iRAK : Bush réunit dans son ranch les plus hauts responsable

[pelon]

L'équation de Bush : comment se dégager du chaos qu'il a créé tout en gardant sous surveillance un pays dans lequel il y a tant à piller ? Ou : comment lacher du lest à l'opinion publique américaine tout en préservant les intérêts des grands groupes américains, en particuliers les trusts du pétrole ? Difficile. Augmenter les effectifs mais les laisser plus loin des opérations et regarder comment s'en sort le gouvernement irakien ? Et si c'était la quadrature du cercle ?

Bush réunit dans son ranch les plus hauts responsables américains sur l'Irak
AFP 28.12.06 | 17h20


le président George W. Bush a réuni jeudi dans son ranch de Crawford (Texas, sud) les plus hauts responsables américains pour des discussions sur une nouvelle stratégie en Irak, dont l'annonce reste prévue en janvier, selon la Maison Blanche.

La présidence américaine a indiqué qu'aucune décision ne devait être prise au cours de cette réunion qui fait partie des consultations menées depuis bientôt deux mois par M. Bush.

Au risque d'impatienter les Américains, M. Bush compte toujours annoncer après le 1er janvier ce qu'il appelle "une nouvelle voie pour aller de l'avant" en Irak, a-t-elle précisé.

Le président a réuni un peu avant 15H30 GMT son nouveau secrétaire à la Défense Robert Gates, la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, le vice-président Dick Cheney, le général Peter Pace, chef d'état-major interarmées, le conseiller présidentiel à la sécurité nationale, Stephen Hadley, et son adjoint, Jack D. Crouch, a indiqué un porte-parole, Scott Stanzel.

M. Bush devait s'exprimer brièvement devant la presse vers 17H30 GMT.

Il a jusqu'à présent gardé le secret sur de nouvelles orientations en Irak, se contentant de livrer quelques indications. Il a ainsi reconnu qu'une augmentation provisoire des effectifs faisait partie des options envisagées, malgré la réprobation qu'elle risque de rencontrer dans l'opinion américaine et la nouvelle majorité démocrate.

Il est question d'ajouter 15 à 30.000 hommes aux quelque 130.000 déjà déployés en Irak, dans l'espoir de rétablir la stabilité.

M. Bush a paru écarter l'ouverture d'un dialogue sans préalable avec l'Iran et la Syrie, les deux bêtes noires des Etats-Unis dans la région, pour les associer au rétablissement de leur voisin irakien au bord de la guerre civile.

La Maison Blanche affirme cependant qu'aucune décision n'est arrêtée et que M. Bush n'est pas au bout de sa réflexion.

En tardant, M. Bush risque de renforcer les spéculations sur de possibles dissensions au sein de l'administration ou même sur son incapacité à présenter un nouveau plan crédible après presque quatre ans d'une guerre dont les Américains voudraient voir le terme.

M. Bush a résisté pendant des mois à reconsidérer sa politique, malgré les mauvaises fortunes subies, la perte de bientôt 3.000 soldats américains depuis mars 2003 et les centaines de milliards de dollars engloutis sans perspective de sortie du conflit.

Cinq soldats américains ont encore été tués mercredi et jeudi, a annoncé l'armée américaine. Avec 101 morts, décembre s'annonce comme l'un des mois les plus meurtriers de l'année pour le contingent américain, qui avait perdu 106 hommes en octobre.

M. Bush s'est finalement résigné à un changement de cap après les élections parlementaires du 7 novembre.

L'opposition croissante à la guerre en Irak et à la politique de M. Bush a fortement contribué ce jour-là à la "raclée", selon son propre terme, subie par ses alliés républicains.

Selon les sondages, une majorité d'Américains est plutôt favorable à un calendrier de retrait que M. Bush a toujours refusé, et à d'importants changements de la politique américaine en Irak.

Très attendu, son discours de janvier dira s'il a consenti à une réorientation radicale et dans quelle mesure il a cédé aux pressions exercées sur lui par l'opinion américaine et les alliés des Etats-Unis au Proche et Moyen-Orient.