Johnny Halliday et ses impôts

[Koceila]

Deux articles assez instructifs récupérés dans LO de cette semaine:

Leur société  Lutte Ouvrière n°2004 du 29 décembre 2006
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Johnny Halliday - Trous de mémoire
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«Est-ce que nous sommes obligés de financer les incompétences de ceux qui nous dirigent? Ma réponse est non», s’est indigné Johnny Halliday dans Paris-Match, en guise de justification à son départ (fiscal) en Suisse. Il a cependant évité de poser une autre question: est-ce que les finances publiques sont obligées de subventionner, entre autres, Johnny? Parce que là, il aurait dû faire appel à sa mémoire et à son comptable.

Alors, puisqu’il a la mémoire qui flanche, un avocat rappelait récemment, dans Le Monde, comment en 2003, lors de sa «tournée des stades», le chanteur avait récupéré plus de 7millions d’euros payés par les 21 villes françaises où il avait fait étape. Comme pour le Tour de France où les villes-étapes doivent cracher au bassinet pour accueillir le peloton, les collectivités territoriales avaient été mises à contribution par la tournée du rocker. Sauf que là, à la différence du Tour où le spectacle est ensuite gratuit, les spectateurs avaient dû aussi payer pour voir Johnny.

Faire coup double, c’est à ça qu’on reconnaît l’artiste. Ou plutôt l’homme d’affaires. Mais, sur ce terrain, Johnny reste malgré tout une petite pointure. En tout cas, quand on le compare aux rois de la banque, de l’industrie et des affaires qui, tout en touchant chaque année des milliards de subventions en France, sont nombreux à s’être domiciliés dans des paradis fiscaux. Et cela, sans que la grande presse en fasse des gorges chaudes. Les feux de la rampe, c’est bon pour les bateleurs et les parvenus. Ceux qui dirigent l’économie, eux, préfèrent l’ombre: leurs énormes fortunes s’y épanouissent d’autant mieux.

P. L.
Leur société  Lutte Ouvrière n°2004 du 29 décembre 2006
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Johnny Halliday et ses impôts: cause à sa guitare, sa tête est malade
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«Il m’a dit: Écoute Coco, t’avais envie de le faire, tu l’as fait, t’as bien fait». Selon ce que Johnny Halliday vient de déclarer au journal suisse Matin Dimanche, Sarkozy aurait donc approuvé le choix du chanteur de s’installer en Suisse afin d’y payer moins d’impôts.

Pour Sarkozy, qui se présente en champion de la «tolérance zéro» en matière d’infractions, cela la fiche mal d’encourager ainsi la délinquance fiscale de haut vol. D’autant que Johnny, que Sarkozy avait exhibé comme un membre de son fan-club électoral, ne fait même pas semblant d’être gêné. C’est haut et fort qu’il déclare refuser de payer ses impôts en France.

Et ce feuilleton s’étale dans la presse depuis des mois. Avant d’opter pour son installation à Gstaad, en Suisse, la star avait été tentée par la Belgique, le pays de ses ancêtres. Las! Johnny avait eu beau faire pleurer dans la presse «people» sur ses origines, les autorités bruxelloises l’avaient envoyé paître, refusant finalement de lui donner la nationalité belge. Son objectif semblait être en effet d’obtenir des papiers belges pour réclamer ensuite... une domiciliation fiscale à Monaco! L’opération étant, paraît-il, désormais trop difficile à réaliser directement depuis la France, Johnny aurait dû passer par la case Belgique.

Alors, maintenant, va pour la Suisse. En attendant mieux? En tout cas, la déclaration de Thierry Breton, sur RMC, «Que Johnny vienne me voir et je lui expliquerai toutes les réformes fiscales», n’a guère impressionné le rocker.

Pierre LAFFITTE