a écrit :Communiqué -
QUE SE VAYAN TODOS !
Le 15 janvier, le groupe CNT des Vignoles de Toulouse organisait sa fête.
La CNT-AIT de Toulouse a tenu à y participer et à faire connaître ses
positions sur les thèmes des deux grands débats ("Argentine" et
"Précarité") et sur les divergences qui existent entre les deux groupes. A
cette fin, une trentaine de militants de la CNT-AIT a distribué le tract
ci-joint. Un militant des Vignoles a aussitôt réagi en agressant un
militant de la CNT-AIT avec une bombe lacrymogène ; pendant que d'autres
militants des Vignoles tentaient de nous empêcher de diffuser nos tracts.
Tout cela est rentré dans l'ordre très vite et le calme est revenu.
L'utilisateur de la bombe lacrymogène s'est excusé ainsi que les
organisateurs de la fête. Nous en avons pris acte. Nous avons donc
continué à distribuer nos tracts et nos journaux. Nous avons clairement
exprimé nos positions lors du débat de l'après-midi. De nombreuses
personnes ont pris contact avec nous à cette occasion.
CNT-AIT de Toulouse.
TEXTE DU TRACT DIFFUSE LE 15 JANVIER 2005-01-15
Pour ceux qui l'ignorent, deux groupes portant le nom de CNT (la CNT-AIT
et la CNT 31) existent à Toulouse. Si certains points les réunissent
(symboles, couleurs, référence à certains personnages et expériences
historiques), des désaccords -souvent importants- sur le fond les
séparent. Ces divergences -portant sur la définition même
del'anarchosyndicalisme,sa stratégie et le fonctionnement des syndicats-
méritent mieux que l'ignorance mutuelle ou l'invective. L'enjeu de ce
débat, essentiel pour l'avenir de l'anarchisme et principalement de
l'anarchosyndicalisme, justifie un échange à la fois franc et serein.
La CNT-AIT avait déjà invité, il y a plus d'un an la CNT 31 à une
rencontre à cette fin, invitation restée sans réponse. Cette dernière
prenant aujourd'hui l'initiative de ce débat public, avec la présence de
l'ensemble du mouvement libertaire, nous y participons naturellement.
Nous espérons pouvoir avancer tous ensemble sur le fond.Et justement, le
concernant, nous trouvons intéressant que la CNT 31 ait sélectionné, entre
autres, comme thèmes, la tentative révolutionnaire argentine et, par
ailleurs, la lutte des précaires français. En effet, la première livre
bien des leçons qui pourraient nous être utiles dans nos luttes sociales.
En Argentine, un mouvement de révolte massive a eu lieu. Son mot d'ordre
était lapidaire : "Que se vayan todos"; c'est-à-dire : "Qu'ils s'en
aillent tous !". Il visait évidemment l'ensemble des partis politiques (y
compris ceux de gauche et d'extrême-gauche) et des syndicatsréformistes et
partenariaux. Il impliquait que la rupture avec ces
organisations est un préalable nécessaire à la rupture révolutionnaire.
Tant que le mouvement a réussi à appliquer cette stratégie, il s'est
assuré des avancées remarquables (autogestion dans les quartiers et les
usines). Son déclin a commencé quand les politiciens de tout bord ont
pris le contrôle des assemblées, poussant à l'alliance avec les partis.
Tout ceci a préparé le retour en force de l'État et la mise sous tutelle
des entreprises autogérées
A une autre échelle, si l'on se souvient des luttes des précaires on peut
constater -hélas- combien ces mouvements sont restés marginaux. Nous
pensons que leur contrôle par les syndicats cogestionnaires, qui sont les
courroies de transmission du pouvoir, n'y est pas étranger. Il faut
ajouter aussi la manière dont ces syndicats ont mené lesnégociations en
excluant la base et comment ils ont englué le mouvement dans des
démarches judiciaires et individuelles, décourageant ainsi les actions
directes et collectives.
Ce qui précède fait donc que nous ne sommes pas d'accord avec la CNT 31
quand elle cosigne des textes avec le Parti Socialiste, le
PartiCommuniste, les trotskistes, les Verts ou les syndicats réformistes
ou bien quand elle fait l'éloge de la CGT stalinienne de 1946.Ces
désaccords, qui ne sont que des exemples, nous les exprimons clairement.
Nous sommes prêts à en débattre avec toutes les personnes intéressées par
l'anarchosyndicalisme, de manière rationnelle etconstructive.
CNT-AIT
7 rue St Rémésy
31000 Toulouse
Permanence publique : au local le samedi (17 /19 heures). Tél, fax : 05
61 52 86 48.
Plus d'informations :
http://cnt-ait.info