Des milliers de personnes dans la rue contre les expulsions de sans-papiers
LEMONDE.FR | 01.07.06 | 19h01 • Mis à jour le 01.07.06 | 19h01
Plusieurs milliers de personnes ont défilé, samedi 1er juillet à Paris et dans d'autres villes françaises, pour dire "non aux expulsions" d'étrangers sans papiers et demander l'abrogation de la loi Sarkozy sur l'immigration. La manifestation parisienne a réuni 7 200 personnes, selon la préfecture de police, 50 000, selon les organisateurs.
"On espère avoir fait sentir au ministre que la mobilisation était réelle, qu'elle ne faiblirait pas et que politiquement, il était dans l'incapacité d'ouvrir la chasse aux enfants", a dit Richard Moyon, cofondateur de RESF. "Nous ne baissons pas la garde, nous maintenons une veille, nous avons mis en place des numéros de téléphone qu'on peut apppeler à tout moment. Si le ministère souhaite procéder à des expulsions, qu'il sache bien qu'elles ne se passeront pas le secret", a-t-il ajouté, au lendemain de l'annonce d'Arno Klarsfeld, nommé médiateur national par le ministère de l'intérieur, qui a promis qu'il n'y aurait pas d'expulsions durant l'été.
En tête de la manifestation parisienne organisée conjointement par le Réseau Education Sans Frontières (RESF) et le collectif Uni(e)s contre une immigration jetable, avaient pris place plusieurs personnalités politiques de gauche et d'extrême gauche, dont Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn (PS), Olivier Besancenot (LCR) et Arlette Laguiller (Lutte ouvrière). Suivaient plusieurs collectifs de sans-papiers et de nombreuses associations de travailleurs immigrés, suivis de collectifs de RESF, venus souvent de province pour plaider la cause des familles dont les enfants sont scolarisés.
"[B]IL EST TEMPS DE DÉSOBÉIR"[/B]
"Nous les prenons sous notre protection", proclamaient des pancartes brandies par des parents d'élèves ou des enseignants. "Sans papiers, on n'est rien", "Droits humains bafoués = République en danger", affichaient d'autres banderoles.
Les manifestants ont défilé sans incidents de la place de la Bastille à Bercy. Arrivés place Léonard-Bernstein, derrière le palais omnisport de Paris-Bercy, les manifestants ont écouté la journaliste Florence Aubenas et l'écrivain Marie Desplechin déclarer conjointement : "Quand la police vient chercher vos voisins pour les amener là où ils ne veulent pas aller, il est temps de désobéir. S'ils sont hors-la-loi, nous le sommes aussi".
Avec AFP