Panier de crabes

Message par faupatronim » 17 Jan 2005, 12:20

(Libération @ lundi 17 janvier 2005 a écrit :Une nouvelle direction de compromis a été élue ce week-end.
Verts: des têtes qui ne savent où donner de la tête

Par Alain AUFFRAY




fidèles à eux-mêmes, les Verts ont fait durer le suspense jusqu'à l'extrême limite. Avant de s'entendre, hier, sur la composition de leur nouvelle direction, ils auront exploré tous les recoins de leurs profondes dissensions. Comme s'il fallait absolument toucher le fond avant de se mettre, in extremis, à l'abri de la noyade.

Samedi soir, les écologistes s'étaient une nouvelle fois séparés sans pouvoir se mettre d'accord sur le nom de leurs dirigeants. Craignant que le ridicule ne finisse par les tuer pour de bon, les 120 délégués au conseil national interrégional (Cnir) ont joué les prolongations hier pour élire au poste de secrétaire national Yann Wehrling, un pro-européen convaincu.

Cette élection met fin à plus de six mois de tractations entre les quatre sensibilités écologistes. Elle ne donne la victoire à personne. Et c'est pourquoi la plupart des dirigeants ont pu se déclarer satisfaits par ce «compromis». Chacun espérant qu'à l'usage ce nouveau collège exécutif (CE) défendra une ligne conforme à ses voeux.

Rajeunissement. A la gauche du parti, Alain Lipietz, Yves Contassot ou Gilles Lemaire voient ce nouvel exécutif dans la continuité du précédent et se plaisent donc à considérer que leurs adversaires voynétistes n'ont pas obtenu «la revanche» qu'ils espéraient. Dans le camp voynétiste, Denis Baupin ou Mireille Ferri prétendent au contraire qu'avec une équipe rajeunie et nettement favorable au oui européen, les Verts ont enfin «tourné la page de la culture protestataire».

Arrivé en tête avec 35 % des suffrages des militants au dernier congrès, le courant de Dominique Voynet, Noël Mamère et Yves Cochet a revendiqué jusqu'au bout le poste de secrétaire national pour Mireille Ferri. En vain. Car le deuxième courant, celui de Gilles Lemaire, à l'aile gauche du parti (25 %), était prêt à tout pour les en empêcher. Allant même jusqu'à renoncer à ses prétentions en offrant le secrétariat national au jeune Wehrling, du courant environnementaliste Ecolo (20 %).

L'opération a fonctionné. Mais pour réunir plus de 60 % des suffrages exprimés au Cnir sur ce scénario Wehrling, il a également fallu gratifier le deuxième petit courant, celui des ex-mamériens Sergio Coronado et Patrick Farbiaz (17 %).

Cette complexe cuisine débouche donc sur un paradoxe : la gauche du parti a dû faire tant de concessions pour construire une alliance anti-Voynet qu'elle se retrouve elle-même en position de faiblesse dans le nouvel exécutif. Gilles Lemaire militait pour le non à la Constitution européenne ; son successeur est partisan du oui, tout comme deux des trois autres principales figures du nouveau CE, la secrétaire nationale adjointe Mireille Ferri et le porte-parole Sergio Coronado. L'autre porte-parole, Cécile Duflot-Blettery, représentante du courant de Gilles Lemaire, se dit encore indécise mais penchant vers le non.

Divergences. Dès hier, lors d'une conférence de presse, les quatre animateurs du CE ont voulu témoigner de leur unité. Mais on ne se refait pas : ils ont aussi fait étalage de leurs divergences. Mireille Ferri a annoncé «la reconstruction d'une culture de propositions et de participation, à l'opposé de la culture qu'incarnait Gilles Lemaire», tandis que Cécile Duflot-Blettery assurait qu'au contraire ce nouvel exécutif s'inscrivait «dans la continuité du congrès de Nantes» où, en 2002, les partisans de Voynet avaient perdu la majorité. Les Verts ont une direction. Mais ils ne savent pas encore tout à fait laquelle.
faupatronim
 
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