l'extrême gauche rêve de rebondir sur le non

Message par serj » 07 Mars 2005, 08:18

a écrit : 



Référendum
L'extrême gauche rêve de rebondir sur le non

Après les échecs électoraux de 2004, LO et la LCR tentent d'élargir leur réseau.

Par Stéphane ALLIES

lundi 07 mars 2005 (Liberation - 06:00)



extrême gauche désoeuvrée cherche à rebondir. Au sortir d'une année électorale 2004 désastreuse, elle espère profiter du référendum pour reprendre du poil de la bête. Et mise sur un semblant de dénominateur commun, le plus discret possible pour ne froisser personne : «l'appel des 200». «Les minoritaires du Parti socialiste ne semblant pas enthousiastes à l'idée de mener une campagne commune, l'appel constitue le seul chapeau unitaire», résume Daniel Bensaïd, figure intellectuelle de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR).

«Comités du non». Lancé à l'initiative de la Fondation Copernic, il prétend réunir les oppositions au traité au-delà des organisations elles-mêmes. Plus de 150 «comités du non» se sont ainsi créés à travers la France. Simple regroupement de gauchistes en déshérence ? «Pas vraiment, sauf à considérer que l'extrême gauche est présente jusque dans le PS et la CFDT...», assure Yves Salesse, le président de la Fondation. Il n'empêche, ces comités apparaissent aussi comme une énième tentative de l'extrême gauche pour s'aérer en tissant de nouvelles relations. Et pour la LCR de sortir du tête-à-tête avec Lutte ouvrière (LO). Ce que confirme Christian Picquet, leader de l'opposition interne à la LCR : «Les collectifs du non réunissent une gamme très diversifiée de militants politiques, associatifs et syndicaux : tous ceux qui sont du bon côté de la barricade.» Bref, voilà l'occasion de briser un huis clos avec LO électoralement meurtrier.

Au printemps 2004, cette alliance s'était soldée par la disparition de l'ensemble des élus trotskistes dans les conseils régionaux comme au Parlement européen. «C'était une stratégie de circonstance que nous ne regrettons pas», prétend Georges Kaldy, membre de la direction de LO. «La défaite est digérée, dans la mesure où il n'y a pas eu de pertes de militants et où la souscription que nous avons lancée pour renflouer les caisses a été un succès», ajoute en écho Olivier Besancenot, porte-parole de la LCR. En revanche, l'opposant Picquet n'a pas changé d'analyse : «C'était une vraie erreur qui a mis notre organisation à l'écart du mouvement de rejet massif de la droite et d'une alternative politique au PS.» Pour d'autres, la débâcle du duo LCR-LO dans les urnes serait liée à la défaite du mouvement social du printemps 2003 sur les retraites. «Cet échec s'inscrivait dans une mauvaise passe sociale. Aujourd'hui, le mouvement social redémarre et il faut en tirer les leçons», explique Yvan Lemaître, responsable de la LCR à Bordeaux et ancien de LO. Et surfer sur le mécontentement provoqué par la politique de Raffarin pour nourrir le rejet du traité européen. Raison pour laquelle LO a appelé à voter non au référendum, contrairement au traité de Maastricht en 1992, pour lequel elle prônait l'abstention.

Pourtant, «il est hors de question de mélanger [ses] voix avec certains de ceux qui se retrouvent dans ces "comités du non"», prévient déjà Georges Kaldy. En cause, la présence de «souverainistes de gauche» comme Jean-Pierre Chevènement (lire ci-contre) et d'une partie de la direction d'Attac-France, qui doit donner le coup d'envoi de sa propre campagne lors d'une conférence de presse, lundi. Toujours un brin défaitiste, le parti d'Arlette Laguiller «ne s'excite pas» car, comme toujours, «quel que soit le résultat, il n'apportera rien de décisif pour les travailleurs», explique Kaldy. La LCR place, elle, un peu plus d'espoir dans la campagne. Si Olivier Besancenot assure que «la priorité n'est pas pour nous de fédérer les non dans un parti», Alain Krivine admet qu'«une victoire du non pourrait accélérer un phénomène de recomposition».

Echafaudage. L'extrême gauche espère prospérer sur un terrain abandonné par les alliés du PS. «Le oui du PS signifie qu'une autre Europe n'est pas possible. Cela rend plus que nécessaire, après le référendum, la construction d'une alternative à cette gauche plurielle bis, analyse Daniel Bensaïd. Et la logique électorale présidentialiste risque de mettre le PC et les Verts dans une position délicate.» Avec l'espoir que, cette fois, ce rapprochement structuré par «l'appel des 200» survive à l'échéance du 29 mai. En 2003, la dernière construction semblable n'avait survécu que le temps d'un été. Etiqueté «comité Ramulaud», du nom du restaurant parisien où s'étaient produites les premières approches entre individus issus des gauches radicales, l'échafaudage s'était écroulé dès que l'automne fut venu.
serj
 
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Message par pelon » 07 Mars 2005, 08:32

a écrit :
L'extrême gauche espère prospérer sur un terrain abandonné par les alliés du PS


Cette vision de la politique n'est pas la nôtre. Raisonner par rapport à des créneaux politiques, de alliances sans principes, sur des terrains douteux, ce ne doit pas être la manière de fonctionner d'une organisation révolutionnaire. C'est bon pour les Verts et le MRG.
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Message par Valiere » 07 Mars 2005, 08:37

Il vaut mieux continuer comme avant, seul ou avec des alliés sûrs !?
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Message par pelon » 07 Mars 2005, 08:42

(Valiere @ lundi 7 mars 2005 à 08:37 a écrit :Il vaut mieux continuer comme avant, seul ou avec des alliés sûrs !?

C'est une question de terrain, pas seulement d'alliés. En cas de mouvement, de grève, on ne demande pas aux gens s'ils votent PC, PS ou quoi que ce soit, on se bat ensemble. De plus, le référendum n'intéresse pas énormément les travailleurs, en tout cas pour le moment. C'est un péripétie et, «quel que soit le résultat, il n'apportera rien de décisif pour les travailleurs» comme le dit Kaldy.
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Message par ianovka » 07 Mars 2005, 09:36

(Libération @ lundi 7 mars 2005 à 08:18 a écrit : Et pour la LCR de sortir du tête-à-tête avec Lutte ouvrière (LO). Ce que confirme Christian Picquet, leader de l'opposition interne à la LCR : «Les collectifs du non réunissent une gamme très diversifiée de militants politiques, associatifs et syndicaux : tous ceux qui sont du bon côté de la barricade.»

Donc ceux qui ne sont pas dans les "collectifs du non" (comme LO) sont du mauvais côté de la barricade ? Contrairement aux souverainistes qui eux seraient du bon côté ?

:wacko:
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Message par artza » 07 Mars 2005, 09:48

a écrit :une victoire du NON pourrait accélérer une recomposition


Ce qu'admettrait Krivine! Extrapolation de journaliste ou véritable propos de AK ?Comment savoir?
Ce ne serait pas la première fois que la LCR envisage une recomposition à propos de tout et surtout de rien.
Au fait que deviend ce grand parti anti-capitaliste regroupé annoncé en 2001?
La ligue aurait-elle reculé devant ses responsabilités?
artza
 
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Message par othar » 07 Mars 2005, 15:18

[quote=" (artza @ lundi 7 mars 2005 à 09:48"]

Au fait que deviend ce grand parti anti-capitaliste regroupé annoncé en 2001?
La ligue aurait-elle reculé devant ses responsabilités?
c'est une allusion aux attaques de certains dirigeants de la LCR contre LO après 1995, quand LO essayait de savoir à quoi pouvait correspondre le "succès" ("inhabituel") aux présidentielles ?
:hinhin:
othar
 
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