Lyon, le Bloc identitaire ressort les matraques

[ianovka]

En assises à Lyon, le Bloc identitaire ressort les matraques

Affrontement hier entre antifascistes et militants du mouvement d'extrême droite.
Par Olivier BERTRAND
lundi 15 novembre 2004 (Liberation - 06:00)
Lyon de notre correspondant


Chassez le naturel «identitaire», il revient au galop. En succédant à Unité radicale, mouvement dissous en 2002 après l'attentat manqué de Maxime Brunerie contre Jacques Chirac, le Bloc identitaire avait promis de ranger «folklore» et violence au placard. Dix-neuf mois après sa création, les troisièmes assises identitaires se sont soldées, hier, par une bagarre et une blessure à l'oeil pour un militant antifasciste. Car, avant une manifestation ­ finalement annulée ­ contre l'entrée de la Turquie dans l'Union européenne, quelques dizaines de militants d'extrême droite ont répliqué aux pommes et aux tomates que leur lançaient une petite centaine de contre-manifestants par des jets de tables, de chaises, et des coups de chaîne et de matraque. Le point d'orgue des assises identitaires, qui se tenaient ce week-end à Lyon pour la deuxième année d'affilée.

Un hôtel avait été réservé dans le quartier de Vaise pour accueillir 110 personnes. Samedi, les deux salons de l'établissement accueillaient les «travaux» qui se sont ouverts par des interrogations sur la stratégie à suivre. «Des gens de chez nous ont été formés par une association proche de Jacques Bompard (maire FN d'Orange, ndlr) pour apprendre à monter des listes et gérer des petites municipalités, résumait Fabrice Robert, président du Bloc identitaire. Nous pensons, comme Bompard, que l'avenir est à l'enracinement local. L'objectif, ce sont les prochaines municipales. Il y aura peut-être des listes estampillées identitaires, mais aussi des gens de chez nous sur d'autres listes, locales ou environnementales.»

Soupes populaires.

En attendant, son mouvement tente de développer des actions qu'il nomme «travail social». Samedi après-midi, certains sont venus expliquer comment ils avaient organisé leurs soupes populaires, avec vin et porc au menu, pour cibler les bénéficiaires. Le responsable d'une maison de quartier de Talence, une commune de l'agglomération de Bordeaux, est également intervenu dans un «atelier» pour donner des conseils.

Entre deux réunions, 70 participants ont envahi la pizzeria voisine pour se restaurer. La salle reflétait le mélange très hybride de ce mouvement où d'anciens militants catholiques lepénistes, débarqués avec Guillaume Luyt, ancien de l'Action française, puis ex-responsable du Front national de la jeunesse (FNJ), côtoient des skins qui hantent d'ordinaire les stades de foot et qui assistaient, samedi, aux assises avec leurs écharpes. Mais aussi des jeunes hommes aux chemises vichy et lunettes cerclées, de nombreux crânes rasés avec bombers et teddy-boys, quelques amateurs de rock gothique portant cheveux longs et des garçons coiffés de bérets qui chantaient en levant leurs verres.

«Révolution culturelle».

Pendant ce temps, Fabrice Robert et une dizaine des siens distribuaient des tracts contre la Turquie à la sortie du métro le plus proche, pour les besoins d'une télévision. L'image donnée par son mouvement l'obsède. Il répète que les identitaires ont fait leur «révolution culturelle» et mis fin à leurs violents dérapages.

Mais dès le lendemain, donc, naturel et matraques étaient de retour. Les identitaires s'étaient donné rendez-vous sur une place pour marcher jusqu'au consulat de Turquie. «Y a les gauchos qu'arrivent !» a lancé l'un d'entre eux, dans le café où les premiers arrivés attendaient le gros de la troupe. Philippe Verdon, responsable des Jeunesses identitaires, a couru jusqu'à une estafette de CRS pour demander de l'aide : «Ils sont armés, on va se faire lyncher...» Aux premiers fruits lancés par les contre-manifestants, chaînes et matraques sont aussitôt sorties des blousons des identitaires. Thomas, militant antifasciste, a alors reçu un coup de manche dans l'oeil. Les CRS se sont interposés, la manifestation a été annulée et les forces de l'ordre ont fait refluer les manifestants antifascistes, sans ménagement. Cela a permis aux jeunes fascistes de rester sur la place pour chanter : «Et nos marches guerrières feront frémir la terre...» Plutôt conservatrice, cette «révolution culturelle».

[Weltron]

Samedi après-midi, certains sont venus expliquer comment ils avaient organisé leurs soupes populaires, avec vin et porc au menu, pour cibler les bénéficiaires.

Quelles bande d'ordures !

[Valiere]

Ils méritent une bonne baston et rien d'autre.

[Faber]

Ceci dit, je connais à Lyon, une association de travail social, non étiqueté officiellement à l'éxtrème droite, plutôt genre catholicisme social de droite (gare aux oxymores), qui a pratiqué dans le passé de la même manière par le truchement de bénévoles. Repas servis avec du porc plus ou moins camouflé... Comme quoi, les fafs s'inspirent par moment de ceux de leurs amis qui ont l'air plus fréquentable.

[Apfelstrudel]

Ils méritent une bonne baston et rien d'autre.

Si : de se faire lyncher. :pendu: :tronco: :couteau: :anim-toilet: :gun2:
Mais je ne pense pas que ça ferait reculer leurs espèces d'idéaux à la con des merdes en mal de gloire qu'ils sont (et c'est dommage...)