Londres suspend son référendum

Message par pelon » 06 Juin 2005, 22:04

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Constitution européenne: Londres suspend son référendum
AFP 06.06.05 | 14h43


Londres a annoncé lundi la suspension de son référendum sur la Constitution européenne, espérant entraîner dans son sillage d'autres pays dubitatifs, en dépit des appels du couple franco-allemand à poursuivre la ratification.

"Le ministre des Affaires étrangères (Jack Straw) va cet après-midi annoncer en substance (devant la Chambre des communes) que nous suspendons le processus parlementaire" qui aurait permis d'organiser un référendum en 2006, a annoncé à l'AFP un porte-parole de Downing Street en milieu de journée.

"Le projet de loi sur la Constitution est suspendu jusqu'à ce qu'il y ait plus de certitude sur ce qui va se passer", a-t-il ajouté, rappelant que depuis le double non français et néerlandais à la ratification du traité constitutionnel, Londres réclamait "un moment de réflexion".

Le porte-parole du Premier ministre Tony Blair a cependant pris soin de souligner que "cela ne veut pas dire que nous retirons aux Britanniques la possibilité de voter s'il y a une Constitution sur laquelle voter".

A dix jours d'un sommet européen qui devrait être largement consacré à la crise provoquée par les non français et néerlandais, l'exercice n'est pas sans danger. Londres a soigneusement pesé ses mots, ne voulant pas apparaître comme le fossoyeur du traité.

"Nous ne voulons pas anticiper sur les décisions du Conseil européen" les 16 et 17 juin, a insisté le porte-parole. "Mais dans une période d'incertitude, on ne doit pas simplement répondre par réflexe".

Le projet de loi britannique qui aurait ouvert la voie à l'organisation d'un referendum avait été déposé le 24 mai au parlement, mais le débat parlementaire ne devait pas commencer avant la mi-juin.

Tony Blair était à priori certain de le perdre, un dernier sondage montrant le non britannique bondir à 72% après les votes français et néerlandais.

L'annonce britannique intervient alors que Berlin et Paris avaient lancé ce week-end un appel commun pour que la ratification se poursuive dans les 13 pays devant encore se prononcer.

Le président de la commission européenne José Manuel Durao Barroso s'était lui aussi déclaré hostile à "toute décision unilatérale" avant le sommet de Bruxelles et la quasi-totalité des capitales européennes se sont également prononcées pour la poursuite du processus de ratification.

Londres prend ainsi le risque de se voir isolée les 16 et 17 juin, alors que le Conseil doit également discuter du budget 2007-2013 et donc du fameux "chèque" britannique, un rabais vieux de 20 ans âprement contesté par les autres pays européens.

Mais la Grande-Bretagne, qui héritera le 1er juillet de la présidence tournante de l'Union européenne, sait aussi que certains des pays où sont prévus des référendums (Danemark, République tchèque, Irlande, Portugal, Luxembourg, Pologne) sont inquiets d'un éventuel effet boule de neige, après les non français et néerlandais.

Au Danemark, le non l'emporte désormais dans les sondages.

Le président tchèque, Vaclav Klaus, a lui estimé dimanche qu'il ne servait à rien de poursuivre la ratification du traité dans sa version actuelle.

Et l'Estonie a déjà annoncé le report du vote parlementaire de ratification à l'automne.

"Le risque principal" pour Tony Blair, explique à l'AFP, Michael Bruter expert de la London School of Economics, "aurait été de froisser les autres chefs d'Etat et de gouvernement européens. Mais il devient clair qu'il y a une explosion en deux camps, entre ceux qui voudraient continuer et ceux qui pensent qu'il faut tout arrêter".
pelon
 
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