"Accord" européen ?

Message par pelon » 18 Fév 2003, 00:18

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• LEMONDE.FR | 17.02.03 | 18h35

• MIS A JOUR LE 17.02.03 | 19h43


Les Quinze s'approchent d'un consensus minimal sur l'Irak

L'accord des pays membres de l'Union européenne pourrait prôner la poursuite des inspections tout en faisant référence au recours à la force en cas d'échec du processus.
Les chefs d'Etat et de gouvernement des quinze pays membres de l'Union européenne réunis vendredi soir depuis 18 h 20 à Bruxelles pour un sommet extraordinaire consacré à l'Irak vont-ils parvenir à s'entendre sur une position commune ? Les informations qui filtraient vendredi en fin d'après-midi, à l'issue de la réunion entre les chefs de la diplomatie de l'Union européenne (UE) destinée à "déminer le terrain", le laissaient penser.

Selon des sources diplomatiques, la présidence grecque de l'UE avait commencé dans l'après-midi à travailler à un projet de texte commun des Quinze sur l'Irak qui devait être soumis aux dirigeants européens en fin de journée. Cette décision d'élaborer un tel texte aurait été prise par la présidence grecque de l'UE à l'issue de la réunion des chefs de la diplomatie des Quinze. Ce projet de texte devait reprendre "les idées maîtresses" de la position commune arrêtée le 27 janvier par les ministres des affaires étrangères, comme le soutien aux inspecteurs des Nations unies, l'obligation pour l'Irak de désarmer et "le fait que l'Irak doit coopérer davantage" avec l'ONU.

En dépit d'une ambiance unanimement qualifiée de "constructive" entre les ministres des affaires étrangères, deux points de contentieux se seraient dégagés : l'opportunité de fixer un délai pour les inspections de l'ONU ainsi que l'éventualité d'un recours à la force contre Bagdad.

"TOUT LE MONDE SEMBLE VOULOIR JOUER L'APAISEMENT"

Par rapport à la déclaration du 27 janvier, le texte en discussion pourrait intégrer des éléments nouveaux. Parmi ceux-ci figurent notamment une référence à l'importance des "liens transatlantiques" entre l'UE et les Etats-Unis, au rôle que peuvent jouer les pays arabes pour faire pression sur l'Irak, mais aussi à "la nécessité d'une relance du processus de paix au Proche-Orient", selon un diplomate. "La présidence aura des éléments dans la poche à présenter aux chefs d'Etat et de gouvernement. Ils en discuteront entre eux au dîner", a-t-il précisé.

Selon des sources concordantes, l'ambiance entre les ministres européens des affaires étrangères s'est révélée, lundi, plus "détendue" que ne le laissaient présager les divisions étalées ces dernières semaines. "L'atmosphère n'est pas mauvaise. Tout le monde semble vouloir jouer l'apaisement", a confirmé un diplomate. "Certains pays sont sur la défensive et semblent apparemment plus ouverts", a-t-il ajouté, en faisant référence aux signataires de la "lettre des Huit" qui avaient réduit à néant l'unité minimale forgée le 27 janvier en affichant trois jours plus tard leur soutien inconditionnel aux Etats-Unis. Cinq dirigeants de l'UE, le Britannique Tony Blair, l'Espagnol José Maria Aznar, l'Italien Silvio Berlusconi, le Danois Anders Fogh Rasmussen et le Portugais Jose Manuel Durao Barroso, avaient signé cette lettre avec les homologues de trois futurs membres de l'Union (Pologne, Hongrie, République tchèque). Selon des sources diplomatiques, l'Italie notamment ferait désormais montre de plus de souplesse.

LA FRANCE ET LA DEUXIÈME RÉSOLUTION

Sur le plan des déclarations, le président français, Jacques Chirac, a réaffirmé, lundi à Bruxelles devant la presse, que la France "ne peut que s'opposer à une deuxième résolution" préconisée par la Grande-Bretagne. Selon lui, "il n'est pas nécessaire aujourd'hui d'avoir une deuxième résolution à laquelle la France ne pourrait que s'opposer". Interrogé sur la possibilité pour les Quinze de parvenir à une position commune, M. Chirac a dit "je le souhaite naturellement". "Nous sommes tous désireux de parvenir à l'élimination des armes de destruction massive de l'Irak. Nous reconnaissons qu'il n'y a que le Conseil de sécurité des Nations unies qui a vocation dans ce domaine à prendre une décision. Nous sommes engagés par la résolution 1441 sur la voie d'un désarmement par le biais des inspecteurs qui seuls peuvent arrêter ce processus", a ajouté M. Chirac.

Auparavant, lors d'un point de presse à l'issue de la rencontre des ministres des affaires étrangères des Quinze, qui a duré environ quatre heures, le chef de la diplomatie allemande, Joschka Fischer, a estimé qu'il revenait au Conseil de sécurité de l'ONU et non à l'Union européenne de déterminer si un délai à la mission des inspecteurs des Nations unies en Irak était nécessaire. "S'il devait y avoir un facteur temps, ce serait au Conseil de sécurité d'en décider, pas à l'UE", a déclaré M. Fischer, dont le pays est le seul de l'UE à avoir exclu toute participation à un éventuel conflit en Irak. Le ministre allemand a semblé ainsi écarter l'idée qu'une déclaration commune à l'issue du sommet européen puisse faire mention d'un délai pour le travail des inspecteurs. "Les inspecteurs travaillent. Ils devraient être renforcés (...) et disposer du temps dont ils ont besoin", a-t-il affirmé, répétant la position de l'Allemagne.

Son homologue belge, Louis Michel, a de son côté fait preuve d'un certain optimisme sur la possibilité d'aboutir à un texte commun à Quinze. Selon lui, les chefs de la diplomatie ont eu une discussion "franche et très constructive" sur l'Irak et ont accompli un "travail qui va préparer un texte". "On va essayer d'avoir un texte commun", a-t-il indiqué. "Tout le monde est bien conscient de l'importance d'envoyer un message européen aujourd'hui", a-t-il dit, en ajoutant : "J'espère que l'Europe sera unie."

Avec AFP et Reuters
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