Affrontemements dans la capitale bolivienne

[faupatronim]

Affrontemements dans la capitale bolivienne

Des affrontements armés entre des fonctionnaires, dont de nombreux policiers, et l'armée à La Paz ont fait hier entre 10 et 16 morts, dont une majorité de policiers, et plus de 50 blessés. Les manifestants protestaient contre un nouvel impôt, dont le projet a finalement été retiré par le gouvernement à la suite de ces événements sanglants.


Une fusillade a éclaté mercredi 12 février dans la capitale bolivienne entre des policiers protestant contre une mesure fiscale du gouvernement et un détachement de l'armée chargé de les disperser. Les affrontements ont fait entre 10 et 16 morts et plus de 50 blessés.

Parmi les morts figurent, selon les premières estimations, neuf policiers et des civils qui se sont trouvés sous le feu croisé ayant opposé à la mi-journée policiers protestataires et soldats aux abords immédiats du palais présidentiel.

Plusieurs casernes s'étaient déclarées mardi en mutinerie, et de nombreux policiers s'étaient rassemblés, mercredi, sur la place d'armes de La Paz, pour protester contre le projet du gouvernement de prélever un impôt de 12 % sur les salaires de 750 000 fonctionnaires, dont ceux de la police, afin de ramener le déficit budgétaire de 8 % à 5 %.

La fusillade a éclaté quand un déploiement de soldats qui protégeait le palais présidentiel a été la cible de tirs de grenades lacrymogènes provenant des rangs des policiers en colère. Les soldats ont alors riposté en faisant usage de leurs armes à feu, entraînant une réplique, également par armes à feu, des policiers.

Peu après l'annonce du premier bilan de source hospitalière, le président Gonzalo Sanchez de Lozada a annoncé, dans un message à la nation, qu'il annulait la mesure fiscale à l'origine de la colère des policiers.

"Je le retire aujourd'hui afin que nous puissions commencer un nouveau dialogue, un dialogue sincère et fraternel entre tous les Boliviens", a déclaré le président dans un message télévisé d'à peine cinq minutes. "Ce n'est pas possible, il faut que cela cesse", a-t-il ajouté après avoir déploré les faits qui se sont produits alors qu'il avait réuni au palais présidentiel une partie de son gouvernement.

Il a lancé un appel aux deux parties à mettre un terme à la violence et s'est déclaré très affligé par les événements qui venaient de se produire.

Pendant que la fusillade faisait rage aux abords du palais, le chef de l'Etat était parvenu à quitter les lieux par une porte dérobée. A quelque 200 mètres du palais présidentiel, l'édifice de la vice-présidence bolivienne était en flammes.

Cet affrontement entre la police et l'armée constitue la seconde grave crise sociale à laquelle le président Sanchez de Lozada est confronté, seulement six mois après son accession au pouvoir. En décembre, il avait dû faire faire à une jacquerie des producteurs de feuilles de coca, qui avait fait huit morts.