Mode de scrutin et "petits partis"

Message par ianovka » 05 Mars 2003, 11:07

Nouveau mode de scrutin: les stratégies des «petits partis»
Comment survivre aux seuils de la nouvelle loi.


Adoptée à marche forcée par l'Assemblée grâce à l'utilisation de l'article 49-3 par le gouvernement, la réforme du mode de scrutin des régionales et des européennes est débattue à partir d'aujourd'hui au Sénat. Le texte relève, notamment, à 5 % des exprimés au premier tour des régionales la barre à atteindre pour pouvoir fusionner entre les deux tours, et à 10 % des inscrits le seuil indispensable pour se maintenir au second. Les «petits» partis s'organisent pour résister. Revue de détail.

UDF, l'espoir

Et si, malgré le sévère réquisitoire de François Bayrou, l'UDF tirait son épingle du jeu aux régionales de mars 2004 ? La formation centriste affirme vouloir présenter une liste autonome dans chacune des 22 régions. Le seuil de 5 % des exprimés pour pouvoir fusionner avec l'UMP au second tour semble à sa portée. Mais François Bayrou n'a pas encore fait une croix sur de possibles listes d'union dès le premier tour. Le président de l'UDF pourrait se présenter en Aquitaine sous l'étiquette UDF-UMP, si Alain Juppé, maire de Bordeaux et président de l'UMP, y consent. Seul ministre UDF du gouvernement, Gilles de Robien pourrait conduire une liste d'union en Picardie. Même si les centristes décident de partir sous leurs propres couleurs, ils seront, dans certaines régions, en position de force pour négocier la fusion avec l'UMP au second tour. «L'UDF va pouvoir faire payer son utilité marginale à l'UMP», glisse Dominique Paillé, ancien proche de Bayrou passé à l'UMP.

Verts, la division

Théoriquement, leur stratégie pour 2004 est fixée depuis le congrès de Nantes de décembre. Partisans de l'«autonomie contractuelle», les Verts veulent se présenter seuls au premier tour, dans la mesure du possible. Mais l'évaluation de cette «possibilité» varie considérablement selon qu'elle est formulée par des proches de Dominique Voynet ou par des représentants du courant du nouveau secrétaire national, Gilles Lemaire. Les premiers envisagent sans états d'âme des alliances «rose-vert» au premier tour, les seconds y voient un renoncement inacceptable. C'est le cas de Marie-Christine Blandin, l'unique élue verte au Sénat : «Les gens votent pour que leurs idées soient défendues, pas pour que des élus conservent leur mandat. En renonçant à l'autonomie, les Verts sauveront peut-être des postes, mais pas les éoliennes, ni l'économie solidaire.» En revanche, pour Denis Baupin, adjoint au maire de Paris, «toutes les hypothèses sont ouvertes». Même pragmatisme pour Jean-Luc Bennahmias, selon lequel les régions doivent rester «l'un des rares espaces où les Verts sont représentés à leur juste poids».

PCF, l'union

Petit parti en délicatesse avec les urnes recherche alliances à géométrie variable pour survivre. Telle est la stratégie imposée à la place du Colonel-Fabien. Instruite par l'expérience de la gauche plurielle, la direction du PCF veut subordonner le «rassemblement» au «contenu» du projet pour impulser une «démarche politique participative», selon la formule de Patrice Cohen-Seat, proche de Marie-George Buffet. Le PCF veut surtout sauver le maximum de ses 150 conseillers régionaux sortants. Cela passe, comme en 1998, par le plus grand nombre possible de listes d'union avec le PS dès le premier tour. Aux européennes, en revanche, le PCF ne devrait pas s'allier avec un PS aux positions trop éloignées des siennes.

LO-LCR, le casse-tête

La Ligue communiste révolutionnaire et Lutte ouvrière sont-elles vouées à disparaître des régions ? Avec le nouveau mode de scrutin, les deux partis trotskistes vont perdre leurs conseillers régionaux (4 pour la LCR et 20 pour LO). Pour survivre, ils doivent donc soit dégoter d'introuvables partenaires, soit se contenter de s'allier tous les deux. Mais même uni, le tandem aura bien du mal à obtenir des élus.

FN, la solitude

Principale cible de la réforme, le Front national est condamné à rester seul. Sans allié, il risque fort de voir s'évanouir au fond des urnes la plupart de ses 132 conseillers régionaux. Les lepénistes espèrent cependant dépasser le seuil de 10 % au tour final dans plusieurs régions (Nord-Pas-de-Calais, Ile-de-France, etc.), voire d'en décrocher une, Paca, au bénéfice de la prime accordée à la liste arrivée en tête.
"Le capital est une force internationale. Il faut, pour la vaincre, l'union internationale, la fraternité internationale des ouvriers." Lénine
Avatar de l’utilisateur
ianovka
 
Message(s) : 173
Inscription : 30 Août 2002, 11:30

Retour vers Presse et communiqués

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 1 invité

cron