La police a relâché sous caution et sans "chef d'inculpation" deux membres d'un syndicat éthiopien d'enseignants après onze jours de détention provisoire, s'est félicité samedi l'organisation internationale de défense des droits de l'Homme, Amnesty International.
"Amnesty International se félicite de la libération sous caution de Wasihun Melese et de Anteneh Getnet, le 5 octobre", précisent les termes d'un communiqué de l'organisation paru samedi.
"Ils n'ont été inculpés pour aucun crime", poursuit Amnesty dans ce communiqué, avant d'ajouter que la police a jusqu'à lundi pour leur notifier d'éventuels chefs d'inculpation.
Les deux professeurs, membres de l'Association éthiopienne des enseignants (AEP), avaient été arrêtés le 23 septembre sans motifs et sans que leur lieu de détention ne soit immédiatement connu, faisant craindre des mauvais traitements à Amnesty International.
L'AEP, le plus important et plus ancien syndicat d'enseignants en Ethiopie avec environ un million de membres, avait déposé une plainte en septembre pour ingérence du gouvernement dans les activités de l'AEP et intimidation des membres de l'AEP depuis mai 2005, date des législatives en Ethiopie.
Le gouvernement a été vivement critiqué ces derniers mois pour sa répression des troubles qui ont éclaté après les élections législatives de mai 2005, remportées par le pouvoir sortant, mais entachées de fraudes selon l'opposition qui conteste les résultats.
Au moins 84 personnes ont été tuées à Addis Abeba lors de deux séries de violences, en juin et novembre 2005, et 13.000 personnes interpellées.
Cent onze personnes, dont les principaux dirigeants de l'opposition, des journalistes et des membres de l'AEP, sont jugées pour "complot en vue de renverser par la force" le gouvernement. Leur procès, suspendu depuis deux mois, doit reprendre le 13 octobre.
