Depuis le mois d'octobre des collectifs de surveillants et d'emplois jeunes ont entamé des mouvements de grève, souvent reconductible, contre le « statut » d'assistant d'éducation, contre la disparition des mi-se et contre le licenciement programmé des aides-éducateurs. Les journées de grève ponctuelles se sont multipliées, à l'appel de diverses fédérations. Si elles ont pu constituer des étapes importantes dans l'extension de la mobilisation, ces grèves de 24 heures ne sauraient être une réponse suffisante aux attaques du gouvernement contre le service public d'éducation nationale. Les dernières déclarations de Raffarin sur la décentralisation et le transfert aux régions de certaines catégories de personnels ne laissent planer aucun doute quant à la détermination du gouvernement à faire passer ses projets en force, sans concertation.
La coordination nationale des collectifs d'emplois-jeunes et de surveillants a renouvelé son appel à la grève reconductible à partir du 10 mars, et s'est adressée en ce sens aux fédérations syndicales de l'éducation nationale. L'appel des 5 fédérations FAEN, FSU, SGEN-CFDT, UNSA-Education, UNSEN-CGT à une nouvelle journée de grève ponctuelle le 18 mars ne répond pas réellement aux demandes des personnels en lutte, qui plus est il persiste dans une logique d'isolement catégoriel en dissociant une manifestation nationale pour les seuls mi-se et emplois-jeunes des manifestations régionales pour les autres. Pour autant cette semaine sera d'une importance particulière pour la suite de la mobilisation : le 19 mars le projet de loi sur les assistants d'éducation sera amendé à l'assemblée nationale, puis voté le 20 mars. Le 20 mars est annoncé aussi une mobilisation dans l'enseignement supérieur et la recherche. Enfin le 21 mars, autour des salariés de DAEWOO, LU-DANONE, METALEUROP… s'organise une manifestation contre les suppressions d'emploi et la précarité, manifestation à laquelle appelle la coordination nationale des mi-se et emplois-jeunes ; initiative qui rappelle aussi que sur la question de la précarité, comme sur la question des retraites, les convergences public-privé sont à renforcer.
C'est pourquoi la fédération des syndicats SUD Education appelle tous les personnels de l'éducation nationale à rejoindre les surveillants et aides éducateurs, en décidant et en engageant, dans chaque établissement, la grève reconductible :
* Pour le retrait du projet instituant les "assistants d'éducation".
* Pour le maintien des 5 600 postes de surveillants et le recrutement d'étudiants-surveillants en nombre suffisant (au moins 20 000 postes au niveau national pour revenir à un taux d'encadrement équivalent à celui des années 70).
* Pour le maintien d'un statut national d'étudiants-surveillants dans le cadre de la fonction publique d'état et le maintien de toutes les catégories de personnel dans ce cadre.
* Pour la titularisation sans concours et sans condition de nationalité des aides-éducateurs et des autres personnels précaires qui le souhaitent sur des emplois statutaires de la fonction publique et la fin des recrutements de personnels précaires. Pas un aide-éducateur au chômage en juin 2003, aucun licenciement.
* Pour un droit inaliénable à l'éducation pour tous.
* Pour des création d'emplois statutaires enseignants, ouvriers, administratifs, de santé et sociaux, vie scolaire...
* Pour une véritable ARTT, sans annualisation ni flexibilité.
* Retraites : public/privé 37,5 annuités pour tous
La fédération des syndicats SUD Education, appelle, dans ce cadre, l'ensemble des personnels de l'éducation nationale à participer aux diverses actions décidées par les collectifs et la coordination nationale (AG, rassemblements, occupations…), notamment les manifestations du 18 mars et du 21 mars.
Enfin, la fédération des syndicats SUD Education s'adresse une nouvelle fois aux fédérations de l'Education nationale pour qu'elles répondent, dans l'unité, aux attentes des personnels en lutte, et qu'elles appellent nationalement l'ensemble des personnels de l'éducation nationale à la grève reconductible.
Des préavis de grève continuerons à être déposés auprès du ministère, chaque semaine, pour couvrir les personnels qui déciderons de rejoindre la mobilisation.
Saint Denis, le 11 mars 2003