Les calomniateurs sanctionnés (Gabriel Cohn-Bendit et Libé)

Message par Apfelstrudel » 14 Oct 2005, 16:09

(Caupo @ vendredi 14 octobre 2005 à 17:02 a écrit :
a écrit :Mais on ne voit pas pourquoi une organisation politique calomniée, en l'occurrence LO, se priverait de la possibilité de moucher publiquement les calomniateurs


D'accord, mais de là à monter sur les toits et emboucher les trompettes de la gloriole parce que des juges bourgeois on tranché une question passablement anodine (les travailleurs s'en fouttent des Cohn Bendit), il y a marge...

(article LO a écrit :Gabriel Cohn Bendit et Libération condamnés pour diffamation envers Lutte Ouvrière



    La Cour d'Appel de Paris a condamné le jeudi 6 octobre 2005, Gabriel Cohn Bendit et le journal Libération pour diffamation envers le parti Lutte Ouvrière pour un article paru le 5 avril 2002, juste avant l'élection présidentielle. La Cour d'Appel a infirmé le jugement de la 17éme chambre correctionnelle de Paris relaxant Serge July et Gabriel Cohn Bendit. Ceux-ci sont aujourd'hui condamnés pour diffamation publique, à payer solidairement à Lutte Ouvrière 3 000 euros en dommages et intérêts, et en frais de procédure.

    Cet article, "Arlette n'est pas une sainte", était une charge contre notre camarade Arlette Laguiller, dont la cour d'appel a relevé "certaines outrances de langage", que "les auteurs laissent entendre que le parti Lutte Ouvrière bénéficie d'un financement illégal"...et que "le lecteur est enclin à soupçonner une connivence entre le parti politique et ces sociétés, la rémunération d'emplois fictifs et un recel d'abus de bien sociaux"...Il s'agit donc selon la Cour "d'une imputation suffisamment précise pour être diffamatoire". Par ailleurs, la Cour d'Appel a refusé le bénéfice de la bonne foi que les deux prévenus revendiquaient.

    A noter que cette condamnation contre Libération et Gabriel Cohn Bendit, vient s'ajouter à une première condamnation à leur encontre par la 17éme chambre correctionnelle, pour diffamation envers Robert Barcia , alias Hardy, à propos du même article, où celui-ci avait été mis gravement en cause. Les mêmes allégations ayant été reprises dans le cadre d'une émission de Karl Zéro, quelques jours plus tard sur Canal + par le journaliste Victor Robert, avaient donné lieu à la condamnation de la chaîne et du journaliste pour diffamation par la Cour d'Appel de Paris.


Ce n'est quand même pas "emboucher les trompettes de la gloriole", c'est juste un petit article pour rappeler qu'on avait été diffamés et que ça ne nous laisse pas sans réaction. Et puis à partir de là ça ne peut que faire plaisir à tous ceux qui lisent le journal de savoir qu'on obtenu satisfaction, mais l'article n'en tire aucune gloire.
Apfelstrudel
 
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Message par Ottokar » 14 Oct 2005, 22:15

(Vérié @ vendredi 14 octobre 2005 à 18:09 a écrit : Toutefois, évidemment, avant de se lancer dans un procès en diffammation, il faut avoir de bonnes chances de le gagner.
merci du conseil, mais les seules batailles qu'on est sûr de perdre, ce sont celles que l'on n'a pas menées.. en l'occurence, celle-là, on l'a gagnée, et on en gagné un certain nombre. Cela dit, même si cela calme un peu les journaleux, le mal est fait et la calomnie laisse toujours des traces, auprès de ceux qui sont déjà disposés à la croire, bien sûr.
Ottokar
 
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Message par artza » 15 Oct 2005, 06:39

La calomnie laisse toujours des traces.
C'est d'ailleurs pour ça que ça existe encore car ça marche.

Aller en diffamation est une façon de signifier qu'on ne se laisse pas faire. Qu'on entend ne pas laisser dire. Cest une façon de rendre les coups quelle que soit l'issue du procès.
Ici je crois que LO a obtenu satisfaction en appel.
Normalement la cause est entendue.

Autrefois pour des affaires de ce genre il y avait duel.
Il parait que Lissagaray y excellait.

Finalement c'était une bonne méthode, supérieure à l'actuelle.

Il y eut aussi la gifle et le coup de pied au cul pratiqués par les surréalistes qui bien que poètes n'étaient pas des rêveurs. Ils savaient joindre l'utile à l'agréable.
artza
 
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Message par shadoko » 15 Oct 2005, 07:26

a écrit :
D'accord, mais de là à monter sur les toits et emboucher les trompettes de la gloriole parce que des juges bourgeois on tranché une question passablement anodine (les travailleurs s'en fouttent des Cohn Bendit), il y a marge...

C'est sûr, les travailleurs ne lisent pratiquement pas Libération, et il n'y a rien à attendre de la justice bourgeoise.

Mais il y a un côté pratique à tout ça: les médias ne se sont pas gênés pour rappeler plusieurs fois, lors de passages à la télé d'Arlette, que LO avait perdu le procès contre les Cohn-Bendit (en fait, il s'agissait de la première instance). C'est toujours pénible à entendre, et les travailleurs ont la télé. Ça ne fera pas de mal d'avoir cette munition de plus dans notre escarcelle pour répondre à des journalistes malveillants.
shadoko
 
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Message par knut » 16 Oct 2005, 17:18

C'est une bonne chose que ces deux canailles (july et cohn bendit frère) soient condamnées pour diffamation.

Il n'empêche que si certains petits partis comme LO ou le PT soient amenés à se pourveoir en justice pour des articles diffamants c'est surtout que la presse de ce pays ne respecte pas un des droits élémentaires en matière de presse : le "Droit de réponse".
Libé, le Monde et autres ne se gènent pas pour diffuser des articles malhonnètes sur le PT ou LO mais lorsqu'il leur est demandé un droit de réponse il est très rarement publié.


Un petit article trouvé sur le net ci-dessous
Actualités du droit de l'information n°27

"Le droit de réponse est fondé sur la protection de la personnalité qu’il
permet de défendre lorsque celle-ci est mise en cause. Il n’exclut pas
une action éventuelle en diffamation, en injure ou en responsabilité indépendante
de celle-ci.

Le droit de réponse dans la presse écrite

L’article 13 de la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de presse prévoit que
toute personne physique ou morale peut recourir à un droit de réponse
si elle est citée nominativement ou désignée implicitement dans un écrit
périodique, ce qui exclut de fait les ouvrages.
Ce droit peut être exercé lorsque l'expression qui désigne une personne
ou une institution est critique, diffamatoire, injurieuse, mais également
lorsqu'elle est élogieuse ou exempte de toute erreur ou inexactitude. Un
rectificatif, publié spontanément par un journal, n'empêche pas son
exercice.
La réponse, adressée au directeur de publication, doit être publiée à la
même place et dans les mêmes caractères que la rubrique mise en
cause. Elle doit être reproduite intégralement et sera limitée à la longueur
de l'article qui la justifie, dans une fourchette comprise entre cinquante
et deux cents lignes. Elle doit être insérée gratuitement et, sous peine
d'amende, dans les trois jours qui suivent sa réception ou à défaut dans
le numéro le plus proche de la publication. En période électorale, ce
délai est ramené à vingt-quatre heures.
Il a été noté que les organes de presse pourraient être inondés de droits
de réponse et de rectification intempestifs, susceptibles de porter
atteinte au droit de critique. La jurisprudence continue cependant de
sanctionner, lorsque les réponses sont pertinentes, les refus d’insertion
de la part des journaux mais par des condamnations essentiellement pécuniaires"
knut
 
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Message par pelon » 16 Oct 2005, 18:13

[quote=" (Zelda @ dimanche 16 octobre 2005 à 18:55"]
Merci Knut et Vérié. Personnellement, je découvre. Mais mettons qu'une personne pugnace se batte uniquement sur le terrain du droit de réponse... que peut-elle obtenir ? Ce fameux droit de réponse, si elle gagne le procès, ou bien, que l'organe de presse soit simplement puni d'une amende ?

Et si je dis Daniel Cohn-Bendit gros coloquinte, c'est quoi, une insulte "gratuite" ? :ph34r:
Un avantage de demander un droit de réponse c'est de retirer un argument aux calomniateurs quand ils plaident la bonne foi (ils étaient mal informés etc.) Refuser de tenir compte d'un droit de réponse s'il amène des éléments précis, factuels leur complique le dossier.
Comme l'a dit Vérié, cela ne change rien à la justice de classe mais cette dernière est bien obligée d'avoir, quand rien d'important ne menace, d'avoir un minimum de logique dans son comportement. A voir comment le jurisprudence est généralement appliquée.
Et si, quand Chirac a été menacé par la justice, tout un pouvoir occulte s'est mis en place pour lui éviter cette infamie, les Cohn-Bendit, petits aventuriers (sur le retour) de la politique doivent être considérés par la bourgeoisie comme des rigolos.
pelon
 
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