Le décès de Fred Zeller

Message par iajoulik » 11 Fév 2003, 14:18

... dans l'Humanité de ce matin
iajoulik
 
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Message par faupatronim » 11 Fév 2003, 14:28

Je recopie l'article pour les "archives"

(l'Humanité @ 11 Février 2003 a écrit :
Zeller n'est plus


L'artiste peintre Frédéric Zeller est décédé vendredi à Bergerac à l'âge de quatre-vingt-dix ans.

Né le 26 mars 1912 à Paris, dans une famille d'artistes, " Fred " Zeller s'est illustré avant la Seconde Guerre mondiale par son militantisme politique. Il adhère en 1931 à la Fédération des étudiants socialistes, avant de se radicaliser et de fonder quatre ans plus tard les Jeunesses socialistes révolutionnaires. Il rejoint Léon Trotski en exil en Norvège, où il devient son secrétaire entre novembre et décembre 1935. Opposé aux accords de Munich et au nazisme, l'artiste devient résistant dès le début de l'Occupation. · partir de 1945, il se retire progressivement de l'action militante pour se consacrer à la peinture, à la frontière du surréalisme et du symbolisme. Reçu en 1953 dans la loge l'" Avant-Garde maçonnique " du GODF, Fred Zeller est élu en 1971 grand maître de cette obédience. Il occupe ce poste jusqu'en 1973. Ses obsèques auront lieu mercredi à Périgueux.
faupatronim
 
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Message par faupatronim » 11 Fév 2003, 14:46

Un autre article


(Le Monde @ 10.02.03 a écrit :  

Mort de Fred Zeller

Ancien grand maître du Grand Orient de France.


Le recevant à l'Elysée, Georges Pompidou lui demanda un jour : "Mais enfin, comment avez-vous fait votre compte pour passer du trotskisme à la franc-maçonnerie ?"

Le président de la République ne fut pas le seul à lui poser cette question.      

Mais Fredéric Zeller, mort vendredi 7 février, à Bergerac (Dordogne), à l'âge de 90 ans, n'a jamais paru embarrassé pour y répondre.

Car l'ancien grand maître du Grand Orient de France, de 1971 à 1973, considérait n'avoir rien perdu de ses idéaux de départ, dans la longue aventure de sa vie.

Né le 26 mars 1912, à Paris, "Fred" Zeller a été d'abord et toujours un militant. Il n'a pas vingt ans lorsqu'il adhère, dès 1931, à la Fédération des étudiants socialistes. Mais le jeune Zeller rue très vite dans les brancards et est exclu de la SFIO en 1934 après avoir affiché son désaccord avec Léon Blum, à qui, pourtant, il conservera toujours son estime, et dont la mort, dira-t-il plus tard, le "déchira".

Mais la grande rencontre de sa vie a lieu en Norvège, en 1935. Léon Trotski y est en exil et Fred devient son secrétaire. "Je regardais le Vieux, écrit-il dans ses mémoires, Trois points c'est tout (Robert Laffont, 1976) (...) Je n'ai pas remarqué chez lui ce qui est presque toujours visible chez ceux qui ont eu à se battre et à souffrir des autres hommes : ce pli d'amertume vertical qui marque le coin des lèvres à un certain âge..."

Zeller s'attachera à son tour à ne pas être marqué par l'amertume, malgré les défaites et les ruptures politiques. A partir de 1945, le militant n'abandonne pas l'action, mais il y juxtapose une deuxième passion, la peinture, qui va devenir l'autre grande affaire de sa vie. Désormais, Fred Zeller affichera toujours cette double préoccupation : le souci que l'action publique ne s'affranchisse pas de la réflexion intellectuelle et de la contemplation artistique.

En 1958, il revient dans les rangs de la vieille SFIO en expliquant : "L'avenir sera à un grand parti socialiste démocratique moderne qui ouvrira toutes grandes ses portes. (...) Ce parti socialiste devra réussir à tout prix la synthèse entre la tradition social-démocrate, dans ce qu'elle a eu de valable, et celle du communisme léniniste en ce qu'elle a eu de positif".

Mais, en 1952, il s'est lancé dans une troisième aventure : il est entré en franc-maçonnerie. C'est une manière pour lui, dit-il, de "faire un travail de réflexion, de révision, de recherche". Mais sa démarche n'est pas forcément comprise dans les rangs trotskistes. Alain Krivine, dans un livre d'entretiens avec Zeller, Les Chemins de la révolution (Balland), lui renvoie ainsi : "Je ne vois aucun intérêt à essayer de disputer la direction de l'une des plus vieilles et des plus puissantes institutions de collaboration de classe. (...) Les travailleurs n'ont rien à faire dans ce club de solidarité des politiciens qui a dominé les républiques parlementaires bourgeoises."

Il n'empêche. Fred Zeller conserve des liens avec ses anciens camarades et notamment avec Marc Blondel, qu'il connaît depuis la guerre d'Algérie. Zeller plaide, au sein du Grand Orient de France (GODF) pour que les maçons expriment publiquement leurs convictions. En 1971, il devient grand maître du GODF, et son arrivée coïncide avec l'entrée au GODF de nombreux anciens leaders du mouvement étudiant.

Il restera grand maître deux ans, mais la ligne d'"extériorisation" qu'il veut imposer rencontre l'opposition du conseil de l'ordre du GODF, et Zeller est suspendu. Il sera alors défendu par de nombreux frères et pas seulement venus de la gauche, mais aussi beaucoup de frères giscardiens. "Lors de sa suspension, raconte d'ailleurs Alain Bauer, l'actuel grand maître du GODF, sa loge venait tout entière chez lui pour des tenues clandestines". Il sera vite réintégré.

Ces dernières années, la maladie l'avait éloigné. Il gardait cependant des relations avec le GODF et avec la Ligue communiste révolutionnaire et avait signé les appels contre la guerre en Irak.

Raphaëlle Bacqué
faupatronim
 
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Message par pelon » 11 Fév 2003, 14:51

Bien, ce que dis Krivine à Zeller. Dommage que tous les trotskystes n'aient pas été tous aussi clairs avec les francs maçons.
pelon
 
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