a écrit :L'ONU qualifie la violence faite aux femmes de fléau mondial
LEMONDE.FR avec AFP | 11.10.06 | 10h56 • Mis à jour le 11.10.06 | 11h28
La violence à l'égard des femmes est un fléau répandu dans le monde entier dont souffre une femme sur trois en moyenne au moins une fois dans sa vie, selon un rapport du secrétaire général des Nations unies, Kofi Annan, publié mardi 10 octobre.
"Tout indique que la violence à l'égard des femmes est un problème grave répandu à travers le monde", souligne le document. "Les enquêtes effectuées dans 71 pays indiquent qu'une proportion importante de femmes sont victimes de violences physiques, sexuelles ou psychologiques", dit-il. La forme la plus fréquente est la violence physique infligée par le partenaire sexuel, dont souffre une femme sur trois en moyenne.
Le meurtre de femmes revêt des caractéristiques autres que le meurtre d'hommes et est souvent marqué par la violence sexuelle, indique encore le rapport. Entre 40 % et 70 % des femmes assassinées le sont par leur mari ou leur petit ami en Australie, au Canada, en Israël, en Afrique du Sud et aux Etats-Unis. En Colombie, tous les six jours en moyenne, une femme est tuée par son partenaire ou ex-partenaire. Des centaines de femmes ont été enlevées, violées et assassinées à Ciudad Juarez, dans le nord du Mexique.
MUTILATIONS GÉNITALES
Le rapport fait également état des mutilations génitales, subies par 130 millions de filles à travers le monde, principalement en Afrique, dans certains pays du Proche-Orient et dans les communautés immigrées. La violence à l'égard des femmes dans les conflits armés ont souvent un caractère sexuel. L'ONU estime que durant le génocide au Rwanda en 1994, entre 250 000 et 500 000 femmes ont été violées, entre 20 000 et 50 000 ont subi le même sort pendant le conflit en Bosnie au début des années 1990.
Les conséquences de ces violences peuvent être fatales à terme, à cause du risque de contracter le sida, indique encore le rapport. Généralement, toutes les violences à l'égard des femmes ont des conséquences. Ainsi, selon une étude réalisée au Nicaragua, les enfants des femmes victimes de violences abandonnent leurs études en moyenne quatre ans plus tôt que les autres.
Pour combattre ce fléau, la meilleure arme est l'expression manifeste d'un engagement politique, comprenant des déclarations par de hauts responsables gouvernementaux appuyées par les actes et les ressources de l'Etat, affirme le rapport. Cette action doit comprendre l'implication de la société civile, en particulier les organisations de femmes, dans l'élaboration des lois.