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Le Vlaams Blok devrait encore progresser aux élections belges
REUTERS | Dimanche 18 mai 2003 à 08h37
COMPOSITION DU PARLEMENT BELGE
BRUXELLES (Reuters) - Après sa victoire électorale aux élections législatives de 1999, le Premier ministre belge Guy Verhofstadt avait demandé à être jugé à la fin de la législature sur sa capacité à faire reculer l'extrême-droite.
Quatre ans après, il se fait plutôt discret sur cet engagement, tant il est vrai que tous les sondages donnent le Vlaams Blok, un parti violemment anti-immigrés qui prône l'indépendance de la Flandre, une nouvelle fois en progression.
Le "Blok", dont l'une des slogans est "België barst!" ("Crève, Belgique!"), avait atteint 15,3% des voix en Flandre en 1999 et les sondages lui donnent deux à trois points de plus.
Même si le "cordon sanitaire" qui l'isolait auparavant a été largement brisé en Flandre dans les médias, où les "Blokkers" participent à toutes les émissions politiques, il n'est pas question d'intégrer ce parti dans une coalition fédérale.
Mais tous les regards se tournent vers Anvers, la deuxième ville du pays, où le Vlaams Blok risquent d'enregistrer des progrès lourds de conséquences pour l'avenir.
Ce parti avait en effet obtenu 20% des voix dans la ville portuaire aux législatives de 1999, ce qui en faisait le premier parti local, mais avait provoqué une onde de choc en séduisant 33% des Anversois aux élections communales de 2000.
Les leçons des législatives seront rapidement tirées si le Vlaams Blok enregistre de nouveaux progrès qui lui permettraient de prendre Anvers lors des élections municipales de 2006.
Le scrutin de dimanche intervient au pire moment pour les autres partis politiques qui s'y présentent.
L'utilisation frauduleuse de cartes de crédit par les gestionnaires de la ville a obligé l'ensemble de l'équipe municipale à démissionner le mois dernier, ce que le Blok a exploité à fond lors de la campagne électorale.
Les partis de la majorité municipale, qui avaient dû se coaliser pour faire barrage au Vlaams Blok, démontrent depuis que c'était leur seul ciment, puisqu'ils se révèlent incapables de nommer un nouveau bourgmestre (maire) et son équipe.
En outre, le scrutin risque de prendre la forme d'un affrontement ethnique entre Flamands de souche et immigrés.
L'activiste d'origine libanaise Abou Jahjah, qui avait organisé l'an dernier des "patrouilles" arabes à Anvers afin de protéger les immigrés contre les agissements d'une police accusée d'être proche du Vlaams Blok, se présente en effet sur une liste en alliance avec une formation d'extrême-gauche.
Copyright Le Monde.fr 2003 / Reuters 2003
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