procès pédophilie : anonymat de l'enfant

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Procès pédophile: la Défenseure demande le respec1 de l'anonymat de l’enfanta
Par Samir TOUNSI
PARIS, 16 fév 2005 (AFP) - La Défenseure des enfants Claire Brislet a voulu tirer les leçons de l'affaire d'Outreau avant l'important procès de pédophilie qui débute à Angers le 3 mars, en plaidant jeudi pour le respect de l'anonymat des enfants et une meilleure écoute de leur témoignage.
"La loi sur la presse a été faite pour protéger les enfants. Personne ne doit voir leur nom de famille ni leur prénom cité dans la presse, ou reproduit à la radio ou à la télévision", a rappelé Mme Brisset lors d'une rencontre avec des journalistes au siège de son institution à Paris.
"C'est difficile, surtout si quelqu'un a déjà cité le nom ou le prénom d'un enfant. A ce moment-là, les autres ont tendance à embrayer et c'est normal", a ajouté Mme Brisset, elle-même ex-journaliste.
"Cela dit, les enfants ont droit au respect de leur anonymat. C'est dans la loi, mais ce doit être aussi dans la culture, et dans la culture journalistique davantage", a-t-elle ajouté, en rappelant que cette règle avait été bafouée lors du procès d'Outreau. Et changer les noms des enfants? "Il vaut mieux mettre X,V ou Z". a-t-elle répondu.
A partir du 3 mars, 66 personnes camparaîtront devant la cour d'assises de Maine-et-Loire pour des abus sexuels commis sur 45 enfants âgés de 8 mais à 12 ans.

"Ils ont dit leur vérité"

Après le procès de pédophilie d'Outreau, où sept des 17 accusés ont finalement été acquittés (après de la détentien provisoire pour six d'entre eux), Mme Brisset et le Juge pour enfants Jean-Pierre Rosenczveig, ont rappelé l'urgence de débloquer des moyens pour professionnaliser l'écoute du témoignage des enfants.
"Beaucoup ont le sentiment que les enfants ont menti à Outreau, En fait ce n'est pas vrai. Ils ont dit leur vérité. Les adultes qui 6taient là, policiers ou magistrats, n'ont pas toujours entendu ce qu'ils disaient", a estimé M. Rosenczvelg, magistrat à Bobigny,
"11 faut observer le comportement de l'enfant, ses réactions, et pas seulement ce qu'il dit", a-t..iI précisé, plaidant peur "un enregistrement aUdiovi8uel, par des gens qui sont de vrais professionnels" et l'exploitation de "cette bande pendant tout le procès, pour éviter que les enfanta disent dix fois
la même chose".
"II faut accompagner la parole des enfants", a poursuivi le magistrat, par ailleurs président de l'association DEI-France (Défense des Enfants International). "Il faut des personnes qui leur expliquent ce que les policiers, les médecins, le procureur et le juge d'instruction vont faire",
"Il faut éventuellement qu'un administrateur ad hoc soit désigné pour veiller i l'organisation de leur défense. Il faut aussi des avocats compétents et mandatés pour s'occuper des enfants", selon M. Rosenczveig, qui demande autant de moyens pour aider les enfants victimes que pour la lutte contre la délinquance juvénile.
Mme Brisset et M. Rosenczveig ont salué le rapport Vlou1 récemment remis au ministre de la Justice
Dominique Perben. Ce dernier s'est engagé à mettre en oeuvre dès 2005 les mesures préconisées dans le rapport peur éviter une nouvelle "catastrophe judiciaire".