Saint Sarkozy, bienfaiteur des religions

Message par faupatronim » 27 Oct 2004, 14:16

(Libération @ mercredi 27 octobre 2004 a écrit :Le ministre sort un livre où il s'affirme catholique et prône une révision de la loi de 1905.

Saint Sarkozy, bienfaiteur des religions



Par Catherine COROLLER




Les religions n'ont pas la place qu'elles méritent dans la société française. Tel est le leitmotiv de Nicolas Sarkozy dans son ouvrage la République, les religions, l'espérance (Ed. du Cerf) à paraître vendredi. Le ministre de l'Economie tire cette certitude de son expérience de ministre de l'Intérieur, mais également d'homme «de culture catholique, de tradition catholique, de confession catholique».

Sur la place de la religion

Nicolas Sarkozy se présente comme un homme de foi, mais séparant strictement sa vie privée et publique. S'il affirme avoir «pensé à Dieu» et peut-être même prié lors de la prise d'otages dans une école maternelle de Neuilly, ville dont il était maire ; s'il dit essayer «d'être chrétien dans [sa] vie personnelle et familiale», il précise que «dans [ses] fonctions de ministre, cela n'entre pas en ligne de compte». Plus largement, le ministre croit «au besoin de religieux pour la majorité des femmes et des hommes de notre siècle. La place de la religion dans la France de ce début de troisième millénaire est centrale». Il oppose d'ailleurs les jeunes qui ont la foi à ceux qui pratiquent un «agnosticisme désespéré». Pour lui, les religions ont une importance spécifique pour l'équilibre de notre société, dans les banlieues évidemment, mais également en Corse, où les églises sont «les derniers lieux où l'on se rassemble sans distinction des opinions».

Sur la laïcité

A plusieurs reprises, Nicolas Sarkozy lance des coups de griffes aux «laïcards» et à ceux qui ont «une vision sectaire de la laïcité». Pour lui, «la laïcité respecte et même défend le droit inaliénable de chacun à pratiquer sa religion», «celui qui pratique n'a pas à s'en excuser et la République doit même veiller à ce qu'il puisse le faire dans de bonnes conditions». Pour autant, il n'est pas question de laisser les religions prôner n'importe quoi. «En contrepartie de la reconnaissance» (que leur garantit la loi de 1905, ndlr), l'Etat doit «faire preuve d'une intolérance résolue envers toutes les attitudes qui violent les règles de la République sous couvert de prétexte religieux».

Sur l'enseignement

Jugeant l'enseignement du fait religieux, tel que présenté par le rapport Debray, trop «neutre», Sarkozy préconise que les points de convergence entre les religions soient exposés : croyance en un dieu unique, en un au-delà...

Sur l'islam et les musulmans

Nicolas Sarkozy se pose en pourfendeur des idées reçues. Non, «il n'y a pas de "complot" musulman contre la République», même s'il y a «des extrémistes qui (...) cherchent à radicaliser des jeunes sans repères et sans équilibre». Non, l'islam n'est pas incompatible avec la république. Non, le port du voile islamique en France n'est pas nécessairement le signe de l'attachement à un islam radical, mais «essentiellement un réflexe identitaire». Le ministre revient sur les efforts qu'il a déployés pour aider les musulmans à se doter d'une instance représentative. Et plus particulièrement sur le choix qu'il a fait d'accorder une place à l'UOIF (Union des organisations islamiques de France, proche des Frères musulmans) au sein de cette instance. «L'UOIF représente une partie de la jeunesse musulmane française, explique-t-il. Compte tenu de cette réalité, qui aurait pu comprendre que l'UOIF ne soit pas membre du CFCM ?» Ajoutant : «Je suis par ailleurs convaincu que lorsqu'un "radical "est intégré dans une structure officielle, il perd de sa radicalité car il devient partie prenante du dialogue.»

Sur la loi de 1905

Sur le mode provocateur qu'il affectionne, Sarkozy fait semblant de s'indigner : «On trouve naturel que l'Etat finance un terrain de football, une bibliothèque, un théâtre, une crèche ; mais à partir du moment où les besoins sont cultuels, l'Etat ne devrait plus engager un centime !» Pour lui, la question du financement public des religions doit être étudiée, et pas seulement pour les musulmans : «A mon sens, il est temps de poser la question du financement national des grandes religions et celle de la formation "nationale républicaine" des ministres du culte. A cet effet, je suis partisan de compléments à la loi de 1905, sans en modifier pour autant la structure profonde» (lire ci-contre).

L'ouvrage de Nicolas Sarkozy laisse sceptique sur deux points. D'abord, il limite son exposé aux trois grandes religions du Livre, ignorant notamment les bouddhistes. Ensuite, il parle des «5 millions de musulmans», catégorie dans laquelle tous les Français issus de l'immigration ne se reconnaîtront pas forcément.





faupatronim
 
Message(s) : 0
Inscription : 30 Oct 2002, 18:00

Message par Jacquemart » 27 Oct 2004, 14:36

Pour les curés, les rabbins et les imams, Saint Nicolas voudrait-il être le Père Noël ?
:whistling:
Avatar de l’utilisateur
Jacquemart
 
Message(s) : 203
Inscription : 16 Déc 2003, 23:06


Retour vers Presse et communiqués

Qui est en ligne ?

Utilisateur(s) parcourant ce forum : Aucun utilisateur inscrit et 4 invité(s)