Le gouvernement assure le "nouveau Giat" de son so

Message par Louis » 07 Avr 2003, 19:45

Par Jean-Michel Bélot

PARIS (Reuters) - Le gouvernement a assuré le groupe Giat Industries de son soutien alors que le groupe public d'armements terrestres prévoit un plan de restructuration de la dernière chance qui passe par la suppression des deux tiers de ses effectifs et la fermeture de plusieurs sites d'ici 2006.


"Je crois en l'avenir d'un 'nouveau Giat'. Je suis persuadée que, dans le cadre d'alliances européennes et dans la perspective de l'industrie européenne de l'armement, Giat à sa place", a déclaré lundi soir à la presse Michèle Alliot-Marie, la ministre de la Défense.


Luc Vigneron, président de Giat Industries, a présenté lundi lors d'un conseil d'administration un plan de suppression de quelque 4.000 emplois sur trois ans pour ramener les effectifs du groupe à environ 2.500 salariés d'ici mi-2006.


Les sites de Saint-Chamond (Loire), qui emploie 734 salariés et de Cusset, dans l'Allier, (385 salariés) devraient être fermés alors qu'en Hautes-Pyrénées une partie importante de la production du site de Tarbes (792 employés) sera également transférée.


Michèle Alliot-Marie a assuré que le plan social privilégierait le reclassement du personnel au sein de la fonction publique - soit directement au ministère de la Défense soit auprès d'autres administrations.


"Il n'y aura pas de licenciement sec. Chacun se verra proposer plusieurs solutions de reclassements", a-t-elle souligné, assurant que s'il devait y avoir des mesures de retraite anticipée, elles agiraient en tant que simple "filet de sécurité".


De leur côté, les syndicats du groupe ont déjà prévu d'organiser des manifestations dans toute la France le 16 avril prochain, jour de la présentation du plan au Comité central d'entreprise.


"Une telle annonce est un monumental gâchis industriel et humain. C'est à un véritable massacre industriel auquel viennent de se livrer l'Etat et le P-DG avec comme conséquence des bassins d'emplois totalement laminés", ont déclaré dans un communiqué les responsables CFDT du groupe.


Le groupe Giat, en déficit chronique depuis une dizaine d'années, est confronté à la baisse de ses activités alors que son principal contrat portant sur la vente de chars Leclerc aux Emirats Arabes Unis - lui-même source d'importantes pertes pour le groupe (1,3 milliard d'euros) - s'achèvera en 2004.


Le secteur de l'armement terrestre est jugé moins stratégique depuis la fin de la guerre froide, qui a rendu hautement improbable une guerre terrestre de grande ampleur en Europe. Depuis, la menace s'est déplacée et l'emploi des forces s'est tourné vers des opérations extérieures où la mobilité et la précision des armements sont déterminants.


GIAT, UN GROUPE DEFICITAIRE DEPUIS SA CRÉATION


De son côté, Giat Industries n'a pas su s'adapter, contrairement à ses concurrents européens, alors même qu'au fil des ans l'Etat injectait à fonds perdus plus de 3,1 milliards d'euros dans le groupe, constamment déficitaire depuis sa transformation en entreprise publique en 1990.


Michèle Alliot-Marie a déclaré que l'Etat accomplirait une nouvelle fois son devoir d'actionnaire en injectant environ un milliard d'euros dans le capital du groupe.


L'Etat s'engage également sur un plan de charge qui doit garantir à l'horizon 2006 au Giat 458 millions d'euros de chiffre d'affaires par an.


De ce fait, le ministère de la Défense s'engage à honorer les promesses de la loi de programmation militaire 2003-2006, en confiant à Giat la construction du futur véhicule blindé léger de l'armée de terre française (VBCI), dont le lancement a été constamment retardé au cours des dernières années.


Giat bénéficiera également de contrats pluriannuels concernant les munitions et l'entretien des vieux chars AMX-P10 et des Leclerc, leurs remplaçants.


L'activité de Giat Industries, qui a été divisée par deux depuis la création du groupe public en 1990 (828 millions estimés en 2002), devrait ainsi encore rapidement diminuer alors qu'aucun gros contrat ne se profile derrière celui du Leclerc avec les Emirats et que l'Etat ne s'engage à apporter que la moitié environ du chiffre d'affaires global actuel.


Le "nouveau Giat" aura ainsi subi d'ici trois ans une cure d'amaigrissement sans précédent qui se traduira par une réorganisation complète de l'entreprise.


Dans ce cadre, une holding sera créée, qui reprendra directement les charges les plus importantes du groupe: le contrat du char Leclerc avec les Emirats ainsi que l'immobilier.


Ainsi libérées de ce lourd passif, les activités opérationnelles seront regroupées au sein de filiales spécifiques. Le schéma retenu prévoit ainsi la création d'une filiale GIAT Systèmes, regroupant notamment les activités de blindés de Roanne et Bourges et qui contrôlerait trois filiales à 100%: l'une dans les munitions, la deuxième dans l'électronique et la troisième dans la petite mécanique.


Au total, l'Etat français espère que la mariée sera plus séduisante qu'ajourd'hui pour pouvoir la présenter à des partenaires industriels, aujourd'hui réticents comme l'a recconnu la ministre de la Défense.


"Aujourd'hui Giat n'était pas dans une situation où d'autres groupes pouvaient se trouver intéressés par le groupe en l'état".
Louis
 
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