Camarades, gardez votre calme

Message par pelon » 20 Juin 2003, 18:38

CITATION Chérèque  à Raffarin  : "Nous demandons plus que l'apaisement"
LE MONDE | 20.06.03 | 13h44
François Chérèque, le secrétaire général de la CFDT répond au premier ministre. Favorable à la réforme des retraites, il réclame l'ouverture de négociations sur le maintien des salariés âgés dans l'entreprise. Il juge que le gouvernement "n'a pas de politique de l'emploi". Il veut renouer avec la CGT.
Le texte de cet entretien a été relu et amendé par M. Chérèque.

Le premier ministre assure qu'il a fait "le choix de l'apaisement social". Qu'en pensez-vous ?

Après une période de tension, l'apaisement est un choix responsable. Mais nous lui demandons plus que l'"apaisement social": la réforme des retraites prévoit d'ouvrir des négociations sur la pénibilité et de relever le défi de l'emploi, notamment celui des seniors. Sur ces sujets, nous serons aussi exigeants avec le patronat pour les salariés du privé qu'avec l'Etat pour ses agents.

M. Raffarin donne le sentiment de différer la réforme de l'assurance-maladie...

Il faudra prendre des décisions, avant la fin 2003, pour résorber les 16 milliards d'euros de déficit cumulé, sans laisser une nouvelle ardoise aux jeunes générations par un allongement de la contribution au remboursement de la dette sociale. L'assurance-maladie a besoin de nouvelles recettes, pas de déremboursements. Ensuite, en 2004, il faudra engager une réforme structurelle qui permette d'éviter de nouveaux dérapages et de garantir à tous des soins de qualité. L'Etat doit fixer une politique et des priorités de santé publique. Les partenaires sociaux doivent les mettre en ½uvre en ayant réellement le pouvoir de gérer les caisses en lien avec les mutuelles.

Quelles réponses faut-il apporter aux tensions sociales, notamment au malaise des enseignants ?

Il faut, à coup sûr, ouvrir au plus vite le débat sur l'école. Le malaise des personnels de l'éducation nationale est profond. Et ce ne sont pas les quelques concessions du gouvernement sur la décentralisation qui vont régler les problèmes de fond. Tous les acteurs - y compris les syndicats d'enseignants - doivent redéfinir un projet pour l'école et les métiers de l'éducation de demain.

Pour le reste, je suis persuadé que l'on retiendra, de cette période de forte mobilisation, les avancées obtenues par la CFDT et avant tout, la pérennisation de la retraite par répartition. Je note aussi que, depuis le 15 mai, les salariés du privé ne se sont pas mobilisés. Et pour cause ! La réforme va améliorer leur situation.

Dans quel état vos relations avec la CGT sortent-elles de ces semaines de conflit ?

Je ne peux pas croire que nos deux années de travail en commun puissent passer par profits et pertes. Bernard Thibault a eu le sentiment d'avoir été abandonné en pleine mobilisation et moi, celui d'avoir été abandonné en pleine négociation. Des deux côtés, le sentiment d'abandon est aussi fort. A l'évidence, la CFDT et la CGT ont encore des approches différentes du syndicalisme. Mais nous sommes prêts à reprendre la discussion pour essayer de surmonter nos divergences. La CFDT, avec la CGC et la CFTC, a la culture du résultat. Une culture peu appréciée en France, où l'on a toujours préféré ceux qui ont les mains vides à ceux qui auraient les mains sales pour avoir soi-disant trahi en négociant.

Mais vous avez donné le sentiment de vous être rallié précipitamment à la réforme...

Depuis le départ, nous voulions éviter de nous faire imposer par le Parlement un autre système qui aurait fait le lit de la capitalisation. Nous souhaitions aussi "sécuriser" au maximum les acquis de la négociation avant le débat parlementaire. Le 15 mai au matin, après une nuit de négociation, j'ai compris que nous étions devant un blocage. J'ai alors fait mon travail de syndicaliste : j'ai téléphoné à Matignon et rencontré M. Raffarin dans la matinée, pendant une heure, pour lui expliquer les exigences de la CFDT. Dans l'après-midi, nous sommes revenus chez François Fillon et nous avons conclu à deux.

On a parlé de trahison...

Il n'y a là ni trahison ni capitulation. Sauver la répartition, c'était notre priorité. L'objectif est atteint. Nous avons obtenu de réelles avancées : droit à la retraite avant 60 ans pour les 300 000 salariés qui ont commencé à travailler avant 17 ans, remise en cause de la réforme Balladur pour les basses pensions. Les clauses de rendez-vous pour ajuster les paramètres de financement des régimes, les mécanismes de revalorisation des pensions et l'intégration partielle des primes des fonctionnaires nous ont aussi semblé importantes. Dans ces conditions, et au regard de nos objectifs, il fallait s'engager. Quand j'entends certains syndicalistes dire que nous signons à n'importe quel prix, cela me rappelle les critiques formulées par notre propre opposition qui n'a jamais accepté le virage du réformisme. Ce choix-là, nous continuerons de l'assumer pleinement, quel que soit le gouvernement en place.

Le plan Fillon suppose le maintien dans l'emploi des seniors. N'est-ce pas hasardeux ?

C'est un pari fort que nous devons assumer collectivement. Nous, c'est-à-dire gouvernement, patronat et syndicats. Le président du Medef a donné des signes de bonne volonté, mais il doit maintenant passer aux actes. Trop de négociations patinent aujourd'hui, comme celle sur la formation professionnelle. Le patronat se dit prêt à s'engager, mais il freine des quatre fers dès qu'on évoque les moyens supplémentaires.

Qu'attendez-vous du gouvernement en matière d'emploi ?

Le gouvernement attend tout du marché pour relancer la croissance. Pour avoir fait ce choix, que nous ne partageons pas, il a commis de nombreuses erreurs, comme la remise en cause du traitement social du chômage ou la baisse de charges sans contrepartie en emplois. Résultat : pour la première fois depuis 1996, l'emploi salarié a reculé. Je suis tout aussi sévère sur le dogme des baisses d'impôts, que nous avons dénoncé au début du quinquennat et que nous continuons à critiquer, car il sert davantage l'épargne que la croissance et l'emploi. Je critique aussi l'absence totale d'initiatives au niveau européen alors que c'est le niveau pertinent pour une relance efficace. Au total, le gouvernement n'a pas de politique de l'emploi.

Propos recueillis par Claire Guélaud

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 21.06.03[/quote]
pelon
 
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Message par Louis » 21 Juin 2003, 08:47

pffffffffff ! même pas véner !
Louis
 
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