Communiqué national de la FSE :
a écrit :Le 13 décembre 2007, Valérie Pécresse a annoncé le plan réussir en licence. Ce plan s’inscrit comme la LRU dans la droite ligne du rapport Hetzel. Il poursuit
la capitalisation de l’enseignement supérieur c'est-à-dire la soumission la plus
totale des universités aux intérêts des entreprises.
La logique du plan est de donner des compétences aux universités pour répondre
aux attentes économiques des entreprises, tout comme la LRU. Ce plan a pour
conséquences d’individualiser les diplômes pour en faire des licences
professionnalisées : les étudiants auront un stage obligatoire en 3ème année,
ils seront tenus de définir un projet professionnel individualisé dès la 2ème
année. Tout au long de ces trois années l’accent sera mis en 1ère sur les
langues étrangères et des options en lien avec le monde du travail (TIC, CV…)
au détriment de savoir fondamentaux.
Les universités devront afficher le nombre de places disponibles, le taux de
réussite aux examens et le taux d’insertion professionnelle. Cela met en
concurrence les universités et poursuit la casse du cadre national des
diplômes. De plus, l’orientation ne dépendra plus de critère scolaire mais
économique. De telles mesures vont pousser les étudiants au statut le plus
précaire à choisir des filières plus rentables à court terme car elles seront
présentées comme offrant la meilleure garantie d’insertion. Or, on sait que les
compétences acquises dans des diplômes professionnalisant ont une durée limitée
de l’aveu même des entreprises.
La préinscription aura pour objet de sélectionner les étudiants, sous couvert
d’orientation active. C’est bien une sélection que les universités mettront en
place en dissuadant les lycéens les moins prometteurs ou les moins aisés de
choisir les filières générales ou même de poursuivre leurs études à
l’université. Cela se traduit par le fait que les universités auront désormais
la responsabilité de construire avec les élèves susceptibles de les rejoindre un
parcours de formation en lien avec un projet d'insertion professionnelle.
L'étudiant sera accompagné dès la prérentrée grâce à la signature d'un contrat
de réussite contenant des engagements réciproques.
Les objectifs affichés du plan sont de diviser par deux le taux d’échec en
licence grâce à l’insertion professionnelle. Mais l’université n’est pas
responsable du chômage, c’est la sélection sociale qui crée l’échec ; or la
seule proposition du plan et d’embaucher des étudiants à la fac pour qu’ils
soient plus prés de leurs lieux d’étude. Cette proposition ne résout pas le
problème de la sélection sociale et présente comme normal que des étudiants
travaillent pour financer leurs études. De plus, les possibilités de
réorientation et de réaffectation dès la fin du premier semestre seront
renforcées, on voit aisément comment le gouvernement, au lieu de se réengager
financièrement dans l’université pour assurer un enseignement de qualité a
toutes et tous, parfait son système de sélection.
Ce projet accentue la casse du cadre national des diplômes et l’autonomie
pédagogique, il ne met pas seulement en concurrence les universités mais aussi
les travailleurs. En individualisant les diplômes et en multipliant les stages
précaires on casse de fait les cadres collectifs de travail et on introduit une
main d’œuvre corvéable que la patronat préférera au détriment de travailleurs.
Les réformes n’ont pour objet que de servir les intérêts des entreprises.
Conscients que seule l’organisation collective et l’établissement d’un rapport
de force mèneront à la victoire, la FSE revendique le retrait du PRL et
l’abrogation de la LRU dans la droite lignée des revendications portée par le
mouvement du semestre dernier.
Nous appelons les étudiants à continuer à se réunir en assemblées générales et à
poursuivre le travail d’information sur les contre-réformes du gouvernement.
Abrogation de la LRU, abrogation du plan licence !
Seule la lutte paie !