Jokin Gorostidi

[artza]

En décembre 1970, le tribunal militaire de l'état espagnol siégeant à Burgos jugeait trente quatre militants de l'ETA dont dix-huit par coutumace.

Accusés de "dépôt et transport d'armes et d'explosifs" et pour "meurtre" dont celui d'un policier tortionnaire notoire.

Xavier Izko typographe, Larena et Uriarte étudiants, Dorronsoro et Onaindia employés et Jokin Gorostidi mécanicien qui vient de décéder victime d'un infarctus.
Amnistié en 1977, il devint député d'Herri Batasuna puis animateur de Xaki une association de soutien aux éxilés basques.

Les autres accusés furent condamnés à des peines de prison qui au total s'élevaient à plus de sept siècles.

Une des accusées Arantxa Arruti ne put entendre le verdict. Elle était morte en prison.


L'émotion fut considérable. Des manifestations importantes aux cris de "sauvons Izko et ses camarades" se déroulèrent dans toutes les grandes villes de France et d'Europe.

A Paris, LO tenait ce soir là un CLT. La séance fut levée et l'assemblée rejoignit la manifestation en cortège à travers le quartier latin.

Une manifestation, en fait une course à pied à travers les quartiers bourgeois de Paris à partir des abords de l'ambassade d'Espagne qui ne fut dispersée qu'au petit matin.

Franco qui n'avait plus que cinq ans à survivre dut reculer et les condamnés à mort furent graciés.

40 ans et bien des choses ont passé et changé. Mais tous ceux qui connurent cette période conserveront le souvenir ému de ces jeunes combattants, quelques soient nos divergences, qui affrontèrent et chassèrent au sacrifice de leur vie une des dictatures les plus longues et sanglantes d'Europe.

La même année un jeune homme Joseba Elosegi s'immola par le feu devant Franco pour protester contre la dictature et l'oppression du peuple basque.
Il expliqua son geste dans un livre "Quiero morir por algo" (je veux mourir pour quelque chose). Il est décécé il y a quelques années.

(message remodifié grâce des corrections anonymes et modestes).