Note d’information – 21 mars 2006 au soir.
DISCUTONS, ORGANISONS
• 300 personnels avec les syndicats CGT, FSU, UNSA, FO, SUD, CFDT réunis en Assemblée générale dans le grand auditorium de l’Université Toulouse 3 (UPS) ont discuté de la situation, après avoir renouvelé leur décision de grève. L’assemblée a pris les décisions relevées dans un texte qui doit être diffusé à tous les personnels. Parmi elles, l’adresse suivante à toutes les confédérations a été adopté :
“ Nous personnels de l’UPS (Université Toulouse 3 Rangueil), enseignants, non enseignants, titulaires et non titulaires réunis en AG mardi 21 mars avec les syndicats, sommes en grève reconductible depuis le 14 mars pour le retrait du CPE, du CNE et de la Loi sur “ l’égalité des chances. ”
Les étudiants, les lycéens, sont mobilisés depuis des semaines pour le retrait du CPE, du CNE et de la loi sur l’égalité des chances.
Nous continuons à demander aux dirigeants des organisations syndicales : Il est temps, appelez ensemble à la grève générale interprofessionnelle pour le retrait du CPE, du CNE et de la loi sur l’égalité des chances ”
De leur côté 500 personnels (IATOS, enseignants, chercheurs) réunis en Assemblée générale à l’université de Toulouse Mirail se sont prononcés également pour l’appel à la grève générale interprofessionnelle :
“ L’assemblée générale des personnels de l’université Toulouse le Mirail, réunie le 20 mars 2006, demande :
- le retrait de la Loi dite de l’égalité des chances, incluant le CPE, et l’abrogation du CNE.
- la défense du Code du travail des CDI et des statuts des personnels
L’AG demande aux organisations syndicales nationales d’appeler à une grève générale interprofessionnelle ”. ”
• Des enseignants du 93 déclarent : “ Nous avons vu dans la presse les informations sur les incidents autour des lycées. Nos élèves nous ont apporté de nombreux témoignages sur la situation tendue. Nous disons : le gouvernement est responsable. Depuis 6 à 7 semaines, les étudiants, les lycéens, et avec eux les salariés, les parents d’élèves, exigent le retrait du CPE. Le gouvernement n’entend rien. Il est responsable de toutes les conséquences du pourrissement de la situation qu’il recherche. Il est grand temps qu’il cède, que le CPE soit retiré. Nous nous adressons de nouveau aux dirigeants des organisations : votre responsabilité est immense. Ne laissez pas les jeunes isolés. Maintenant tout de suite, appelez à la grève générale interprofessionnelle.
Faudrait-il accepter le pourrissement de la situation avec toutes les conséquences que cela peut entraîner ? Nous serons avec nos élèves jeudi 23 ”
• Le syndicat CGT de l’hôpital de Dieppe affirme dans son tract diffusé dans tout le centre hospitalier : “ De Villepin n’entend rien. ”
“ Le “ licenciement sans motif ” s’applique déjà dans les entreprises de moins de 20 salariés avec le CNE. Regardons ce que cela donne :
“ Dans le Nord de la France, un boucher a été remercié sans plus de cérémonie après avoir fait ses courses en jogging dans un super marché où il travaille habituellement. A Grenoble, un serveur a été mis à la porte lorsqu’il a annoncé à son employeur qu’il allait se faire opérer … A Pauillac, un salarié agricole a été viré après avoir réclamé le paiement de ses heures supplémentaires .
Quelques jeunes femmes enceintes ont également perdu leur emploi peu de temps après avoir officialisé leur grossesse auprès de leur employeur. ” (dans le journal Le Parisien).
(…) La majorité des universités sont en grève.
En bas, les hospitaliers, comme tous les salariés, sont prêts.
Nous sommes pour le retrait du CPE, parce que c’est la condition pour la satisfaction de toutes les revendications.
Nous sommes pour le retrait du CPE, pour la stagiarisation des CDD, pour l’embauche au statut des CAE. C’est indispensable pour défendre notre caisse de retraite et notre statut. Alors que reste-t-il d’autre à faire que la grève générale salariés étudiants jusqu’au retrait du CPE ? ”
et il appelle à la tenue de l’AG du personnel le 23 mars.
Ce syndicat CGT s’adresse au secrétaire général et au bureau confédéral de la CGT pour dire :
“ Il est temps, plus que temps.
Nous pouvons mettre toutes nos forces aux côtés des lycéens et des étudiants pour faire reculer le gouvernement : obtenir le retrait du CPE et du CNE.
Le temps presse. Nous ne voulons pas connaître à nouveau ce qui s’est passé en mai-juin 2003 lors de notre combat pour les 37,5 et la défense de nos retraites.
Nous ne voulons pas épuiser nos forces de “ temps forts ” en “ journées d’action isolées ”. C’est le moment pour la confédération de lancer un appel à la grève générale interprofessionnelle, pour le retrait du CPE-CNE.
Les étudiants sont en grève. Les salariés sont prêts. Il ne faut plus attendre ”.
• Le secrétaire général du syndicat CGT du CNES à Toulouse à l’attention du bureau confédéral de la CGT :
“ Dans la lutte pour le retrait du CPE, on ne peut pas laisser les étudiants et les lycéens se battre seuls pendant une semaine. Toutes les instances confédérales, fédérales et régionales doivent appeler à une journée interprofessionnelle de grève le jeudi 23 mars 2006. ”
• Dans un tract, le SNUDI FO Paris “ appelle ses adhérents, tous les collègues à se réunir pour débattre : après les imposantes manifestations de ces derniers jours, que reste-t-il d’autre à faire que la grève générale interprofessionnelle jusqu’au retrait du CPE à l’appel des confédérations, des fédérations et des syndicats ? ”
• 9 instituteurs sur 12 d’une école de Chevilly-Larue dans le Val de Marne s’adressent aux dirigeants syndicaux de FO, de la FSU et de la CGT:
“ Nous vous demandons de tirer les leçons des grèves “ saute-mouton ” de 2003 et l’échec auquel elles nous ont conduit face à Raffarin sur les retraites. Nous voulons gagner. Si vous appelez dans l’unité à la grève générale interprofessionnelle, ils devront céder. Vous le savez, nous sommes prêts. Alors appelez ! ”
11 collègues sur 12 d’une école voisine considèrent pour leur part : “ Le CPE n’est pas seulement une mesure discriminatoire à l’encontre de la jeunesse, c’est la remise en cause du Code du travail. Dans ces conditions, appelez tout de suite à la grève générale interprofessionnelle pour le retrait du CPE ! ”
• Le SNUIPP 22 dans son communiqué “ invite les collègues grévistes le 23 mars à participer à la manifestation des lycéens et des étudiants ”. Le SNUDI FO 22 “ considère que le contrat première embauche n’est ni amendable, ni négociable. Ce que nous voulons c’est son retrait sans conditions (…) le SNUDI FO 22 appelle tous les collègues dans leurs écoles, les établissements, à se réunir afin de prendre position pour la grève générale interprofessionnelle, à rédiger leurs appels et prises de position, et à les communiquer aux syndicats. ”
• 65 postiers du Centre de tri postal de Créteil, réunis en heure d’information syndicale, ont contresigné une lettre au secrétaire général de la CGT :
“ Suite aux manifestations du 18 mars dans toute la France avec plus d’un million et demi de personnes dans les rues, au vu de l’énorme mobilisation étudiante et lycéenne et voyant l’entêtement du gouvernement nous estimons que toutes les conditions sont réunies pour GAGNER LE RETRAIT DU CPE MAIS AUSSI DU CNE, du contrat senior, et du PACTE pour la Fonction publique, bref, le RETRAIT pur et simple de la loi Borloo sur l’égalité des chances et enfin imposer de véritables négociations sur l’emploi et les salaires.
C’est pourquoi nous te demandons de tirer les leçons des grèves saute-mouton de 2003 et de l’échec auxquelles elles ont conduit face à Raffarin sur les retraites, et d’organiser, car nous estimons être prêts, un appel clair et ferme, maintenant, tout de suite, sans attendre nous ne savons quoi encore, à la GREVE GENERALE INTERPROFESSIONNELLE jusqu’à satisfaction de toutes nos revendications ”
• Des enseignants rassemblés devant le lycée Jean Perron à Marseille le 20 mars ont adopté l’appel suivant sur proposition de la section SN FO LC :
Samedi 18 mars, nous étions 150 000 dans les rues de Marseille pour le retrait du CPE.
1,5 million dans tout le pays manifestaient pour le retrait du CPE, dans l’unité des jeunes, des travailleurs, avec leurs organisations syndicales.
Le gouvernement ne veut rien entendre. Le gouvernement, en refusant de retirer le CPE, ne laisse comme alternative que la grève générale.
Nous nous adressons aux organisations syndicales qui se réunissent ce soir à Paris et leur demandons de répondre à notre appel : grève générale jusqu’au retrait.
NB : Toutes les Unions départementales de Bouches du Rhône ont déjà formulé cette demande. ”
• A Perpignan, où les lycées sont bloqués tout comme la faculté, les professeurs du lycée Lurçat se sont réunis et ont discuté de la situation :
“ Le gouvernement maintient sa décision, mais les jeunes et les salariés veulent le retrait du CPE. Les élèves sont calmes mais très déterminés et demandent notre aide. Nous les soutenons pleinement. Nous sommes conscients cependant qu’ils ne peuvent rester isolés dans cette lutte ; les salariés doivent pouvoir être à leurs côtés concrètement. Les paroles de soutien ne peuvent suffire. L’accent a été mis sur le point suivant : “ Il ne s’agit pas de nous laisser avoir comme en 2003, où a été lancée une grève reconductible et dispersée, un jour oui, un jour non, ici oui, là-bas non, grève tournante ici ou là ; où l’on nous demandait de “ faire monter la sauce ” pour peut-être ensuite faire un mouvement générale. A cause de cela, en 2003, nous avons perdu. Le mot d’ordre doit aujourd’hui être clair, franc et définitif, cette fois nous voulons gagner ”.
Les professeurs réunis ont conclu cette réunion par la décision de transmettre immédiatement à toutes les organisations syndicales la motion suivante :
“ Les professeurs présents au lycée Lurçat de Perpignan ce matin lundi 20 mars soutiennent les étudiants et les lycéens mobilisés contre le CPE et appellent toutes les organisations syndicales à lancer un mot d’ordre de grève interprofessionnelle pour jeudi 23 mars au plus tard (ce jour étant choisi par les étudiants pour leur prochaine manifestation), afin d’obtenir le retrait du CPE et jusqu’à satisfaction des revendications. ”
• L’intersyndicale de Loire Atlantique (CFDT, CFTC, CGC, CGT, FO, FSU, Solidaires, UNSA, UNEF, UNL) déclare :
“ répondant à l’appel des étudiants et lycéens, les organisations syndicales signataires décident de faire du 23 mars une nouvelle journée de mobilisation et d’action qui se traduira par des rassemblements à Nantes, St Nazaire, Châteaubriant, à 15 heures. Elles appellent les salariés du secteur privé et du secteur public à cesser le travail pour contribuer au succès de ces manifestations. ”
• “ Le SNFOLC 93 se félicite de l’immense succès des manifestations des 16 et 18 mars. Samedi 18 mars, 1 500 000 manifestants, étudiants, salariés, avec leurs organisations syndicales, ont unanimement exigé le retrait du CPE. La position du Premier ministre, face à l’immense majorité, après les grèves et les manifestations, pose le problème de la grève générale interprofessionnelle.
L’ensemble des organisations syndicales appellent à manifester mardi 28 mars. Le SNFOLC 93 appelle tous ses syndiqués à organiser les assemblées générales dans les établissements afin de prendre position pour la grève générale interprofessionnelle, et afin d’organiser l’action conjointe immédiate avec les étudiants et les lycéens :
Le SNFOLC 93, informé de l’appel à la manifestation centrale à Paris des étudiants le jeudi 23 mars, s’adresse à ses syndiqués, à tous les personnels, à toutes les organisations syndicales, déclare :
ON NE PEUT LAISSER LA JEUNESSE ISOLEE !
Jeudi 23 mars, nous serons en grève et en manifestation aux côtés des étudiants et des lycéens. ”
• Communiqué de la section académique SN FO LC Paris :
“ Dans ces conditions, le SN FO LC appelle ses adhérents, tous ses collègues, à se réunir pour débattre : après les imposantes manifestations de ces derniers jours, que reste-t-il d’autre à faire que la grève générale interprofessionnelle jusqu’au retrait du CPE à l’appel des confédérations, des fédérations et des syndicats ? Le SN FO LC appelle les collègues à se prononcer, à faire connaître leurs pris de position aux autres écoles, à les adresser aux syndicats.
“ Nous sommes avec les étudiants et les lycéens pour exiger tous ensemble le retrait du CPE.
Nous accompagnerons nos lycéens dans les manifestations, notamment celle de jeudi 23 mars. Nous appelons tous les collègues à se réunir en assemblée générale jeudi 23 mars à 8 H 30. ”
• Dans une école de la Tour du Pin (Isère), des enseignants, des ATSEM, et des assistantes d’éducation déclarent :
“ Il ne faut pas tergiverser : nombreux nous avons le souvenir des grèves de 2003 pour le maintien des 37,5 annuités. Nous ne voulons pas de “ lente montée en puissance ”, de “ journées d’action ” à répétition, de “ grèves tournantes par département ”, d’appels séparés pour les salariés du public et ceux du privé, etc. Ces dispositions épuisent et mènent à l’échec. Nous ne voulons pas d’appels séparés : tous les syndicats se sont prononcés, ils sont tous pour le retrait du CPE.
Samedi, les travailleurs, la jeunesse, mais aussi les retraités, ont montré par centaines de milliers qu’ils étaient prêts. Alors un appel unique et simple, appelant à une grève générale interprofessionnelle, signé par tous les syndicats, doit être à la disposition de tous. ”
• 40 professeurs et surveillants du lycée et du CLG Clemenceau à Montpellier se sont adressés aux directions nationales des organisations pour leur demander d’appeler “ dans l’unité à la grève générale interprofessionnelle ”.
Il en est de même pour les personnels du collège Croix d’Argent de Montpellier avec leurs organisations syndicales SNES-SNEP-FSU et SE UNSA, réunis en assemblée générale.
24 salariés d’Herault Transports avec les sections SUD et CFDT affirment dans une lettre aux confédérations : “ La solution la plus économique, celle qui réglerait les choses le plus rapidement, c’est que les syndicats unis appellent à la grève générale interprofessionnelle. Les jeunes et les travailleurs y sont prêts.
• Motions adoptées par l’AG des personnels du Lycée Rascol d’Albi (81)
Motion 1 - Les personnels du lycée Rascol réunis en assemblée générale le lundi 20 mars apportent leur soutien aux actions engagées par les élèves pour obtenir le retrait du CPE. Ils saluent le calme et la détermination dont ceux-ci font preuve dans cette période difficile et mettront tout en œuvre pour concourir au succès de leur action.
Motion 2 - Nous, personnels du lycée Rascol, considérant qu’avec le CPE et le CNE, c’est l’avenir même de la jeunesse qui est menacé, considérant que nous n’exerçons pas notre métier pour qu’ensuite nos élèves soient condamnés à la précarité, considérant que cette attaque est reliée à la destruction de tous les acquis que nous vivons au quotidien. Nous estimons : c’est tous ensemble que nous pouvons faire reculer le gouvernement, nous sommes prêts à répondre à un appel unitaire à la grève générale interprofessionnelle lancé par les confédérations pour le retrait du CPE, pour mettre fin le plus rapidement possible à cette situation. ”
• Un appel signé nominalement par des employés de la Sécurité sociale du Service médical Flandre à Paris explique :
“ Nous sommes mères et pères de famille, salariés de la CRAMIF,
Nous ne pouvons accepter de laisser nos enfants seuls face à cet avenir difficile.
Ce que demandent nos enfants n’est pas un réaménagement du CPE, mais un véritable emploi en CDI, dans le cadre du Code du travail
Ils ne veulent pas survivre, mais vivre normalement,
Ils ne veulent pas devenir précaires, nous non plus. Nous n’avons déjà pas grand chose.
A cela s’ajoute la destruction de la sécurité sociale ,de l’assurance maladie, des retraites, des services publics, de l’école.
Pourtant, il nous semble avoir dit stop le 29 mai 2005, mais tout s’empire, s’accélère. (…)
La seule solution à même de faire céder le gouvernement, c’est la grève générale interprofessionnelle immédiate.
Qu’attendent les confédérations syndicales ? ”