à la rentrée des classes. Chose certaine, environ un mois après l'installation de ce gouvernement, le pays ne se remet pas encore des émeutes de la fin d'avril dernier, voire des effets dévastateurs des derniers ouragans et tempêtes tropicales.
L’intérêt ne pense pas, il calcule. Les motifs sont ses chiffres. K. Marx, « Débats sur la loi relative au vol de bois » 1842.
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