déclaration d'arlette au 2eme tour

Message par Gaby » 07 Mai 2007, 01:57

(zobbi a écrit :A mon humble avis, il faudrait souligner qu'il n'y a pas grand chose à attendre du capitalisme qui ne peut plus donner des miettes pour acheter la paix sociale (les trente glorieuses, c'est fini), mais qu'elle est même contrainte de reprendre ce qu'il a donné dans le passé pour restaurer son taux de profit. Les 100 milliards des plus grandes entreprises ne doivent pas faire illusion, la bourgeoisie française dans son ensemble est en difficulté et perd des places par rapport à ses concurrentes.  Donc il faut clairement appeler à un changement de système. Enfin, mon avis, ça hein.


Pourquoi "donc" ? S'il suffisait d'appeller au renversement du capitalisme parcequ'il est en difficulté, ca ferait longtemps que nous aurions gagné vu le nombre de fois où l'extrème-gauche a prophétisé, à tort, une crise de régime. On ne trouve pas l'opportunité de "proclamer" la révolution dans les aberrations objectives du système capitaliste, on la trouve dans la combattivité des masses et leur action. L'adéquation du programme révolutionnaire avec le moment historique ne repose pas mécaniquement dans l'état du système, mais dans la conscience qu'en ont les masses à même de transformer la société. Ce n'est pas tout à fait la même chose, même si c'est lié. Je pense que LO a raison de défendre un programme qui s'en prenne aux intérêts capitalistes (plutôt que de parler abruptement de milices populaires et de destruction de l'Etat), parceque si les travailleurs en font leurs objectifs, alors ce sera une démonstration socialiste meilleure que mille discours.

Si tu dis toi-même que la raison pour laquelle les organisations communistes révolutionnaires ne sont pas plus fortes, ce serait parcequ'elles proposent des solutions moins radicales que n'en veulent les travailleurs, alors oui on n'est vraiment pas d'accord. Et cela se vérifie dans l'expérience de tous les jours, pas dans des illusions de déphasés. Le groupe CRI et d'autres peuvent avoir leurs incantations, tant qu'ils n'auront pas fait la démonstration de leurs grandes phrases sans modestie, ca ne servira à rien. J'ai tendance à penser qu'il est plus facile de se faire ce genre d'illusions en ne faisant que du syndicalisme étudiant parisien, qu'en étant confronté au militantisme auprès de la population plus large.

En attendant, LO dit dans son journal chaque semaine et ses publications qu'elle est une organisation communiste, pour la révolution. Faut être de mauvaise foi pour ne pas le savoir, même pour Besancenot quand il danse le cha-cha-cha avec les antilibéraux (bien entendu ce qu'il fait n'est pas sans "danger" disons).

Au fait, pour ton truc sur les médias alternatifs, c'est anecdotique mais LO a essayé il y a 25 ans de monter une "radio libre". Juste pour te raconter que les copains ont bien conscience qu'il ne faut pas avoir peur d'innover, de mettre en commun les compétences et de tenter des choses. Seulement, c'est comme pour tout, il faut avoir les moyens et le sens des urgences. Sur internet, je crois que l'existence de ce forum montre que les proches de LO ne sont pas opposés à ces initiatives, au contraire.
Gaby
 
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Message par jeug » 07 Mai 2007, 09:25

Bien que je sois plutôt d'accord avec toi, Gaby, il ne faut pas caricaturer non plus :
a écrit :je pense que LO a raison de défendre un programme qui s'en prenne aux intérêts capitalistes (plutôt que de parler abruptement de milices populaires et de destruction de l'Etat),

Entre les 2, il y a un éventail de slogans assez larges, qui appellent à construire une autre société, sans entrer dans le détail du comment (destruction de l'état).
jeug
 
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Message par fremont » 07 Mai 2007, 09:36

même si j'ai voté Arlette au 1° tour, je ne pense pas qu'un gouvernement Royal aurait été la même chose que le règne de Sarko. deux exemples : elle veut garder le nbre de fonctionnaires, lui le diviser en 2; elle veut une politique internationale juste, lui est atlantiste et veut la guerre partout...
finalement, je vois que Sarko a su rassembler toute la droite depuis les centristes jusqu'à l'extreme droite en passant par les libéraux. le PS n'a jamais su le faire, et encore moins actuellement. simplement, je voulais faire remarquer qu'il n'y a pas en France 53 % de bourgeois, donc qu'un bon nombre d'ouvriers l'ont voté. désormais, ils vont pouvoir constater leur erreur car si Ségolène c'était la conservation, il fallait quand même la voter pour éviter la vrai réaction ultra libérale, autoritaire et limite raciste de Sarko. Maintenant, les gars, je crois que le monde du travail va bouffer de la merde pour de bon et on ne pourra pas se plaindre.
fremont
 
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Message par artza » 07 Mai 2007, 10:45

Ce qu'aurait fait Ségolène Royal nous ne le saurons jamais.

Chacun peut donc se raconter l'histoire qu'il veut.

Par contre ce que l'on sait c'est que depuis le gouvernement de Raymond Barre (la rigueur) avant 1981 tous les gouvernements qui se sont succédés à défaut de luttes décisives, qu'ils soient de gauche, avec ou sans ministres du PC ou de droite (Soisson), de droite ou de cohabitation a été pire que le précédent pour le monde du travail.
artza
 
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Message par zobbi » 07 Mai 2007, 11:43

a écrit :Pourquoi "donc" ? S'il suffisait d'appeller au renversement du capitalisme parcequ'il est en difficulté, ca ferait longtemps que nous aurions gagné vu le nombre de fois où l'extrème-gauche a prophétisé, à tort, une crise de régime. On ne trouve pas l'opportunité de "proclamer" la révolution dans les aberrations objectives du système capitaliste, on la trouve dans la combattivité des masses et leur action. L'adéquation du programme révolutionnaire avec le moment historique ne repose pas mécaniquement dans l'état du système, mais dans la conscience qu'en ont les masses à même de transformer la société. Ce n'est pas tout à fait la même chose, même si c'est lié. Je pense que LO a raison de défendre un programme qui s'en prenne aux intérêts capitalistes (plutôt que de parler abruptement de milices populaires et de destruction de l'Etat), parceque si les travailleurs en font leurs objectifs, alors ce sera une démonstration socialiste meilleure que mille discours.


Quand on lit les analyses actuelles sur les raisons de l'échec de Ségolène, une raison (parmi d'autres) qui revient souvent est le manque de clarté de son programme. En gros, les gens comprennent bien qu'on ne peut plus financer des aides sociales comme avant, avec une dette de 2000 milliards d'euros. Quand Ségolène a expliqué qu'elle taxerait les revenus boursiers lors du débat avec Sarkozy qu'elle a perdu, la majorité des téléspectateurs ont bien compris qu'elle ne le pouvait pas et que plus globalement son programme était inapplicable. Non pas qu'ils n'aient envie que ces revenus soient taxés, mais ils se disent bien qu'avec la mondialisation ses capitaux s'en iraient en créant encore plus de chômage bien avant que la loi n'arrive au parlement. Bref, les gens ont quelque part intégré les limites des réformes dans le cadre du système actuel. D'ailleurs, cela pose aussi un problème : plus on défend des réformes, des améliorations par étapes, plus on perd en crédibilité.

a écrit :Si tu dis toi-même que la raison pour laquelle les organisations communistes révolutionnaires ne sont pas plus fortes, ce serait parcequ'elles proposent des solutions moins radicales que n'en veulent les travailleurs, alors oui on n'est vraiment pas d'accord. Et cela se vérifie dans l'expérience de tous les jours, pas dans des illusions de déphasés. Le groupe CRI et d'autres peuvent avoir leurs incantations, tant qu'ils n'auront pas fait la démonstration de leurs grandes phrases sans modestie, ca ne servira à rien. J'ai tendance à penser qu'il est plus facile de se faire ce genre d'illusions en ne faisant que du syndicalisme étudiant parisien, qu'en étant confronté au militantisme auprès de la population plus large.

Ca, c'est bien vrai. Je ne fais que proposer une idée, et de toute façon on aura tout le temps d'en discuter vu les temps qui se préparent.

a écrit :En attendant, LO dit dans son journal chaque semaine et ses publications qu'elle est une organisation communiste, pour la révolution. Faut être de mauvaise foi pour ne pas le savoir, même pour Besancenot quand il danse le cha-cha-cha avec les antilibéraux (bien entendu ce qu'il fait n'est pas sans "danger" disons).

Je ne dis pas le contraire. Ce que je dis, c'est qu'il faut vraiment mettre en avant la nécessité de sortir du système, que dans le cadre du capitalisme il n'y a même plus de petites réformes à attendre. Qu'il faut insister là-dessus. Après, comme je l'avais dit, je n'ai pas les remontées du terrain, c'est juste une suggestion. Parce que celui qui a le plus parlé de changement de système et qui a critiqué le système "ultra-libéral", c'était Bové, qui n'a pas fait un score fameux non plus donc je ne sais pas en fait.

Pour la petite histoire, il est grand temps de relire des passages sur la dictature du prolétariat, parce qu'on va goûter à son symétrique opposé : avec la présidence, le sénat, plus que probablement le parlement, et toutes les nominations faites par la droite depuis cinq ans, ils auront vraiment tous les leviers du pouvoir sous leur contrôle. Presque rien ne leur échappe, le tout agrémenté d'une victoire électorale nette sur un programme clairement annoncé. Les coudées franches, quoi. :TDM: Le non au référendum européen ou le mouvement anti-CPE, il n'en reste plus grand chose...

Non parce que si on ne peut plus parler de changer de système, et qu'on est de plus en plus obligé de jouer le jeu selon les règles fixés par l'adversaire, règles qui dans le contexte présent laissent encore moins de marge manoeuvre, et qu'au final on hérite d'un score pitoyable, je me dis quelque part qu'on pourrait peut-être autant aller planter des choux. :co_co:


a écrit :Au fait, pour ton truc sur les médias alternatifs, c'est anecdotique mais LO a essayé il y a 25 ans de monter une "radio libre". Juste pour te raconter que les copains ont bien conscience qu'il ne faut pas avoir peur d'innover, de mettre en commun les compétences et de tenter des choses. Seulement, c'est comme pour tout, il faut avoir les moyens et le sens des urgences. Sur internet, je crois que l'existence de ce forum montre que les proches de LO ne sont pas opposés à ces initiatives, au contraire.


Ah ben avec le décret d'application de la loi DADVSI qui arrive et qui prévoit l'enregistrement des logs, pseudos, mots de passe et contributions sur les forums et blogs, enregistrements qui pourront être consultés par les forces de l'ordre en dehors de toute autorisation judiciaire, ça va être comique... A part cette boutade, avoir essayé de monter une radio libre c'est tout à l'honneur de LO. Pour le moment, je crois qu'il serait utile de soutenir Zalea.
zobbi
 
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Message par LesPaul » 07 Mai 2007, 12:17

(jeug @ lundi 7 mai 2007 à 09:25 a écrit : Bien que je sois plutôt d'accord avec toi, Gaby, il ne faut pas caricaturer non plus :
a écrit :je pense que LO a raison de défendre un programme qui s'en prenne aux intérêts capitalistes (plutôt que de parler abruptement de milices populaires et de destruction de l'Etat),

Entre les 2, il y a un éventail de slogans assez larges, qui appellent à construire une autre société, sans entrer dans le détail du comment (destruction de l'état).
Je l'avais souligné avant les élections, mais effectivement les messages de zobbi touchent un point essentiel.

Et on ne peut renvoyer ça en disant "milices ouvrières, dictature du prolétariat".

"Entre les deux" effectivement, entre un programme qui affirme lui même s'inscrire dans les "possibles" du capitalisme, et l'appel brutal et vain à la révolution, il y a la nécessité d'expliquer qu'il faut réorganiser la société de fond en comble, qu'il faut en finir avec ce monde pourri qui sème misère et destruction partout.

Plutôt qu'un 'programme d'urgence', un programme... de transition au socialisme.
LesPaul
 
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Message par jeug » 07 Mai 2007, 12:35

J'avoue que moi aussi c'est un point qui me trouble.
Que dans les élections, LO ne s'adresse pas plus clairement aux travailleurs avec les arguments qu'emploient ses militants dans leur quotidien : il faut remplacer cette société par une autre et dire laquelle.
On m'a invoqué plusieurs raisons, je reste sur ma faim.
Il me semble que les discours d'Arlette au premières élections allaient plus forts en ce sens (Faudrait que je les retrouve pour vérifier).
jeug
 
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Message par satanas » 07 Mai 2007, 12:55

[quote=" (jeug @ lundi 7 mai 2007 à 13:35"]
J'avoue que moi aussi c'est un point qui me trouble.
Que dans les élections, LO ne s'adresse pas plus clairement aux travailleurs avec les arguments qu'emploient ses militants dans leur quotidien : il faut remplacer cette société par une autre et dire laquelle.
On m'a invoqué plusieurs raisons, je reste sur ma faim.
Il me semble que les discours d'Arlette au premières élections allaient plus forts en ce sens (Faudrait que je les retrouve pour vérifier).
Sur les discours d'Arlette à de précédentes élections ,tu as peut-être raison...

Mais ,1974 ,c'était 6 ans après mai 1968...

En 1981 , le PC représentait encore plus de 15% des électeurs ,et surtout la majorité de l'électorat ouvrier.Dans les boites ,ses militants et ceux de la CGT étaient nombreux et (à leur manière) défendaient une idée de lutte de classe et de perspective socialiste.
Mitterrand se permettait (en se foutant du monde,évidemment) parler de rupture avec le capitalisme.

Les temps ont changé ,le pids du chômage est là ,les réseaux militants sont réduits à pas grand chose et ce sont les patrons qui mènent la lutte de classe .

Ca se retounera ,on l'espère ,mais en attendant on ne pas faire semblant de croire qu'on est au bord de la grève générale ety que les travailleurs attendent les perspectives révolutionnaires avec impatience.
satanas
 
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Message par elsa » 07 Mai 2007, 13:04

(jeug @ lundi 7 mai 2007 à 13:35 a écrit :Que dans les élections, LO ne s'adresse pas plus clairement  aux travailleurs avec les arguments qu'emploient ses militants dans leur quotidien : il faut remplacer cette société par une autre et dire laquelle.

Je doute que les militants de LO expliquent tous les jours aux travailleurs qu'il faut remplacer cette société par une autre et se lancent dans de longs développements sur la société communiste. Et heureusement, parce que s'ils faisaient ça, il n'y aurait pas grand monde pour les écouter.

Si on veut se faire entendre largement, il faut s'adresser aux gens sur ce qui les préoccupent, et leur proposer des perspectives concrètes. La société communiste, c'est pas un programme, c'est un idéal. Et la réalisation de cet idéal, ce n'est pas une mince affaire, et c'est pas tous les jours que la révolution est pour demain. En attendant, il y a la lutte des classes au quotidien, qui en ce moment serait plutôt en faveur des patrons. Alors avant de causer "du communisme dans un futur lointain", il faudrait déjà être capable de répondre de manière crédible à la question : "et là, tout de suite maintenant, qu'est-ce qu'on fait pour renverser la vapeur ?".
elsa
 
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Message par jeug » 07 Mai 2007, 15:19

(elsa @ lundi 7 mai 2007 à 13:04 a écrit :
(jeug @ lundi  7 mai 2007 à 13:35 a écrit :Que dans les élections, LO ne s'adresse pas plus clairement  aux travailleurs avec les arguments qu'emploient ses militants dans leur quotidien : il faut remplacer cette société par une autre et dire laquelle.

Je doute que les militants de LO expliquent tous les jours aux travailleurs qu'il faut remplacer cette société par une autre et se lancent dans de longs développements sur la société communiste. Et heureusement, parce que s'ils faisaient ça, il n'y aurait pas grand monde pour les écouter.

Si on veut se faire entendre largement, il faut s'adresser aux gens sur ce qui les préoccupent, et leur proposer des perspectives concrètes. La société communiste, c'est pas un programme, c'est un idéal. Et la réalisation de cet idéal, ce n'est pas une mince affaire, et c'est pas tous les jours que la révolution est pour demain. En attendant, il y a la lutte des classes au quotidien, qui en ce moment serait plutôt en faveur des patrons. Alors avant de causer "du communisme dans un futur lointain", il faudrait déjà être capable de répondre de manière crédible à la question : "et là, tout de suite maintenant, qu'est-ce qu'on fait pour renverser la vapeur ?".

Bien sûr ! Bien d'accord ! Mais les 2 vont de pair, pourquoi les opposer ? D'un côté ce qui "préoccupe" les gens et de l'autre côté une organisation de la société à leur intérêt ?
Et pourquoi déformer mes propos ? Je n'ai pas dit "se lancer dans de longs développements sur la société communiste". Je veux dire qu'on peut mettre en perspective la nécessité de réorganiser la société en parallèle aux revendications ponctuelles d'urgence. Ca peut se faire simplement sans de longs développements ...
Ca permet d'assurer une certaine cohérence à notre discours vis à vis des interlocuteurs.
Ca permet aussi d'être cohérents vis à vis de nous-mêmes.
Est-ce que ça affaiblit ou décrédibilise la combativité sur les revendications de survie ? Je ne crois pas.
Est qu'on aurait peur de passer pour des charlots parce qu'on explique par des mots simples la pensée de Marx, qu'il faut une autre société ?
Moi je pense que celui qui le fait sans la déformer, n'est pas marginalisé. Au pire incompris (et pas forcément définitivement).
Vous croyez que les travailleurs sont plus à l'écoute de celui qui apparaît simplement combattif (attention, je ne cite personne), sans offrir de perspectives à long terme ? Moi pas.

Je me trompe où ?
jeug
 
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